mercredi 19 décembre 2012
mardi 11 décembre 2012
vendredi 26 octobre 2012
Le Grand Orient Arabe Œcuménique organise un Déjeuner-Débat le Samedi 24 Novembre 2012 autour de : « Lumières sur le Printemps Arabe : Le rôle du Grand Orient Arabe Œcuménique »
jeudi 25 octobre 2012
lundi 1 octobre 2012
Le Nouveau Siège Social du Grand Orient Arabe Œcuménique (GOAO)
jeudi 20 septembre 2012
lundi 13 août 2012
DIEU
Dans les temps anciens , lorsque le premier frisson de parole vint à mes lèvres, je gravis la montagne sacrée et m'adressai à Dieu:
"Maître, je suis ton esclave. Ta volonté cachée est ma loi et à jamais je t'obéirai."
Mais Dieu ne fit pas de réponse, et, comme une puissante tempête, il disparut.
Après mille ans, je gravis la montagne sacrée et, à nouveau, m'adressai à Dieu:
" Créateur, je suis ta création...Me tirant de la glaise, ta main m'a façonné et à toi je me dois entièrement."
Dieu ne fit pas de réponse, mais comme mille ailes promptes, il disparut.
Après mille années, je gravis la montagne sacrée et encore une fois je dis à Dieu:
"Père, je suis ton fils. Par pitié et par amour tu m'as donné naissance, et à travers l'amour et l'adoration j'hériterai de ton royaume."
Dieu ne fit pas de réponse et comme la brume qui voile les lointaines collines, il disparut.
Mille ans plus tard, je gravis la montagne sacrée pour m'adresser encore à Dieu:
" O mon Dieu, mon but et mon accomplissement; je suis ton hier, tu es mon demain. Je suis ta racine en terre, tu es ma fleur dans le ciel, et ensemble nous croissons devant le visage du soleil."
Dieu alors se pencha sur moi et à mes oreilles chuchota des mots pleins de douceur. Et ainsi que la mer enveloppe le ruisseau qui s'écoule vers elle, il me ceignit.
Quand je descendis dans les vallées et les plaines, Dieu y était également présent.
Khalil Gibran
www.grandorientarabe.org
mercredi 25 juillet 2012
A paraître prochainement aux Editions DERVY le livre de Jean-Marc ARACTINGI et Christian LOCHON:
Islam et Franc-Maçonnerie
Traditions ésotériques
Préface
A LA DECOUVERTE DU RELAIS
Les auteurs de Secrets Initiatiques en Islam et Rituels maçonniques ont consacré, avec le concours des chercheurs Idriss Aberkane, Karim-Hervé Benkamla et le regretté Bruno Etienne, ces Traditions ésotériques au passage du relais d’une génération à l’autre, d’une religion à l’autre et d’une société ésotérique à l’autre. Depuis l’antiquité, les peuples successifs se sont réapproprié les mythes appartenant au monde méditerranéen. On retrouvera ainsi dans les travaux imposés à Gilgamesh le Mésopotamien ceux d’Héraklès le Grec, les symboles tenus dans ses mains par la déesse Ishtar, ceux d’Athéna et de Cérès, la représentation maternelle d’Isis portant dans ses bras Horus, celle de Marie et de Jésus ; les Mages de la Nativité avec leurs cadeaux précieux témoignent de l’héritage spirituel de Zoroastre offert au Christianisme. Parfois le relais peut être inversé : les théologiens musulmans moutazilites appliquent sous les Abbassides la grille de lecture de la philosophie grecque sur les textes révélés. Le soufisme, savant ou populaire, comme dans les zaouïas algériennes aujourd’hui, ainsi que les traditions initiatiques chiites, ismaéliennes, druzes, alaouites, ont puisé dans la Gnose orientale un rituel antique que l’on retrouvera importé dans le compagnonnage médiéval occidental.
Sur un plan parallèle, la franc-maçonnerie, grâce aux orientalistes anglais, français, allemands, suédois des XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles, aura bénéficié de l’apport des traditions venues de Perse et du Proche-Orient. C’est ce qui fera que de grandes personnalités musulmanes comme l’émir algérien Abdelkader ou l’intellectuel iranien Jamaleddine El Afghani, se sentiront à l’aise dans les sociétés initiatiques d’Occident. De même, l’acceptation de la laïcité n’est pas du domaine exclusif de l’Occident, qui, d’ailleurs l’a parfois réduite à un rôle anti-clérical, mais elle s’exprime aussi tout au long des quinze siècles de la religion musulmane, l’interprétation de certains versets coraniques promouvant la défense du libre-arbitre de la créature de Dieu.
Ce mouvement de va et vient de la pensée entre Orient et Occident assure l’unité de ce livre ; le fait que les religions juive, chrétienne, musulmane tout aussi bien que la franc-maçonnerie se déclarent « universelles » montre qu’avec patience et ténacité, nous nous devons de souligner que l’humanisme méditerranéen est bien notre substrat culturel commun malgré la diversité des appellations de nos croyances. Aussi le franc-maçon occidental non seulement ne doit pas s’inscrire dans la rupture avec le passé mais il doit aussi admettre les connaissances initiatiques de son frère oriental pour lequel Hiram et Salomon sont de véritables grands ancêtres. Mythes et tradition constituent la mémoire des hommes éclairés à la recherche de l’initiation authentique.
Jean-Marc Aractingi et Christian Lochon
Sommaire:
Chapitre 1 : Le patrimoine culturel méditerranéen
Chapitre 2 - L’héritage spirituel de Zoroastre
Chapitre 3 : Les philosophes moutazilites
Chapitre 4 : Traditions initiatiques musulmanes et Franc-maçonnerie
Chapitre 5: Chevalerie orientale et Franc-maçonnerie
Chapitre 6 : Les Orientalistes francs-maçons
Chapitre 7 : L’Émir Abdelkader, l’Initié par excellence
Chapitre 8 : La Franc-maçonnerie au Moyen-Orient : Aperçu historique
Chapitre 9 : Jamaleddine El Afghani
Chapitre 10 : La Zaouïa
Chapitre 11- Le concept de laïcité en Islam
Chapitre 12 – Soufisme pour les francs-maçons
lundi 23 juillet 2012
ABRAHAM: L’Appel à la Fraternité, Ou comment Revisiter Louis Massignon, par le Grand Maître National de France du Grand Orient Arabe Oecuménique
Vers 2003 ans, avant Jésus Christ, la Ville d’OUR s’écroule, et en 1894 de la même ère, Babylone tombe entre les mains d’un Prince Amorite.
Au 18 ° siècle avant JC, les Amorites dominent tout le Proche –Orient. Hammourabi, Roi de Babylone, et auteur du célèbre Code, unifie la Mésopotamie.
Les Amorites franchissent le Jourdain et provoquent la chute de cette Civilisation du III Millénaire.
C’était le Cadre géographique de la Migration d’Abraham.
Abram, Patronyme originel utilisé pour nommer le Vénérable Ancêtre au début du récit biblique, est mentionné dans les Tablettes Cunéiformes, comme à EBLA.
Au II millénaire avant J.C, on trouve des ABA-RAMA(ou aime le Père), ou ABI –RAMI c'est-à-dire « Mon Père est exalté ».
Peut-on faire d’Abraham un Amorite de HARRAN ? Abraham disait (Ezéchiel) « Mon Père était un Araméen errant, et ma mère une Hittite » (peuplades originaires de l’Anatolie et qui ont créé une Grande Civilisation).
Il est dit dans la Bible (Gén 21-34), qu’Abraham « séjourne longtemps aux pays des Philistins ».
Abraham s’appelait aussi Abram, ou Abiram, selon son cycle de Migration. A partir de Genèse 11-10, une Seconde Généalogie des Fils de SEM, dont quelques éléments narratifs sur le Clan de TERAH (Père d’Abraham), et sa Migration depuis OUR jusqu’à HARRAN, nous achemine vers Abraham.
Cela constitue « la dernière touche » à cette histoire Primitive, juste avant l’entrée en scène d’Abraham, et les nouvelles perspectives UNIVERSELLES déclenchées par SON APPEL.
De fait, on constate qu’à la dispersion des Peuples de BABEL, répond la Promesse d’une BENEDICTION pour TOUS LES PEUPLES issus de cet Ancêtre Messager.
Ainsi Abraham a quitté OUR, et a parcouru le Moyen-Orient jusqu’à l’Egypte, en passant par HARRAN, et SODOME en CANAAN.
Il exilera son fils aîné ISMAEL, il offrira son Puîné en Sacrifice, à HEBRON, où il vient de circoncire ISMAEL, et de s’entendre promettre ISSAC, il va commettre UNE TRANSGRESSION et entrer en « contestation » avec le Divin.
Il avait offert le Dîme, avec celle de LOT(ou Loth), l’hôte des Chaldéens, à un homme de DIEU pour le remercier d’un SACRIFICE, pur, non sanglant ; de PAIN et du VIN.
Sacrifice dont les participants, fils de LOT, MOAB, AMMON, et EDOM préfigurent la Chrétienté, comme les participants à l’Exil d’AGAR et ISMAEL, à Beersheba préfigurent l’ISLAM, et comme les participants à l’autel du Moriah après l’Exode préfigurent la « Judéité. ».
A l’heure où des passants, qui allaient incendier une cité perdue, s’arrêtèrent et offrirent à Abraham, leur hôte d’un instant, l’Amitié Divine ; pour les sauver, il ne réclame pas son neveu LOT qui est leur hôte ; il prie pour toute leur cité et SODOME ne sera brûlée.
En cette journée, sa Prière, ébauche de l’Intercession Mariale, s’élève pure et sainte, L’Ami de Dieu est tout à fait prédisposé aux dernières angoisses de l’Amour Divin, où il assiste à son Décret.
Suivant les trois Traditions ; Talmudiques, Grecques, et Musulmanes, le Lieu de la Solennelle Prière d’Abraham est situé à quelques Km de Hébron, dans un Village autour d’une Eglise Byzantine dédiée à Saint Lot ( Nabi-Lut).
Consommant son premier Sacrifice Paternel, contraint d’infliger à ISMAEL cette douleur de l’Exil qu’il ressentit lui-même en partant d’OUR, Abraham arrache du moins à Dieu, pour le Déshérité et sa descendance, une Bénédiction figurée par la Promesse de la Fécondité Charnelle, germe d’Espérance.
C’est comme l’Ange de YAHWE rencontra AGAR et lui dit ; « tu es enceinte et tu enfanteras un Fils, tu lui donneras le Nom d’ISMAEL, car YAHWE a entendu ta détresse ».
On voit dans la Démarche d’Abraham, le Témoignage d’un Pacte, liant sa descendance, Y COMPRIS ISMAEL, à Dieu. C’est la consécration de la Pierre Commémorative du Covenant
Primordial prédestinant l’Humanité au Culte du DIEU UNIQUE.
C’est sur cet Autel que le Sacrément de RECONCILIATION, inauguré ensuite à JERUSALEM, doit être réfléchi.
Ainsi Abraham « arrache » à DIEU le PARDON Annuel des péchés pour TOUS LES SIENS. C’est la Proclamation de l’Amour Divin pour tous les Prédestinés., passant sous silence comment l’Amant est venu SAUVER les Amants, et les conduire à L’Aimé, car DIEU n’est pas seulement l’Amour (mais l’Amant et l’Aimé), dont il procède.
Cette piété Doctrinale devient chez les ISMAELIENS, une Doctrine des Grades d’Initiation, où l’on apprend que les CINQ bases sont des purs Symboles.
D’où une transfiguration des concepts et des représentations, va s’acheminer, à l’Image des Pérégrinations d’Abraham, en changeant de Formes, mais avec une continuité historique, vers la Transcendance Spirituelle.
Tel serait le terrain de jonction final entre Monothéismes, et ce n’est que l’Implantation en Terre d’Orient d’un ORDRE de Contemplatifs, que l’Entente se réalisera, dans cette Abbaye de l’Amour Divin dont Marie des Vallées et Shoshtari ont parlé.
L’Inspiration Divine des Prophètes, à travers un Message Angélique, a pu sauver l’Humanité. Les Visions imposées à un Prophète coïncidaient avec les passages de l’Ecriture Sainte. SALMAN en a ouvert chez les Musulmans, le SENS Chrétien de ces passages. Les ISMAELIENS l’identifiaient à LAZARE, qui selon eux, a inspiré JESUS.
En Présence des DEDOUBLEMENTS de Conscience produits par des suggestions Angéliques, que SALMAN confirma le Caractère Supra- Angélique, incréé de l’ESPRIT.
Abraham, rejoint par SALMAN l’Inspirateur, a prié pour SODOME, pour ISMAEL et pour ISSAC, pour que le Pacte Social qui fonde les Cités soit Pur, pour que les Combattants aboutissent à une PAIX FRATERNELLE, pour que le Sacerdoce soit Saint, et ces TROIS PRIERES à Mambré, à Beersheba, et à Moriah n’en font qu’UNE.
Cette PAIX est la Vraie Terre Sainte, Prédestinée : « Sublimiori Modo Redempta ».
C’est là, comme une Ligne de Faîte et non de partage, où l’on pressent son apparition, qui attire les Hommes qui cherchent JUSTICE sur les Hauts Lieux saints de PALESTINE : Juifs, Chrétiens et Musulmans.
Ainsi, Issus d’une Germination Commune, tant originelle, puis Spirituelle, d’un Berceau Symbiotique et Osmotique, que les Hommes ont été bénis, tous sans exception, par l’Appel d’Abraham dont la mère fût Hittite (Indo-européenne) et son père Araméen parlant la langue de JESUS, et dont les Fils Spirituels, exilés seulement physiquement, ont perpétué les Orientations et les Tendances Syncrétiques, par une Conception ESOTERIQUE, et une Pratique INITIATIQUE, qui rapprocheront l’Orient et l’Occident.
PS : de larges extraits de L. MASSIGNON ont été cités pour rester fidèle à l’Esprit de la Lettre
Abraham MOUNZER
GMN de France
vendredi 20 juillet 2012
lundi 16 juillet 2012
Colloque du Samedi 13 Octobre 2012 au Sénat
Répondant à l'invitation du Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique le TSF Jean-Marc Aractingi, Sa Sainteté Shinso Ito, Daisojo (le plus haut rang monastique dans le bouddhisme japonais) et Chef Spirituel du Bouddhisme Shinnyo nous honore de son intervention lors de ce Colloque sur le thème: "La société moderne - un cadre pour la quête spirituelle" en déléguant le Révérend Martin HOSCH, haut représentant bouddhiste en Europe
vendredi 15 juin 2012
Colloque au Sénat organisé par le Grand Orient Arabe Œcuménique le Samedi 13 Octobre 2012
Ce Colloque qui a pour thème
" Spiritualités dans la cité "
est organisé par le Grand Orient Arabe Œcuménique(GOAO) avec la participation de la Société d'Etudes Ismaéliennes de France.
Il aura lieu le Samedi 13 Octobre 2012 à 10h au Sénat à Paris ( France) et sera suivi d'un déjeuner (Salle Napoléon) sous le Patronnage du Ministre de la Culture et sous la Présidence du Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique Jean-Marc ARACTINGI.
Les Intervenants:
* Le Mot du Ministre de la Culture
* Jean-Marc ARACTINGI, Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique :
" Spiritualité maçonnique dans la cité "
* Cheikh Khaled BENTOUNES, Maître spirituel de la Tariqua Alâwiyya, Président honoraire de l'Association Internationale des Amis de l'Islam:
" Le Vivre ensemble "
* Karim Hervé BENKAMLA, Vice-Président fondateur de l'Amitié Judéo-Musulmane de France et délégué général du Conseil français des musulmans laïcs:
" Les relations Judéo-Musulmanes en France "
* Christian LOCHON, Professeur à l'Institut de formation des Imams de la Grande Mosquée de Paris:
" Visibilité de l'Islam en Europe "
* Dr RAHMATOULLAH, Président de la Société d'Etudes Ismaéliennes de France:
" Polarité entre din (religion) et dawla (état) en Islam"
Pour ceux qui souhaitent s'y inscrire, prière d'écrire à : secretaire@goao.org
dimanche 10 juin 2012
Des Francs-Maçons parmi les ambassadeurs de l'Islam Mystique
Henry Corbin et René Guénon
Louis Massignon, Henry Corbin, René Guénon, Frithjof Schuon...Quelques Européens dont des francs-maçons (Corbin, Guénon..) ont consacré leur vie à faire entendre la dimension universelle de l'Islam.
Si les Européens du Moyen-âge ont le plus souvent vu dans la religion musulmane une manifestation satanique, le Siècle des Lumières contribua à l'apparition d'une vision plus positive. Goethe consacra au prophète de l'Islam son premier grand poème (Mahomets Gesang, 1773), avant de rédiger son Divan à l'orientale en s'inspirant du persan Hafez. Bonaparte vouait une admiration sincère à cette religion sans mystère ni cléricature ainsi qu'à son prophète inspiré et conquérant; ce qui détermina pour une bonne part sa politique musulmane pendant la campagne d'Égypte en 1798-99.
Mais l'accès à une connaissance plus profonde de la religion musulmane fut l'œuvre d'orientaliste et d'écrivains engagés. En premier lieu Louis Massignon, jeune orientaliste agnostique et dandy, qui entreprit en 1907 une thèse sur Hallâj, le martyr de la mystique musulmane (exécuté en 922). Fait prisonnier par la police ottomane au cours d'une expédition archéologique en Irak en 1908, accusé d'espionnage et menacé de mort, il vécut en une nuit une conversion religieuse radicale et paradoxale: devenu catholique fervent, il se consacra désormais à l'exploration d'une spiritualité musulmane vis-à-vis de laquelle il se sentait redevable. Professeur au Collège de France, il publia une œuvre scientifique considérable (environ huit cents titres), et intervint de façon militante dans diverses crises où la France se trouvait engagée face au monde musulman (Syrie, Maroc, Algérie).
Son impact fut particulièrement profond auprès du public catholique : il ne se borna pas seulement à promouvoir un dialogue islamo-chrétien actif, mais réaffirma la valeur universelle du message musulman. Être chrétien ne consistait pas pour Massignon à valoriser une vérité dogmatique excluant les autres religions, mais à rechercher l’universelle vérité partout où elle se manifestait : en ce sens, il induisit une manière de révolution au sein du catholicisme. Écouté par de hautes instances au Vatican, il marqua une pléiade d’orientalistes d’envergure (Gardet, Arnaldez, Anawati), de théologiens (Jean-François Six) et d’écrivains (Claudel).
Assez différente fut l’influence exercée par l’œuvre de Henry Corbin (1903-1978), philosophe de formation-il fut le premier, en 1939, à traduire des textes de Heidegger en français- qui avait appris l’arabe et le persan. C’est notamment au contact de Massignon qu’il découvrit la philosophie illuminative en Islam (1929), puis, à partir de 1945, la gnose et la philosophie chiites de l’Iran. Son œuvre écrite aborde certes le chiisme, mais aussi la philosophie d’inspiration hellénistique (Avicenne) et iranienne (Sohrawardi), la mystique proprement dite (Ibn Arabi notamment), l’alchimie, etc. Il rendit accessible au public occidental les voies de l’ésotérisme musulman et de la pensée chiite, qui ressemble à un christianisme où la gnose aurait prédominé sur la théologie des conciles. Il mit également en valeur la dimension visionnaire et onirique de l’expérience mystique, qu’il traduisit par le vocable « monde imaginal » : il ne s’agit plus ici de l’imagination au sens de fantaisie, source de toutes les erreurs, mais d’une perception à part entière qui donne accès à une véritable connaissance du versant métaphysique de la personne humaine.
On se doit par ailleurs de rappeler l’œuvre singulière de René Guénon dont les idées entraînèrent la conversion de plusieurs intellectuels occidentaux.
Frithjof Schuon s’affilia dans les années trente à l’ordre nord-africain de la Shâdhillîyya et diffusa un enseignement de tendance universaliste autour du thème de « l’Unité transcendante des religions » (titre de l’un de ses livres, paru en 1949). Installé d’abord en Suisse, il partit pour les États-Unis où il devint l’un des chefs de fil de la tendance dite « pérennialiste », cherchant à redécouvrir une sagesse primordiale à partir des traditions religieuses particulières.
Plu discret, moins médiatique, le Roumain Michel Valsan (1907-1974), rédacteur et éditeur à Paris de la revue « Études traditionnelles » transmit lui aussi la tradition shâdhilîe, notamment auprès d’Européens convertis. Les groupements qui se réclament de son enseignement sont assez nombreux (quelques dizaines de milliers de personne en France) et soucieux de l’application rigoureuse de la Loi musulmane.
Enfin, la spiritualité musulmane est à présent mieux connue grâce à l’action de maîtres spirituels orientaux qui se sont efforcés d’en traduire le message en terme « modernes ».
Mentionnons, parmi d’autres, Idries Shah (né en 1924). D’origine indo-afghane, installé en Grande-Bretagne, il est l’auteur d’une œuvre fondée notamment sur les paraboles et historiettes souvent humoristiques qui illustrent les doctrines soufies dans la tradition irano-turque. Ses disciples sont nombreux en particulier dans le monde anglo-saxon (parmi eux, l’écrivain Doris Lessing), mais ne sont apparemment pas organisés en une confrérie structurée comme les Shâdhîlîs.
Il est difficile d’imaginer le visage de l’Islam qui se dégagera au XXIème siècle à partir de ces apports composites. Il semble en tout cas que, plus qu’une doctrine, une morale ou des rituels, il offrirait aux Occidentaux un surcroît de lyrisme, de passion, voire de « folie sacrée » dont ils sont mutilés depuis des siècles. Ce serait en tout cas suivre le conseil du grand poète mystique persan, Roumi (+ 1273) :
« Ne demande pas l’eau, demande la soif et les sources se mettront à jaillir du sol et à descendre du ciel. »
Pierre Lory
www.grandorientarabe.org
vendredi 8 juin 2012
LIBAN: Fils de Gibran Tuéni*, l'un des premiers francs-maçons du Liban, Ghassan Tuéni est décédé à l'âge de 86 ans!
Le Grand Orient Arabe Œcuménique lui rend un vibrant hommage et présente toutes ses condoléances à sa famille et au LIBAN.
Une vie qui se mêle à l'histoire du Liban
Ghassan Tuéni est l'une des figures majeures des sphères politiques et médiatiques libanaises. Député depuis 2005 et à la tête du journal An Nahar depuis 1948, il a notamment publié en 2009 un livre qui a suscité de nombreux débats: Enterrer la haine et la vengeance, après la mort de son fils, le député Gebran Tuéni.
Né à Beyrouth en 1926, Ghassan Tuéni fait ses études à l'université d'Harvard aux Etats Unis. A 22 ans il prend la tête du journal indépendant Al-Nahar fondé en 1933. La figure du père de Ghassan Tuéni a pu peser dans ses choix. Son père ,comme nous l'avons vu ,était franc-maçon, il avait été ministre de l’Education nationale avant l’indépendance de 1943 puis ambassadeur. Ghassan Tuéni dit de lui qu'il était épris de liberté, et qu'il lui a légué ce patrimoine. La mère de Ghassan est elle aussi une figure importante. Il tient d'elle sa foi orthodoxe.
Ghassan Tuéni devient député à 24 ans. Dès lors, il exprime un engagement pour son pays qui n'a pas faibli. Il a été le premier député du parti social nationaliste syrien, avant de s'en éloigner très fortement. Pendant la guerre civile, il fut désigné et envoyé « hors cadre » à l'ONU où il lance son appel du 17 mars 1978 « Laissez vivre mon peuple ». En 1950, il participe à la fondation de la première faculté arabe de droit, de sciences politiques et d'économie. Il occupe par la suite plusieurs fonctions ministérielles. Il a notamment été vice-premier ministre du Liban de 1970 à 1971, et ministre du Travail de 1975 à 1976. Après avoir été ambassadeur en Grèce, il est de 1977 à 1982, Représentant permanent du Liban à l'ONU.
Le 12 décembre 2005 son fils Gébran Tuéni est assassiné à Mkallès. C'est un coup tout particulièrement dur pour Ghassan Tuéni après la mort en 1983 de sa femme Nadia la poète d'origine druze, ainsi que de son fils Makram disparu dans un accident de voiture en 1987.
Membre du bloc parlementaire du Futur, il lance, en novembre 2006, une pétition pour la démission du Président de la République Libanaise Emile Lahoud: le parti majoritaire soupçonne ce dernier d’être complice des assassins de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, tué en 2005 dans un attentat à la camionnette piégée.
Après l'assassinat de son fils Gebran, Ghassan Tuéni est élu à sa place au siège grec-orthodoxe d’Achrafieh.
Ghassan Tueni accepte d'être proposé au Prix Sakharov 2006 en mémoire de cinq personnalités libanaises assassinées ces dernières années (Gebrane Tuéni, Rafik Hariri, Bassel Fleihane, Samir Kassir, Georges Hawi). M. Alexandre Milinkevitch remporte finalement le Prix en décembre 2006.
En 2009, le président Michel Sleiman le récompense de l'Ordre du Mérite libanais pour ses réalisations dans les champs politiques, médiatiques et diplomatiques.
Il a écrit plusieurs livres dont Un siècle pour rien (avec Jean Lacouture et Gérard Khoury, publié en 2002), ainsi queEnterrer la haine et la vengeance: une vie pour le Liban, publié en 2009. De ce dernier livre, l'analyste géopolitique français Pierre Rousselin avait notamment souligné deux citations : Sur les chrétiens du Liban: "Les chrétiens doivent tenir leur rang. Ils doivent avant tout renoncer à ce complexe de persécution qui est le propre des minorités (...) Le danger pour les chrétiens du Liban est de considérer que la fin de leurs privilèges signifie la fin de leurs droits et de leurs obligations".
Sur le Liban: "Le Liban est le seul laboratoire au monde de la convivialité ou plutôt de la "convivence" islamo-chrétienne (...) Dans un monde qui se globalise et se morcelle à la fois, le Liban demeure la preuve ultime qu'il est encore possible aux communautés, une fois le pluralisme politique équitablement et librement respecté, de s'opposer, chacune puis toutes ensemble, au fondamentalisme et à l'exclusivisme. Les chrétiens ne doivent pas tenter de choisir leurs "bons" musulmans. Il n'y a pas les musulmans que nous pourrions aimer et ceux que nous devons haïr. C'est l'islam tel qu'en lui-même qui est notre partenaire et que nous devons accepter".
* Gibran Tuéni,l'un des premiers francs-maçons du Liban ( 1890-1947 ) était parti de rien et qui à l'âge de 11 ans distribuait des journaux à Beyrouth, était devenu au fil des années l'un des plus brillant journaliste et homme politique du Liban.
Nationaliste arabe, il fonda en 1922 le journal " Al Ahrar" qui sera le porte parole des "Francs-Maçons" puis en 1933 le célèbre journal "Al Nahar".
A sa mort la "Grande Loge Syro-Arabe" a observée 5 minutes de silence et la " Grande Loge d'Egypte" lui a rendu un vibrant hommage en envoyant un télégramme de condoléance dans ces termes: "A la mort de Gebrane Tuéni les murs de la Grande Loge d'Egypte ont vibrés ainsi que ceux des autres Obédiences de la nation arabe. Toutes nos condoléances au Liban".
source: "Grande Maîtrise du Liban" http://www.grandorientarabe.org/admin.php?p=edit&idd=58&menu=menu1&rt=0
www.grandorientarabe.org
mardi 5 juin 2012
" Les Ventres du Coran "
Les Ventres du Coran
"Le Coran possède un dos et un ventre, et ce ventre a lui-même un ventre,et cela jusqu'à sept ventres."
Cette phrase attribuée au Prophète Mohammed a été interprétée par les mystiques musulmans comme une allusion aux sens ésotériques du Coran
Le Texte sacré comporte un sens littéral,accessible à tous; mais cette première lecture n'épuise pas le message contenu dans la parole divine. Le croyant est invité à pénétrer dans les significations cachées, plus profondes que le sens littéral, car plus proches des réalités divines. Mais l'accès à ces " ventres " du Coran est hors de portée de la raison ordinaire; il requiert une transmutation mentale, une capacité de recevoir le sens symbolique des versets.
C'est à la découverte de cette dimension intérieure de l'esprit que les mystiques musulmans ont attaché leurs efforts depuis douze siècles. Leur méditations, exégèses et poèmes, traduisent l'autre pratique de la religion musulmane, celle qui ne se contente pas de l'observance de la Loi, mais recherche à travers elle le secret de l'irrépressible nostalgie de l'homme vers un plus-être. Ibn Arabi (+1240) le grand doctrinaire, Roumi (+1273) le poète génial et danseur, Hallâj (+922) le prédicateur si étrangement christique, ainsi que des centaines d'autres ont témoigné de leur pélerinage vers la dimension intérieure de l'être.
Que leur révèle la lecture du Coran? Essentiellement le trajet de leur propre transmutation. Les récits coraniques sont rapportés par exemple au renoncement à l'ego (sacrifice d'Abraham), au choc de la rencontre avec le divin (Moïse au Sinaï), ou à la nouvelle naissance spirituelle (immaculée conception de Jésus). C'est un nouveau Coran qui surgit lors de la "lecture divine" des versets.
Il vient dire au croyant sa propre Vérité, formulée par une autre parole attribuée à Mohammed: " Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur ".
Pierre Lory
www.grandorientarabe.org
samedi 2 juin 2012
Grand Orient Arabe Œcuménique " Les Jeudis de GIBRAN "
A la demande de nos frères et sœurs et des internautes fans résidents hors de Paris et afin de leur permettre d'assister au cycle de conférences de la Respectable Loge de Recherche Khalil GIBRAN (Orient de Saint Cloud -Paris) nous publions ci-dessous le programme pour l'année 2013.
Pour tous ceux qui souhaitent y participer, prière de vous inscrire d'ores et déjà en indiquant la (ou les dates) en écrivant à:
secretaire@goao.org (att.RL GIBRAN).
Une invitation personnelle vous sera envoyée.
At the request of our brothers and sisters and Internet fans living outside of Paris and to enable them to attend the lecture series of the Respectable Lodge of Research Khalil GIBRAN (East of St. Cloud, Paris), we publish below the program for 2013.
For those who wish to attend, please register already indicating the (or dates) by writing to: secretaire@goao.org (att.RL GIBRAN).
A personal invitation will be sent
Grand Orient Arabe Œcuménique
(GOAO)
« Les Jeudis de GIBRAN »
Cycle de Conférences -Année 2013
(Ouvert au public)
La Respectable Loge de Recherche Khalil GIBRAN à l’Orient de Saint Cloud (Paris) vous invite à son cycle de conférences pour l’année 2013 sur le thème général de :
« Francs-Maçons et Ésotérisme Musulman »
Avec pour conférenciers :
- Le Jeudi 17 Janvier 2013 à 20 h :
* M. Idriss ABERKANE, Normalien, membre de la Tarîqa Alawiya
« Soufisme et franc-maçonnerie »
- Le Jeudi 7 Février 2013 à 20 h :
* M. Pierre LORY, Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes Études à Paris
« Les commentaires mystiques du Coran »
- Le Jeudi 21 Mars 2013 à 20 h :
* M. Christian LOCHON, Professeur à l’Institut de formation des Imams de la Grande Mosquée de Paris
« Confréries orientales et confréries occidentales »
- Le Jeudi 11 Avril 2013 à 20 h :
* M. Abraham MOUNZER, Président de l’Association des Druzes de France
« La gnose druze »
- Le Jeudi 16 Mai 2013 à 20 h :
* Dr RAHMATOULLAH, Président de la Société d’Études Ismaéliennes de France
« Les spécificités de l’ésotérisme ismaélien »
- Le Jeudi 13 Juin 2013 à 20 h :
* M. Jean-Marc ARACTINGI, Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique (GOAO)
« Traditions initiatiques musulmanes et franc-maçonnerie »
dimanche 27 mai 2012
The tomb of Saint John the Baptist, inside the Ommayad Mosque in Damascus (Syria)
On Thursday 14 June 2012 at 20h, the Respectable Research Lodge Khalil Gibran ( GOAO ) and the Orient of Saint Cloud ( Paris ) are organizing a Dîner-Discussion, with a Lebanese Mezze, on the theme :
"The figure of John the Baptist in Spiritual Islam"
by Dr RAHMATOULLAH, President of the Society of Ismaili Studies in France.
Sitting capacity being limited to 50 , it is necessary to register right away (date limit : 10 June 2012) by sending your cheque to :
GOAO
B.P. 6
77510 Rebais
France
Tel: 0672463769
Cost of participation in the Dîner-Discussion is 25 euros per person.
Open to the public.
Place : Respectable Research Lodge Khalil GIBRAN ( GOAO ) at the Orient of Saint Cloud, Péniche Le Cloch’Art,
2055 Quai Marcel Dassault, 92210 Saint Cloud (in front of the Dassault Aéronautique Headquarters)
Métro : Pont de Saint Cloud / Rhin et Danube ; Bus : N°175, Station Val d’Or ; Tramway : « Les Coteaux » 5 mn from La Défense ; Train : Station Val D’Or, from Gare Saint Lazare or La Défense. Free parking in front of the river boat.
www.goao.org
www.grandorientarabe.org
samedi 26 mai 2012
LIBAN:
Le Grand Maître Hanna NASSRAWY, Passé à l'Orient Eternel.
Le Grand Orient Arabe Œcuménique représentée par son Grand Maître Mondial le TSF Jean-Marc Aractingi s'associe à la Grande Loge ADON du Liban représentée par son Grand Maître le TIF Toni Hajj pour présenter ses sincères condoléances à sa famille ainsi qu'aux FF:. et SS:. suite au décès du Grand Maître Hanna NASSRAWY le 25 Mai 6012 .
mardi 24 avril 2012
Le Grand Mufti d'Egypte Mohammad Abdou était Franc-Maçon.
Un accord a été signé en Indonésie entre la communauté catholique de Sant'Egidio et la Muhammaddiyah, une des plus importantes organisations islamiques au monde, a annoncé cette communauté proche du Vatican dans un communiqué.
Le mémorandum a été signé par le président de Sant'Egidio, Marco Impagliazzo, et le président de la Muhammaddiyah, Din Syamsuddin, à l'occasion de la visite en Indonésie du ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi.
Il prévoit une collaboration "dans les domaines de la solidarité, du dialogue inter-religieux, de la promotion de la culture de la tolérance".
A la signature étaient présents des représentants de la Muhammaddiyah de plusieurs villes indonésiennes mais aussi des autres communautés religieuses --bouddhiste, hindouiste et confucéenne-- ainsi que du gouvernement indonésien.
L'esprit de cet accord, souligne Sant'Egidio, vise entre autres à "dépasser une décennie d'affrontements, prévenir les représailles, l'incendie de mosquées et d'églises, récréer le mode du vivre ensemble et rendre vains les arguments de ceux qui disent que le monde doit être constitué d'îles ethniques".
Sant'Egidio se félicite de ce que l'islam indonésien, largement majoritaire, "a accepté comme élément constitutif le principe du pluralisme et du débat démocratique".
La communauté de Sant'Egidio doit réunir cet automne à Sarajevo des responsables de la société civile et de toutes les religions, à l'occasion du XXème anniversaire du siège de la ville bosniaque.
La Muhammadiyah
La Muhammadiyah ("ensemble des partisans de Mahomet" en arabe) est une organisation socio-culturelle musulmane indonésienne créée en 1912 à Yogyakarta par Kiai Haji Ahmad Dahlan, un pieux musulman formé à la Mecque, où il avait été fortement influencé par les livres du réformateur égyptien Muhammad Abduh. Abduh préconisait une purification de la pensée et de la pratique musulmanes par un système éducatif musulman modernisé. C'est pourquoi on qualifie parfois la Muhammadiyah d'organisation musulmane "moderniste", par opposition à sa rivale Nahdatul Ulama, qualifiée de "traditionaliste".
Le Grand Mufti d'Egypte Mohammad Abdou était Franc-Maçon.
En Egypte, le grand mufti Mohamed Abdou avait adhéré à cette vision pacifique et tolérante de l’islam. C’était un homme à l’esprit ouvert qui influença les dirigeants arabes de son temps, dont Nasser et les promoteurs du socialisme arabe. Abdou était favorable à une sorte de « despotisme éclairé » (dont le colonel Nasser serait un parfait exemple) ouvrant la voie à des réformes résolument démocratiques. Comme l’émir Abd el Kader au XIXe siècle, Abdou était franc-maçon et planchait au sein de la Grande Loge d’Orient.
sources:OLJ;Wikipedia;Grand Orient Arabe Oecuménique page GM d'Egypte
vendredi 20 avril 2012
LES ENFANTS DE LA LUMIERE
Au Commencement, il y avait le Verbe, synonyme de l’Action Divine. Le Grand architecte de l’Univers, a voulu magnifier son Amour, et Créer « l’Ici-bas », en dotant sa Créature d’Esprit, Substance Immatérielle Divine, pour accéder à La Conscience Universelle.
Cette « Energie Lumineuse Primordiale », selon l’expression d’Henri BERGSON, a provoqué l’Emanation de l’Esprit. Ainsi, l’Être est à la fois « Matière Divine » et « Energie Spirituelle ».
Cette Emanation, Chère à PLOTIN, est le Produit de l’UN., Unique, Indicible et Indivisible, Universel et cosmique. PYTHAGORE considère l’UN, Créateur, le Centre et l’Origine de toute chose. Ainsi l’Univers a pris forme par une série de Mystères Processionnels, non seulement dans une Harmonie Créatrice, mais aussi dans une succession de phénomènes et de rapports incompréhensibles pour l’Homme.
Cet Equilibre Harmonieux Universel est le reflet de l’Architectonie bien codifiée à l’Echelle Cosmique. Le Logos est non seulement Conscience de cette Architecture équilibrée, où les Nombres et les Mesures sont Immortellement et Immuablement perpétuels, mais aussi une Harmonie de l’Être, à travers lequel, et à travers nous, nous ferons ce Voyage INITIATIQUE, afin de s’approcher de notre propre Conscience et immanquablement de la CONSCIENCE UNIVERSELLE.
Si l’Esprit de l’Humain conçoit l’UN, c’est parce que l’UN nous a transmis cette parcelle de LUMIERE, puisqu’IL EST LUMIERE. IL a communiqué SA Présence par l’Energie Spirituelle qui existe au plus profond de notre conscience ; On s’élève jusqu’à LUI par Transcendance, laissant notre « Matière » progressivement, et s’approchant de LUI sans jamais l’atteindre.
Les ILLUMINES de l’Histoire Humaine ont vu métamorphosé leur propre existence, quand ils ont perçu et transmis l’Enseignement Divin. L’enrichissement de notre Histoire par une succession de Prophéties, est le reflet de la Volonté Divine, afin que l’Homme délaisse la matérialité, se détache du bonheur Terrestre, et fusionne avec « l’Ether » Céleste.
Ces FILS DE LA LUMIERE ont enseigné et invoqué l’UN, dans l’Espace et dans le Temps, dimensions mesurables de la Matière et de l’Histoire, de la Géographie et des Civilisations. Mais l’Essence et la Finalité de la conscience Universelle ne sont pas limitées par ces données
Perceptibles par nos Sens et notre intelligence. Car l’UN est dans le Temps et hors du Temps, IL est dans un Univers Illimité qu’il a Créé.
Phénoménologues, Structuralistes, voire Epicuriens et d’autres n’ont perçu que la face matérielle de l’Existence, tandis que HERMES, PYHAGORE, PLATON, MANI, MOISE, JESUS, et MAHOMET ont été investis de la Révélation de l’UN, Causalité Originelle, Existant en dehors de toute Existence, par Nécessité et par Sa Volonté (et le Verbe s’est fait Chair ; Evangile de Jean).
Continuité Historique, corollaire de cette impulsion Divine Périodique, depuis THOTH ou HERMES, jusqu’aux Révélations ISMAELIENNES, en passant par les ESSENIENS, pour aboutir à la magnifique Illustration du GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS dans notre Elévation Spirituelle Maçonnique ; Continuité qui n’a jamais cessé (Chaine Initiatique ou Chaine d’OR).
Le Grand Architecte de l’Univers, a ainsi planté le germe de l’AMOUR dans le cœur de l’Homme, car il l’a créé à son Image, et lui a donné le pouvoir de s’élever jusqu’à LUI.
Par cette INITIATION Existentielle, Voie donc d’AMOUR, de SAGESSE, et d’ESPRIT.
Nous sommes ENFANTS DE LA LUMIERE, par le Processus de l’INITIATION, et la prise de conscience de l’Existence Divine par la Transcendance Spirituelle. Nous quittons les Ténèbres et marchons vers la Lumière. Et à chaque pas, ou Elévation, nous quittons « le Néant » pour s’approcher du Centre Lumineux. Les Ombres de la Caverne, dont parlait PLATON, ne sont-elles que des illusions ? Nous laissons à chaque étape une partie de nous-mêmes pour renaître et repartir vers le Nouveau Voyage, avec plus de Lumière et moins d’Obscurité (comme dans un Temple).
Pythagore nous rappelle ce Centre comme le Centre de l’Univers ou « la Lumière Spirituelle Sacrée ». L’Harmonie de l’Univers guide toutes choses, car une chose quelle qu’elle soit, devant être ce qu’elle est pour Être. Celle-ci ne peut exister qu’en fonction d’un Principe d’Harmonie et donc de l’UN.
DIOGENE LEARCE (III Siècle Av JC) nous parlait de PYTHAGORE : « Pour lui, Pythagore, le Principe des Choses est la MONADE (l’UNITE). De la Monade est sortie la Dyade (Dualité), matière indéterminée soumise à la Monade qui en est la Cause. De la Monade parfaite et de la Dyade indéterminée, sont sorties les Nombres ; des Nombres les Points, des Points les Lignes, des Lignes les Surfaces, des Surfaces les Volumes, et des Volumes les Corps.
LEIBNIZ, vingt trois siècles après Pythagore, a esquissé dans sa Monadologie une vision grandiose de l’Harmonie Universelle de toutes choses à partir d’un Principe Premier : la Monade.
Cette aspiration, inspirée par le Souffle de l’Esprit, forme la plus élevée de la Représentation Humaine, a contribué à l’Atomisation de l’Extra-matérialité, et la dispersion de la Matérialité, produisant ainsi une attraction des ILLUMINES vers la Lumière.
Il y a apparence de Dichotomie, en fait, tout revient à l’UN. L’Esprit libre, pur, inconditionné, peut se détacher de l’emprise de nos Sens et de nos tendances. C’est l’Evocation de l’Idée de purification, processus de transfiguration qui démonte la tendance Dualiste ou la Multiplicité. La disparition du rapport Moi, Non-Moi amène la disparition de la Dualité et produit la Connaissance de l’UN. Il ne s’agit pas de « Trouver » quelque chose, mais au contraire de faire disparaître ce qui voile l’UN.
Maître ECKART écrit : « Dieu et Moi, sommes UN dans la Connaissance, celui qui connait et ce qu’il connait sont UN. »
Le Sage d’Ephèse que fût HERACLITE renvoie l’Homme à sa propre Lumière, au lieu de s’exténuer dans l’affirmation et son contraire. Il nous montre la Voie de l’ÊTRE qui est en nous.
La Maïeutique Dialectique nous éloigne de l’UN par l’affirmation de la Multiplicité. Multiplicité à la base de la Vie réelle et matérielle. Mais précisément, toute Multiplicité nous ramène au Monisme Existentiel, à l’UN. Car poly- composite et incompréhensible, disharmonieuse et contradictoire, la Multiplicité de l’UN conduit au Chaos, si elle est considérée comme réalité Spirituelle indépendante de l’UN. Dualité ou Multiplicité, était une manifestation ambiguë, or il n’y a pas d’ambigüité dans tout ce que l’Homme peut voir ou concevoir ; mais voir n’est ce pas sortir de la Caverne pour recevoir la Lumière.
Cette tendance ORPHIQUE d’Immortalité nous rappelle que « Si tu apprends, dit HERMES, à te connaître comme étant fait de Vie et de Lumière, tu retourneras à la Vie ».
Ce Voyage Initiatique est une Sublimation de l’ÂME, et la véritable Odyssée en Quarante cinq milles Vers à la Gloire de l’Esprit Universel (et du Grand Architecte de l’Univers), de JALAL EDDIN EL ROUMI, commenté par GOETHE et HEGEL plus tard, comme l’Hypostase de l’Amour Divin. Voyage conduisant de l’Humain à l’Ultra-Humain, et du Cosmos tout entier vers la Convergence Ultime, le point Oméga, à partir duquel DIEU se révèle comme « l’Avenir Unique et Absolu » selon l’expression de TEILHARD DE CHARDIN.
MELCHISEDEC
LOGE KHALIL GIBRAN - SAINT CLOUD (G.O.A.O.)
www.grandorientarabe.org
jeudi 12 avril 2012
La Couleur du 7° degré au Rite Œcuménique est le Pourpre
La Couleur du 7° degré au Rite Œcuménique est le Pourpre
Produite par les Phéniciens (teinture avérée en 1500 BC à Ougarit, puis, à très grande échelle et durablement à Tyr et Sidon), dans les Cyclades et en Israël, elle symbolisa un haut rang social chez les Gréco-romains ainsi que dans nombreuses civilisations. A Rome, elle était l'apanage des consuls, des triomphateurs puis des empereurs
. Dans l'empire romain d'Orient, elle représenta la dignité impériale : les enfants royaux nés sous le règne de leurs parents étaient dits "porphyrogénètes", c'est-à-dire "nés dans la pourpre". On utilise alors celle-ci comme teinture, mais aussi comme encre pour les documents officiels ou religieux, selon des modalités d'emploi complexes.
Pour les rois francs et les évêques et cardinaux catholiques, la pourpre, arborée par le biais du vêtement, était le symbole d'un pouvoir.
Plus qu'un symbole, elle a peut-être fait la fortune de la Phénicie (Phoinikè, à rapprocher de la couleur de l'oiseau mythique Phoenix , symbole de l'Obédience).
On retrouve aussi cette couleur sur le tablier des Grands Maîtres Nationaux du GOAO
Voir la Symbolique des couleurs au Rite Œcuménique:
http://www.grandorientarabe.org/index.php?p=1_12_Le-Rite-cum-nique
lundi 9 avril 2012
Prochainement allumage des feux de la R:.L:.Ibn ARABI à l'Orient de Saint Pierre ( La Réunion )
Prochainement à l'Orient de Saint Pierre ( La Réunion ) allumage des feux de la Respectable Loge de Recherche " Ibn ARABI " du Grand Orient Arabe Œcuménique ( GOAO ) en présence du Grand Maître Mondial le T:.S:.F:. Jean-Marc ARACTINGI et du Grand Maître pour l'Océan Indien le T:.I:.F:. Bruno RAFFI et de plusieurs hauts dignitaires d'Obédiences amies.
Ibn ARABI a vécu de 1165 à 1245. Sa vie est partagée en deux : 40 ans en Andalousie et dans le Magheb, 40 ans en Orient. Né à Murcie, son tombeau est à Damas. Abdelkader suivit ses pas jusqu’à mourir dans la modeste maison où il vécut. Né dans une famille noble, il abandonne les biens matériels pour entrer dans la voie avant 20 ans.
Dès lors, sa vie est faite de visions, de voyages auprès de maîtres spirituels, de rédaction de plus de 400 ouvrages.
Dans un monde qui se défait, Reconquista et déclin des Almohades, à l’Ouest, croisades et invasions mongoles à l’Orient, il fut comme un exilé distancié de la fureur du monde apparent et attaché à percer les derniers secrets métaphysiques.
Sur le plan philosophique, Ibn Arabi est un continent. Il est en apparence à l’opposé d’ibnRushd qu’il rencontre à 18 ans. Il représente le pôle de la tradition mystique, initiatique, et métaphysique.
Son passage d’Occident en Orient est physique mais aussi symbolique. Comme Athènes et Jérusalem, l’Orient et l’Occident sont deux pôles contradictoires d’une réalité essentielle : raison et mystique, soufisme et ésotérisme shiite, monde arabe et monde irano-turc.
La pensée d’Ibn Arabi est ardue. Elle témoigne d’une expérience des limites où nous devons accepter l’existence effective de visions, de dialogues avec des prophètes et des défunts, de montée au ciel auprès du trône de Dieu et des saints, de télétransportation. Ibn Arabi se situe dans la tradition des saints et prophètes.
De cette expérience, il tire une philosophie de l’être qui dans son essence tutoie les systèmes métaphysiques les plus exigeants.
Ainsi sa théorie de l’Unicité de l’être distingue l’être inconditionné et inconnaissable et sa traduction sous forme de croyance accessible. Ce monothéisme transcendantal exclut toute possibilité d’intolérance. Il imagine un désir de Dieu d’être connu, aimé, qui le conduit à créer le Monde et l’Homme. De dédoublement est une suite de théophanies : dans le monde, se reflète l’être comme dans un miroir. Cette dualité est et n’est pas. Elle est, car la créature n’est pas le créateur, elle n’est pas, car en elle, l’être se réfracte.
Théophanie de l’être, l’Anthropos Divin est l’Adam Kadmon, le saint-Esprit, l’archange Gabriel de nos traditions. C’est le Logos, qui fait la loi et ordonne le Monde. Le Logos n’est pas l’être mais son émanation. Derrière la loi, se tient donc un être inconnaissable. Kant ne dit pas autre chose ni Heidegger.
Selon Ibn Arabi, la Réalité métaphysique de Mohamed le prophète est le sens caché et continu des traditions prophétiques légiférâtes. Adam, Noé, Moïse, Abraham, Jésus et Mohammed ne sont qu’un seul et même être métaphysique, forme accessible aux hommes de l’Anthropos. Selon Ibn Arabi, Mohamed est le Sceau de la prophétie légiférante, la sharia, lui-même est le Sceau de la réalité mohammadienne, le sens ésotérique du Coran et des prophètes, et Jésus est le sceau de la walaya, la sainteté. Ibn Arabi accorde donc une place particulière à Jésus alors même que les croisades font rage. Le devoir de l’homme est donc de chercher en lui, en abandonnant l’Ego par l’humilité, le « Seigneur qui est en lui », la forme singulière de l’Anthropos dont son cœur est le miroir.
Ainsi pour Ibn Arabi, entre les mondes de l’intelligible pur, le monde des idées de Platon et le monde sensible, se tient un troisième monde, le « mundus imaginalis », monde perdu par la rationalité moderne où se tiennent « vraiment » les outils de la médiation entre intelligible et sensible : anges, prophètes, rites initiatiques, Tradition. Cette réalité virtuelle, cette imagination créatrice est un monde créateur de sens, le Parole. L’initiation permet d’ouvrir la porte de ce monde caché à ceux qui sont trompés par les apparences ou les ergotages de la raison pure.
Par cette prodigieuse architecture, Ibn Arabi se tient aux côtés des grands maîtres qui se tiennent à l’écart des religions sociales. Il ouvre la voie d’un dialogue entre traditions pour approfondir la Tradition convergente des traditions.
Cette œuvre est difficile mais avec du travail, chacun peut en tirer profit.
source:RL Averroes,O:.de Roubaix (GLDF).
http://www.grandorientarabe.org
samedi 31 mars 2012
La Résurrection du Christ chez les Chrétiens, les Manichéens et chez les Musulmans:
Chez les Chrétiens:
Pâques est la plus importante fête religieuse chrétienne. Elle commémore la résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa passion. La solennité commence le dimanche de Pâques, qui marque pour les catholiques la fin du jeûne du carême, et dure pendant huit jours (semaine de Pâques ou semaine radieuse ou semaine des huit dimanches).
« Pâque », du latin populaire *pascua, altération (par influence de pascua « nourriture », du verbe pascere « paître ») du latin écclésiastique Pascha emprunté au grec πάσχα / páskha, lui-même emprunté à l'hébreu פסח Pessa'h « il passa [par-dessus] », d'où « passage », est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d'Égypte. D'après les Évangiles, c'est pendant cette fête juive qu'eut lieu la résurrection de Jésus ; c'est pourquoi le nom en a été repris pour désigner la fête chrétienne.
La formule « Pâque orthodoxe » est parfois utilisée pour désigner cette fête lorsqu'elle est célébrée par les Églises orthodoxes à une date qui diffère de la date occidentale. Mais cet usage est incorrect car le « s » de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet « la » Pâque originelle juive et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d'Égypte par un repas rituel qui s'appelle aussi « la Pâque ». La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la sortie d'Égypte, l'institution eucharistique lors du repas de la Pâque, la crucifixion du Christ et son repos au tombeau durant trois jours, sa résurrection, passage de la mort à la vie, et la nouvelle création inaugurée le troisième jour.
Chez les Manichéens:
Pour les Manichéens quelqu'un d'autre a pris la place de Jésus lorsqu'il a été crucifié. Pour eux c'est le démon qui sous forme humaine, un certain Serge, dont la réalité propre et l'identité apparente resteraient à préciser, qui aurait au dernier moment été crucifié à la place de Jésus.
Chez les Musulmans:
Pour l'islam, le symbole fondamental qui entoure la disparition de Jésus est celui de son élévation vers Dieu ( le Coran dit: "rafa'ahu Ilahu ilayhi ) , sans passer par la mort naturelle: " Ils ne l'ont certes pas tué, mais Dieu l'a élevé vers Lui, Dieu est Puissant et Juste!" ( Coran IV,157-158 ).
Par là même, la notion d'une passion rédemptrice est une conception tout à fait étrangère à la mentalité musulmane: " Nous les avons punis parce qu'ils ont affirmé: " Oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, l'Envoyé de Dieu!" Mais en fait ils ne l'ont pas tué! Ils ne l'ont pas crucifié, mais cela leur est apparu ainsi! ( Shubbiha lahum ) ( Coran IV, 155-157 ).
Dans la perspective de l'Islam, la vie de Jésus est donc avant tout marquée par le don des miracles, sa naissance aussi bien que sa mort défient les lois de la nature.
D'une manière complémentaire à cette élévation, les musulmans attendent également la " descente " ou le retour de Jésus à la fin des temps.
Elle ne sera pourtant pas celle d'un prophète législateur, mais consistera essentiellement à donner à la révélation son sens véritable qui se sera perdu à ce moment-là, comme l'explique Sha'râni: " Lorsque Jésus descendra à la fin des temps, il confirmera la Loi de Mohammed et la restaurera car il n'y aura pas de prophète après le Prophète Mohammed qui juge selon une Loi différente de la sienne. Cette Loi est la dernière et son Prophète est le Sceau des Prophètes. Jésus sera un arbitre juste, car, en ce temps-là, Dieu aura repris la Science d'entre les hommes. Avant que Jésus ne descende du ciel, il aura su, par l'ordre de Dieu, tout ce qu'il lui sera nécessaire de savoir au sujet de cette Loi, afin de pouvoir juger selon elle, pour les autres hommes et pour sa pratique personnelle. Les croyants se rassembleront autour de lui et le proclameront juge suprême, car il n'y aura alors personne d'autre qui soit plus apte que lui pour accomplir cette fonction."
source: www.grandorientarabe.org
vendredi 16 mars 2012
Nous apprenons que notre
T:.S:.F:. Pedro JIMENEZ ORTIZ 33° 66° 90° 95°
Représentant de l'Ordre de Memphis-Misraïm pour l'Amérique Latine
Membre du 1er Collège de la Grande Hiérophanie
Evêque de l'Eglise Gnostique
est Passé à l'Orient Eternel
Le Grand Orient Arabe Œcuménique présente toutes ses condoléances à sa famille,
en particulier à sa fille, notre B:.A:.S:. Patricia JIMENEZ ORTIZ et au
Grand Hiérophante le T:.S:.F:. Michel de SOULAGES.
GEMISSONS ! GEMISSONS ! MAIS ESPERONS !
Traité d'Amitié entre la R:.L:. " La Lumière du Soleil Levant" à l'Orient de GIFU (JAPON) du G.O.A.O. et la R:.L:. "Les Sages Kabbalistes" à l'Orient
lundi 5 mars 2012
COMMUNIQUE
Convention d'Amitié et de Reconnaissance
entre le Grand Orient Arabe Œcuménique et le Grand Orient Maçonnique Pan-Américain ( GOMPA- BRESIL).
Ce Protocole a été signé par le Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique le T:.S:.F:. Jean-Marc ARACTINGI et le Grand Maître du Grand Orient Maçonnique Pan-Américain le T:. S:.F:. Sergio SARGO le 25 Janvier 6012.
vendredi 24 février 2012
Le Message du Grand Maître du Grand Orient Arabe Œcuménique pour l'Océan Indien
Le besoin de paix et de stabilité est de plus en plus revendiqué par un nombre croissant de peuples, toutefois il existe encore (au sens figuré et très concrètement)
trop de barrières entre les hommes et les femmes de toutes conditions désireuses de s’affranchir des limites étroites de tout ce qui ne provient pas du domaine spirituel, de toutes ces fausses circonstances souvent fabriquées par la peur et l’ignorance et qui empêchent de surmonter l’obstacle des différences.
Nos racines sont au ciel et pourtant comme le sentait déjà NEWTON, les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts….y compris dans les démarches initiatiques.
En lien avec son Grand Maître Mondial, le Très Illustre Frère Jean-Marc Aractingi il est désormais possible pour toute personne ( homme ou femme ) de toutes confessions , sans exclusive absolue, qui est attirée par les richesses léguées à l’humanité tant par l’Orient que par l’Occident de trouver au sein du Grand Orient Arabe Œcuménique un asile de prédilection pour devenir de parfaits ouvriers du rapprochement entre l’imaginaire et la spiritualité de ces deux mondes.
Le Grand Orient Arabe Œcuménique, via le rite judéo-chrétien et musulman, extrêmement original et enrichissant, qu’il propose et qui permet de bénéficier d’ approches complémentaire puisées dans les richesses de l’Occident et de l’Orient arabe, du monde arabe et du monde non arabe, est une invite à l’art de partager au-delà des murs étroits des religions singulières.
Et ceci se réalisera sous peu en cette terre de l’Ile de la Réunion, qui réunit en son sein pacifiquement diverses communautés humaines.
Si la Franc-Maçonnerie est déjà très présente à l’Ile de la Réunion, notre obédience ne vient pas faire concurrence, elle ne cherche qu’à permettre, à tous ceux et celles qui en ressentent le désir, une approche différente pour créer des moments de sérénité et d’Œcuménisme, qu’on ne trouve nulle part ailleurs et autrement et de se projeter dans un avenir de véritable communion humaine.
Nombreux sont les maçons et maçonnes qui ne se retrouvent pas forcément dans des approches rituéliques traditionnelles qui laissent de côté la richesse de l’ésotérisme musulman, la force des confréries et la subtilité des mystiques musulmanes, ou qui , de confession musulmane, ne sont pas forcément à même de faire bénéficier de leurs richesses propres dans un cadre adapté toutes et celles qui travaillent à leur côté à la gloire du Grand Architecte de l’Univers.
Indéniablement , si tel est notre désir, nous aurons les moyens de nous donner les clés pour dépasser les oppositions qui tenaillent notre époque turbulente pourtant si riches de promesses et de rêves, en nous incitant, pas à pas , à déployer nos trésors spirituels pour établir ainsi un « pont de force » entre Orient et Occident et renforcer les efforts de tant d’illustres prédécesseurs, anonymes ou célèbres.
Puissions-nous ensemble bâtir ainsi les fondations d’un élan pérenne vers un monde plus solidaire, fraternel et équitable puisqu’il est de notre devoir naturel et supérieur d’être celui où celle qui devient la plus haute idée que le Divin créateur se fait de nous.
C’est le souhait et la vision que j’ai de la présence toute proche et concrète du Grand Orient Arabe Œcuménique pour l’océan indien qui prendra son envol de l’île de la Réunion pour atteindre d’autres points d’ancrage en ses alentours
Bruno RAFFI
Grand Maître du Grand Orient Arabe
Œcuménique pour l'Océan Indien
goaooceanindien@yahoo.fr
trop de barrières entre les hommes et les femmes de toutes conditions désireuses de s’affranchir des limites étroites de tout ce qui ne provient pas du domaine spirituel, de toutes ces fausses circonstances souvent fabriquées par la peur et l’ignorance et qui empêchent de surmonter l’obstacle des différences.
Nos racines sont au ciel et pourtant comme le sentait déjà NEWTON, les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts….y compris dans les démarches initiatiques.
En lien avec son Grand Maître Mondial, le Très Illustre Frère Jean-Marc Aractingi il est désormais possible pour toute personne ( homme ou femme ) de toutes confessions , sans exclusive absolue, qui est attirée par les richesses léguées à l’humanité tant par l’Orient que par l’Occident de trouver au sein du Grand Orient Arabe Œcuménique un asile de prédilection pour devenir de parfaits ouvriers du rapprochement entre l’imaginaire et la spiritualité de ces deux mondes.
Le Grand Orient Arabe Œcuménique, via le rite judéo-chrétien et musulman, extrêmement original et enrichissant, qu’il propose et qui permet de bénéficier d’ approches complémentaire puisées dans les richesses de l’Occident et de l’Orient arabe, du monde arabe et du monde non arabe, est une invite à l’art de partager au-delà des murs étroits des religions singulières.
Et ceci se réalisera sous peu en cette terre de l’Ile de la Réunion, qui réunit en son sein pacifiquement diverses communautés humaines.
Si la Franc-Maçonnerie est déjà très présente à l’Ile de la Réunion, notre obédience ne vient pas faire concurrence, elle ne cherche qu’à permettre, à tous ceux et celles qui en ressentent le désir, une approche différente pour créer des moments de sérénité et d’Œcuménisme, qu’on ne trouve nulle part ailleurs et autrement et de se projeter dans un avenir de véritable communion humaine.
Nombreux sont les maçons et maçonnes qui ne se retrouvent pas forcément dans des approches rituéliques traditionnelles qui laissent de côté la richesse de l’ésotérisme musulman, la force des confréries et la subtilité des mystiques musulmanes, ou qui , de confession musulmane, ne sont pas forcément à même de faire bénéficier de leurs richesses propres dans un cadre adapté toutes et celles qui travaillent à leur côté à la gloire du Grand Architecte de l’Univers.
Indéniablement , si tel est notre désir, nous aurons les moyens de nous donner les clés pour dépasser les oppositions qui tenaillent notre époque turbulente pourtant si riches de promesses et de rêves, en nous incitant, pas à pas , à déployer nos trésors spirituels pour établir ainsi un « pont de force » entre Orient et Occident et renforcer les efforts de tant d’illustres prédécesseurs, anonymes ou célèbres.
Puissions-nous ensemble bâtir ainsi les fondations d’un élan pérenne vers un monde plus solidaire, fraternel et équitable puisqu’il est de notre devoir naturel et supérieur d’être celui où celle qui devient la plus haute idée que le Divin créateur se fait de nous.
C’est le souhait et la vision que j’ai de la présence toute proche et concrète du Grand Orient Arabe Œcuménique pour l’océan indien qui prendra son envol de l’île de la Réunion pour atteindre d’autres points d’ancrage en ses alentours
Bruno RAFFI
Grand Maître du Grand Orient Arabe
Œcuménique pour l'Océan Indien
goaooceanindien@yahoo.fr
lundi 20 février 2012
Communiqué du Grand Orient Arabe Œcuménique
Au nom et sous les auspices du Grand Architecte de l’Univers,
le Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O.) Jean-Marc Aractingi, président du Collège des Grands Officiers du Rite Œcuménique, annonce que le Très Illustre Frère Me Bruno RAFFI (avocat, ancien de l'IHEDN et du CEDS; 32°, 7° RO)
a été nommé à la charge de Grand Maître du Grand Orient Arabe Œcuménique pour l'Océan Indien ( La Réunion,Madagascar..)
Nous lui souhaitons pleine réussite
jeudi 9 février 2012
Conférence Dîner-débat le Jeudi 8 Mars 2012 autour de François FAVRE auteur de MANI : Christ d'Orient-Bouddha d'Occident
Le Jeudi 8 Mars 2012 à 19h,30 la Respectable Loge Khalil GIBRAN (G.O.A.O.)
à l'Orient de Saint Cloud (Paris) organise un Dîner-Débat ouvert au public
autour de François FAVRE, auteur de :
MANI : Christ d’Orient
Bouddha d’Occident
En présence de Jean-Marc ARACTINGI, Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O.) et de Marcel LAURENT, Grand Maître de la Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité (G.L.C.S.)
« Je suis venu du Pays de Babel, pour faire retentir un cri à travers le monde. »
Lorsqu'on parle aujourd'hui de manichéisme, on songe rarement à cet homme exceptionnel, à ce Messager de la Lumière que fut Mani (216-276). Sept siècles après le Bouddha, deux siècles après le Christ, quatre siècles avant Mahomet, celui qui se présentait déjà comme le réunificateur de l'Orient et de l'Occident, le « Paraclet de la Vérité » ou le « Sceau des Prophètes », transmit une vision du monde et de la vie si puissante qu'elle se répandit, de manière totalement pacifique, de l'Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule arabique.
Mani, qui fut aussi un peintre sans égal, un grand poète, un musicien de talent et un médecin remarquable, démontra l'unité à l'arrière-plan des diverses religions. Il enseignait aux chrétiens l'aspect profond, ésotérique, du christianisme universel, dévoilait aux mages d'Iran le véritable sens du message de Zoroastre, expliquait aux bouddhistes le chemin de la libération. L'« Église de Justice » qu'il avait fondée pour transmettre les mystères de l'Homme Parfait, illumina des millions d'âmes pendant plus de mille ans.
Or que reste-t-il de cette « Religion de Lumière », tolérante, non violente, unificatrice, qui embrasa le monde et bouleversa tant d'êtres ? Pourquoi le manichéisme, si généreux, si profondément humaniste et universel, fut-il persécuté inlassablement par tous les empires et toutes les religions ? Les véritables causes du génocide des manichéens sont-elles seulement d'ordre théologique, philosophique ou politique ?
Cette conférence expliquera en quoi l'homme de ce début de troisième millénaire est plus que jamais concerné par les interrogations comme par les réponses que proposa le manichéisme, et montrera comment l'oeuvre exceptionnelle de Mani et de ses disciples détient, peut-être, le secret de notre avenir.
Spécialisé depuis 20 ans dans l'étude de la pensée gnostique et sa mise en pratique, François Favre s'est personnellement impliqué dans ce puissant cheminement de la conscience que la tradition platonicienne et hermétique nomme « philo-théosophie ».
S'inspirant des recherches historiques d'Henri Corbin (1903-1978) sur l'ésotérisme iranien d'une part, et de l'œuvre spirituelle originale du gnostique Jan van Rijckenborgh (1896-1968) d'autre part, l'auteur décrit ici à la lumière de sa propre expérience la méthode d'initiation christique telle qu'elle fut réalisée à différentes époques par des hommes exceptionnels comme Paul de Tarse, Marcion, Valentin, Mani, Paracelse, Jacob Boehme, ou encore vécue dans des communautés remarquables comme celle des manichéens et des cathares, et il met en relief les implications pratiques de ce processus de transformation radical de la conscience pour l'homme d'aujourd'hui.
Lieu : Respectable Loge de Recherche Khalil GIBRAN (G.O.A.O.) à l’Orient de Saint Cloud (92210-France, Péniche Le Cloch’Art)
2055 Quai Marcel Dassault-92210 Saint Cloud (face au siège Dassault Aéronautique)
Métro : Pont de Saint Cloud / Rhin et Danube ; Autobus : N°175 Station Val d’Or ; Tramway : « Les Coteaux » à 5 mn de la Défense ; Train : Val D’Or (Gare Saint Lazare ou la Défense. Parking gratuit devant la péniche.
La participation au Dîner-Débat est de 20 € par personne.
Les places étant limitées, merci de vous inscrire avant le 6 Mars 2012 en adressant votre chèque au :
G.O.A.O. B.P. 6 - 77510 Rebais (France)
Téléphone : 06 72 46 37 69
Ce dîner-débat est ouvert au public. Nombre de places : 50
à l'Orient de Saint Cloud (Paris) organise un Dîner-Débat ouvert au public
autour de François FAVRE, auteur de :
MANI : Christ d’Orient
Bouddha d’Occident
En présence de Jean-Marc ARACTINGI, Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O.) et de Marcel LAURENT, Grand Maître de la Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité (G.L.C.S.)
« Je suis venu du Pays de Babel, pour faire retentir un cri à travers le monde. »
Lorsqu'on parle aujourd'hui de manichéisme, on songe rarement à cet homme exceptionnel, à ce Messager de la Lumière que fut Mani (216-276). Sept siècles après le Bouddha, deux siècles après le Christ, quatre siècles avant Mahomet, celui qui se présentait déjà comme le réunificateur de l'Orient et de l'Occident, le « Paraclet de la Vérité » ou le « Sceau des Prophètes », transmit une vision du monde et de la vie si puissante qu'elle se répandit, de manière totalement pacifique, de l'Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule arabique.
Mani, qui fut aussi un peintre sans égal, un grand poète, un musicien de talent et un médecin remarquable, démontra l'unité à l'arrière-plan des diverses religions. Il enseignait aux chrétiens l'aspect profond, ésotérique, du christianisme universel, dévoilait aux mages d'Iran le véritable sens du message de Zoroastre, expliquait aux bouddhistes le chemin de la libération. L'« Église de Justice » qu'il avait fondée pour transmettre les mystères de l'Homme Parfait, illumina des millions d'âmes pendant plus de mille ans.
Or que reste-t-il de cette « Religion de Lumière », tolérante, non violente, unificatrice, qui embrasa le monde et bouleversa tant d'êtres ? Pourquoi le manichéisme, si généreux, si profondément humaniste et universel, fut-il persécuté inlassablement par tous les empires et toutes les religions ? Les véritables causes du génocide des manichéens sont-elles seulement d'ordre théologique, philosophique ou politique ?
Cette conférence expliquera en quoi l'homme de ce début de troisième millénaire est plus que jamais concerné par les interrogations comme par les réponses que proposa le manichéisme, et montrera comment l'oeuvre exceptionnelle de Mani et de ses disciples détient, peut-être, le secret de notre avenir.
Spécialisé depuis 20 ans dans l'étude de la pensée gnostique et sa mise en pratique, François Favre s'est personnellement impliqué dans ce puissant cheminement de la conscience que la tradition platonicienne et hermétique nomme « philo-théosophie ».
S'inspirant des recherches historiques d'Henri Corbin (1903-1978) sur l'ésotérisme iranien d'une part, et de l'œuvre spirituelle originale du gnostique Jan van Rijckenborgh (1896-1968) d'autre part, l'auteur décrit ici à la lumière de sa propre expérience la méthode d'initiation christique telle qu'elle fut réalisée à différentes époques par des hommes exceptionnels comme Paul de Tarse, Marcion, Valentin, Mani, Paracelse, Jacob Boehme, ou encore vécue dans des communautés remarquables comme celle des manichéens et des cathares, et il met en relief les implications pratiques de ce processus de transformation radical de la conscience pour l'homme d'aujourd'hui.
Lieu : Respectable Loge de Recherche Khalil GIBRAN (G.O.A.O.) à l’Orient de Saint Cloud (92210-France, Péniche Le Cloch’Art)
2055 Quai Marcel Dassault-92210 Saint Cloud (face au siège Dassault Aéronautique)
Métro : Pont de Saint Cloud / Rhin et Danube ; Autobus : N°175 Station Val d’Or ; Tramway : « Les Coteaux » à 5 mn de la Défense ; Train : Val D’Or (Gare Saint Lazare ou la Défense. Parking gratuit devant la péniche.
La participation au Dîner-Débat est de 20 € par personne.
Les places étant limitées, merci de vous inscrire avant le 6 Mars 2012 en adressant votre chèque au :
G.O.A.O. B.P. 6 - 77510 Rebais (France)
Téléphone : 06 72 46 37 69
Ce dîner-débat est ouvert au public. Nombre de places : 50
mardi 17 janvier 2012
Convention d'Amitié et de Reconnaissance entre le Grand Orient Arabe Œcuménique et la Grande Hiérophanie du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm
Signature d'une Convention d'Amitié et de Reconnaissance entre le Grand Orient Arabe Œcuménique et la Grande Hiérophanie du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm et de l'Ordre des Rites Unis de Memphis & Misraïm.
Ce Protocole a été signé par le Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique le T.°.S.°.F.°. Jean-Marc ARACTINGI et le Grand Maître et XII Grand Hiérophante le T.°.S.°.F.°. Michel GAUDART de SOULAGES en date du 12 Septembre de l'année 6011.
Ce Protocole a été signé par le Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique le T.°.S.°.F.°. Jean-Marc ARACTINGI et le Grand Maître et XII Grand Hiérophante le T.°.S.°.F.°. Michel GAUDART de SOULAGES en date du 12 Septembre de l'année 6011.
dimanche 15 janvier 2012
Pourquoi un Franc-Maçon doit s’intéresser à l'Islam
POURQUOI UN FRANC-MACON DOIT S’INTERESSER A L’ISLAM
Ce qu’il peut y trouver
Points de convergence et de rencontre des spiritualités
Cette modeste étude comparative porte sur quatre points de convergence qui peuvent rapprocher des intellectuels musulmans des idéaux maçonniques. D’abord les structures médiévales des corporations et confréries musulmanes dont Louis Massignon, Henri Corbin, René Guénon, Faouzi Skali ont montré les ressemblances avec les organisations sœurs comme le compagnonnage en Europe. La philosophie mutazilite peu connue en Occident a été très audacieuse et revient en première ligne. Le mouvement démocratique dans le monde musulman s’est développé malgré l’autoritarisme des régimes ; le printemps arabe de 2011 en est un épigone. Enfin, la création de loges au Proche et Moyen Orient s’est effectuée au XVIIIe siècle en même temps qu’en Europe ou en Amérique lorsque les franc-maçonneries ottomane, égyptienne, arabe auront tissé des contacts très approfondis avec les loges-mères anglaise, française ou italienne. C’est que, dans cette interaction culturelle entre Proche-Orient et Europe, plusieurs mythes sont communs ; le drame d’Hiram aurait un antécédent en Egypte, vers 1500 av .J.C. lorsqu’un architecte fut assassiné dans des circonstances obscures, tel que relaté sur des ostracas, ou en Iran où le meurtre de Zoroastre sera repris dans la commémoration annuelle chiite de celui de Hussein petit fils du Prophète à Kerbela (Irak).
I- Corporations et confréries en Islam
La structure initiatique des corporations est attribuée à un héros éponyme, Salman Al Farisi, mazdéen converti à l’islam. Devenu barbier du Prophète, il serait revenu comme gouverneur à Mada’in (Ctesphon), en Irak où il aurait organisé les corporations de 51 métiers reconnus, qui existaient dans la culture mazdéenne et auxquelles il donnera des bases musulmanes. Salman établit une doctrine de l’honneur artisanal, appelée « futuwwa » dont la base reposait sur un consensus hiérarchique, un rituel initiatique et la qualité du travail bien fait. On eut ainsi un maillage presque complet de toutes les catégories professionnelles d’artisans reconnus, qui assuraient une formation professionnelle mais aussi humaniste, à l’image de celle des « Compagnons du Devoir » d’Europe. Elle s’étendait aux non-musulmans, chrétiens, juifs, mazdéens, sabéens, hindous très présents dans les métiers d’orfèvrerie, de la décoration, ou comme médecins.
. Le calife Al Nasser (1180-1224) créera à l’intention des hauts fonctionnaires une corporation d’honneur dont les membres prêtaient serment d’allégeance au calife lui-même qui leur donnait le mot secret et les associait, par un système hiérarchisé qui remontait à la tête de l’Etat, dans une assistance inter fraternelle, un échange de services, dans l’esprit de pureté morale. Le sultan ottoman Mourad 1er (1360-1389) fera de même, établissant pour la dynastie ottomane une tradition de compagnonnage adoptée par ses successeurs.
L’esprit corporatif s’étendit aux métiers susceptibles d’entacher la pureté des croyants tels les crieurs publics, les maquignons, les changeurs, les cambistes, les huissiers du tribunal, les courtiers d’esclaves, les éleveurs de pigeons, les danseurs, les baladins, les indicateurs, les femmes, les courtisanes, les pleureuses (aux enterrements), les entremetteuses. Les corporations furent toujours hiérarchisées et organisées ; à leur tête un Maître, qui représentait la profession devant les autorités locales ; puis les maîtres propriétaires d’atelier, les compagnons vêtus d’un tablier distinctif, et les apprentis. Les corporations organisaient des défilés pour célébrer la circoncision des fils du sultan, le mariage de ses filles, les victoires de ses troupes. Pendant plusieurs années consécutives, le débutant (mubtadi) ne percevait aucun salaire ; mais appartenir à un corps était en soi un privilège car cela permettait d’être reconnu capable de produire un travail de haute qualité et d’ouvrir leur propre atelier.
L’entrée dans la corporation était solennisée : le cheikh passait un châle autour du la taille de l’impétrant et le nouait par des torsions successives. Une coupe d’eau salée devait être absorbée trois fois par le récipiendaire exprimant son intention de dire vrai (charia), de voir vrai (tariqa), de devenir vrai (haqiqa). A la fin de la cérémonie d’initiation on lui remettait un pantalon bouffon, puis une cordelière, ceinture de tablier (shadd) ou un baudrier. Puis on lui enseignait les signes de reconnaissance et les mots de passe. Les apprentis devaient également « voyager » en se rendant sur les tombes des Grands Maîtres de la corporation et suivre un enseignement des symboles, relatifs aux Prophètes du Coran. Les rituels s’accompagnaient de chants allusifs au Prophète et à ses compagnons.
Thierry Zarcone a montré que les loges ouvertes dans l’empire ottoman au XVIIIe siècle avaient emprunté aux corporations, et aussi aux confréries, leur lexique particulier. Les appellations des 3 premiers degrés étaient celles des corporations : « chirak » (apprenti), « kalfa » (compagnon), « osta » (maître) ; le tablier « peshtemal » dans les ateliers opératifs ; garda ce nom dans la maçonnerie. Chez les Bektachis, on peut trouver les mêmes réponses dans les Instructions (turques) pour le degré d’apprent maçoni et le questionnaire de la confrérie. L’extinction de beaucoup de métiers manuels sont venues à bout de l’esprit corporatif qui aura duré jusque dans les années 193O. Par contre des Compagnons français du Devoir, tailleurs de pierre, s’étant rendus à Damas en 1988, découvrirent que leurs homologues syriens utilisaient des instruments oubliés en Europe, comme la « lombarde », qui servit comme signature de compagnons sur les murs des cathédrales. Le Pr. Massignon souligna l’influence que les corporations musulmanes ont pu avoir en Europe dans le développement des « villes franches ». Ainsi, à Paris, la corporation des bateliers fut assez puissante pour imposer leur symbole comme armes de la ville.
Pour les confréries, c’est à Baghdâd que le Cheikh Abdelqader El Jilani (XIIe siècle) crée la première confrérie (tariqa) qui conserve encore aujourd’hui une réelle influence. Les membres des confréries se retrouveront dans les mosquées, particulièrement le vendredi après-midi, ou dans des locaux, appelés « zaouïa » au Maghreb, « ribât » (« Rabat » au Maroc) ou « khanqa » au Proche-Orient et en Asie Centrale. La confrérie des Chaziliya sera fondée au Maroc au XIIIe siècle, celle des Mevlevis par Jalaleddine Roumi (m. 1273) à Konya, l’Ordre des Naqchbandiyya en Asie Centrale par le Cheikh Behaeddine Naqchbandi au XVe siècle, celui des Tijaniyya au Maroc (XVIIIe siècle). Au XIXe siècle, les Senousiyya en Libye, les Mirghaniyya au Soudan, les Rifaïyya en Somalie seront constitués en confréries par trois disciples d’un même cheikh marocain à la Mecque. Les « tariqas » pratiquent l’initiation progressive à 4 degrés : mourid, mouqadem, nasib et cheikh, soumis au respect du secret. L’initié modèle est le Prophète lui-même qui proclame : « Je ne sais pas lire ». L’épreuve dans une caverne de la révélation des premiers versets est comparée à une initiation soufie, car Mohamed en ressort prophète. La translation qui le conduira de Médine à Jérusalem, et de Jérusalem au 7e ciel permet d’acquérir le plus haut grade dans la hiérarchie confrérique. Le voyage est décrit dans Le Livre de l’Echelle de Mohamed ensemble de récits arabes relatant l’ascension jusqu’à Dieu. Les rituels principaux des mystiques soufis sont des litanies, des répétitions d’oraisons, de « remémorations » (dhikr) scandées pour souligner la présence de Dieu ». Comme les yogis de l’Inde, certains disciples ont appris des techniques respiratoires qui les conduisent dans des états de transe spectaculaires. Les initiés se voient remettre un chapelet de 33 grains ( Qadiris), de 66 ou 99 ( Naqchbandis), basés sur la valeur numérique du nom « Allah » qui, en lettres arabes est l’équivalent de 66. Certaines confréries utilisent la danse ; 9 disciples représentent les planètes et tournent autour du Maître-Soleil comme en Turquie, à Konya, les « derviches tourneurs ». Atatürk interdira les confréries en 1924, mais elles ont repris leurs activités et beaucoup d’hommes politiques turcs sont proches de la Confrérie Naqchbandiyya opposée aux radicaux islamistes du nouveau régime AKP.
D’un pays à l’autre, le confrérisme prend des formes très différentes selon l’histoire et l’évolution politique de chaque pays mais il assure, plus que l’islam officiel, une unité certaine des croyants.
II-La Philosophie islamique ; le Mutazilisme
La découverte de la philosophie grecque dans les manuscrits traduits en syriaque puis en arabe sous les premiers souverains abbasside conduira à la formation d’une école « mutazilite » qui essaiera d’imposer une nouvelle exégèse coranique construite à partir d’une grille de lecture philosophique .Ce mouvement qui se forme à Bassorah (Irak) puis à Bagdad est encouragé par le pouvoir abbasside qui admet la supériorité du raisonnement sur les diktats de la foi religieuse. Le philosophe Al Kindi (m.866) l’exprime en ces termes : « Nous ne devons pas avoir honte de la vérité et de la faire nôtre quelle qu’en soit la source ». C’est qu’à l’époque théologiens musulmans, chrétiens et juifs argumentent en toute liberté et les moutazilites vont ainsi s’opposer à un enseignement rigoriste et expliquant les dogmes selon une méthode rationnelle donnant ainsi à la religion musulmane une aisance susceptible de rivaliser avec d’autres idéologies. La doctrine mutazilite affirme deux thèses qui seront contestées violemment une vingtaine d’années plus tard lorsque les juristes salafistes convaincront un nouveau Calife plus faible de les interdire, la non-éternité du Coran : comme tout ce qui est extérieur à Dieu est créé, le Coran, passant par l’audition et la retranscription s’inscrit donc dans l’histoire de l’humanité ; hypothèse en contradiction avec le dogme officiel du Coran incréé puisque c’est la parole de Dieu même. La 2e thèse porte sur le libre-arbitre de l’homme créé comme être responsable et libre, alors que le dogme stipule que tous les actes de l’homme sont accomplis par Dieu…Considérés comme porteurs d’une dérive interprétative, les mutazilites durent s’enfuir en Asie Centrale ou au Yémen où cette philosophie , adoptée plus tard par des chiites, s’est perpétuée malgré les risques. Aujourd’hui le mouvement néo-mutazilite, développé en Tunisie, en Egypte, et dans les universités occidentales reprend force et vigueur et ses adeptes sont parmi les promoteurs intellectuels du Printemps arabe. La défense du libre-arbitre notamment les rapproche de la maçonnerie. Les frères lillois qui baptisèrent leur loge « Averroès » et ceux parisiens, musulmans et non musulmans qui nommèrent leur loge « Emir Abdelqader » ont voulu souligner qu’ils croyaient réellement à un substrat spiritualiste et philosophique commun.
III Les mouvements démocratiques en Islam
Depuis les indépendances, des démocrates arabes démontent le mécanisme du faux retour aux sources, idéalisant le régime islamique de la première époque, prétendant que sa réintroduction dans nos sociétés modernes pallierait les problèmes socioéconomiques contemporains. Ils nous font ainsi découvrir l’utilisation politicienne de leur religion. C’est pourquoi, le Pr. émérite Ali Mérad souhaite redonner à l’exégèse renouvelée ou « ijtihad » l’importance qu’elle avait au Xe siècle. Le Pr Mohamed Arkoun, récemment décédé, argumente de même dans sa Critique de la Raison islamique (1984). L’historien marocain Abdallah Laroui dans son Islam et Modernité montre que l’Etat islamique à l’état pur n’a jamais existé ; en fait l’Etat sultanien abbasside a soumis la Loi à son intérêt séculier, réservant l’appareil califal au domaine de l’utopie, comme l’avait fait Ibn Khaldoun (XVe siècle) : « L’expression « Etat islamique » est en fait contradictoire en elle-même ». Mohamed Charfi qui fut ministre de l’Education en Tunisie n’hésitait pas à dire publiquement : « L’islam de demain implique que la religion soit conjuguée aux temps de la liberté, de l’égalité et de la démocratie avec la révision du droit musulman que cela nécessite ». Khadija Chérif, militante tunisienne des droits de l’homme, à la même époque (1995), s’exprime ainsi dans la presse : « Pour moi, femme, nos premiers adversaires sont les intégristes. En opposant au régime de la charia une démocratie réelle, nous rendrions impossible la contamination islamique ». L’universitaire marocaine, Fatema Mernissi , avec un grand courage , se moque des salafistes : « Cet intégrisme politico-religieux tourne à l’ubuesque puisque pour les islamistes, si l’on sépare l’islam de l’Etat, plus personne ne croirait à Allah, ce qui voudrait dire que l’islam, sans la police, n’a rien à offrir ! ». Le grand poète syro-libanais Adonis regrattait (08/11/1995) que : « L’Islam se soit transformé dans l’esprit de la plupart des musulmans d’aujourd’hui en chaînes et prisons. » L’espace manque ici pour citer le combat mené dans chaque pays musulman malgré la lourde répression que l’on a enfin pu découvrir sur les écrans télévisés cette année même.
L’image de l’islam en Europe souffre des excès antidémocratiques de ses intégristes qui essaient à nouveau de prendre le pouvoir en 2011 en bafouant le « Printemps arabe ». Des universitaires français comme le Pr Mohammed Ferjani se sont mis en disponibilité pour aller soutenir le réveil démocratique de leur pays d’origine. Beaucoup de citoyens de culture musulmane en Europe souhaitent pratiquer leur religion à titre privé et soutiennent ceux des leurs qui mènent le combat de la démocratie et de la laïcité, qui ne sont pas l’apanage exclusif du Nord méditerranéen mais sont aussi puisés dans le fonds culturel arabo-musulman.
IV-Musulmans francs-maçons du XVIIIe siècle à 2011
Les débuts de l’établissement de la Franc-Maçonnerie au Proche-Orient ont bénéficié de facteurs favorables dès le début de l’Islam. La mise en place de confréries religieuses souvent liées à des corporations de métier a conduit les différents peuples de l’Empire abbasside (VIIIe au XIIIe siècle), puis ottoman (XVe au XXIe siècle) à choisir l’expérience initiatique. C’est à Smyrne , en 1738, qu’est ouverte la première loge de l’Empire ottoman puis la Grande Loge de Londres et la Mère Loge écossaise de Marseille ouvriront des loges à Istanbul, Salonique, puis dans les échelles du Levant. D’autre part, Arméniens et Grecs comme les Turcs, chrétiens comme musulmans seront à égalité dans les loges ; le Sultan qui en 1850 établira par décret l’égalité de tous les sujets sera franc-maçon. Il le paiera de sa vie ! A la fin du XIXe siècle, le Grand Vizir Riza Tevfik , dignitaire bektachi, sera également Grand-Maître du Grand-Orient ottoman. Une loge est créée à Alep en 1738 puis en 1760 ; Au Liban, la première loge émanant du personnel cosmopolite de l’Université américaine, en 1873, est présidée par le Libanais Amine Beyhoum. En Egypte, une première loge était apparue à Alexandrie en 1748 puis Bonaparte introduisit les loges militaires qui initièrent des chrétiens, des juifs et des mamelouks musulmans. Plus tard la loge alexandrine Les Pyramides procéda à l’initiation de l’Emir algérien Abdelqader, en 1864, pour remercier cet important dignitaire de la Confrérie Qadiriyya d’avoir sauvé avec 200 de ses compatriotes plusieurs milliers de chrétiens du massacre effectué à Damas en 1860 par les Turcs et la population locale. En Iran, dès le premier quart du XIXe siècle, des intellectuels, conduits par Mirza Malcom Khan créent des loges qui ne seront fermées qu’en 1979 par le régime mollahcratique. Lorsque Jamaleddine El Afghani, réformateur musulman iranien, initié dans une loge stambouliote se rendra en 1882 à Paris et à Londres, des appuis maçonniques lui feront rapidement rencontrer des universitaires, des savants et des hommes politiques .Comme en Egypte, les premières loges algériennes seront militaires ( Bugeaud, Cavaignac, Pélissier, Chanzy, Lamoricière) puis encadrées par des musulmans, le Saint-Simonien Ismaïl Urbain ou le Général Yusuf. La Tunisie plus cosmopolite aura eu, dès 1773 une loge livournaise ; en 1885, le Grand-Orient allumera les feux de la célèbre « Nouvelle Carthage » qui, depuis une quinzaine d’années, soutient un triangle tunisois.
Aujourd’hui même, les frères (et sœurs) peuvent se réunir à Beyrouth, à Amman et à Rabat. Au Caire les maçons se retrouvent discrètement sous le couvert du Rotary ; les frères algériens ou d’autres pays arabes ne peuvent assister à des tenues qu’en France ou dans le reste de l’Europe. C’est pourquoi les maçons européens libres doivent apporter toute leur aide pour soutenir leurs homologues moins favorisés et qui risquent beaucoup s’ils étaient découverts .C’est que les Saoudiens ont traduit en arabe dans les années 1970 le pamphlet anti-maçonnique de Léo Taxil et le diffusent largement dans la presse quotidienne populaire.
En Orient, longtemps, les artisans adhérèrent à des ordres soufis. Aujourd’hui, toutes les classes sociales se retrouvent dans des confréries. De même des membres de confréries adhèrent à des loges maçonniques, n’y voyant aucune contradiction.
Qu’on se rende bien compte, le citoyen du sud ou de l’est de la Méditerranée qui souhaite entrer en maçonnerie y sera poussé par sa propre culture basée sur la recherche initiatique et de ce fait sera en butte aux attaques des islamistes qui n’admettent ni le libre-arbitre ni le refus de l’endoctrinement dogmatique. Est-il si différent de son homologue du Nord qui, pendant des siècles, aura subi les mêmes contraintes ? D’ailleurs, à Annonay, en 1788, le musulman, qui rejoignit la loge locale, s’était déjà rendu compte que sa pratique du culte n’était pas incompatible avec l’adoption d’un rituel maçonnique.
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Christian Lochon
Eléments bibliographiques
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CORBIN Henri, La philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1975
ETIENNE Bruno, Abdelkader, Paris, Hachette, 1994
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FILALI ANSARI Abdou, Réformer l’Islam, Paris La Découverte, 2003
FINIANOS Ghassan, Islamistes, apologistes et libres-penseurs,Université de Bordeaux 2002
ISMAIL Mohsen, Comment interroger le Coran aujourd’hui ?, Paris, Le Monde de la Bible,No115 novembre 1998
LOCHON Christian, Corporations et confréries d’initiés en Islam, Paris, l’Initiation, 01/.1997
LOCHON Chistian, L’Islam libéral, Paris lLes Cahiers Laïques septembre 2000
LOCHON Christian , L’Islam, Paris Revue des Etudes, Demos , 2007
MERNISSI Fatima, Islam et Démocratie, Paris, Albin Michel 2010
SFAR Mondher, Le Coran est-il authentique ?, Paris, Editions Sfar, 2000
SKALI Faouzi, La Futuwah, Traité de chevalerie soufie, Paris, A.Michel, 1989
TRISTAN F., éditeur, La Franc-maçonnerie, documents fondateurs, Paris, Cahiers de l’Herne N°62, 1992
VALSAN Michel, l’Islam et la fonction de René Guénon, Nuits St Georges, Science Sacrée, juin 2003
VERNET Juan, Ce que la culture doit aux rabes d’Espagne, Paris, Sinbad, 1985
ZARCONE Thierry, Mystiques, Philosophes et Francs-maçons en Islam, Paris, Jean Maisonneuve, 1993
ZARCONE Thierry, Secret et Sociétés secrètes en Islam, Milan, Arché, 2002
ZIKRIA Niaz Ahmed, Les principes de l’Islam et de la démocratie, Paris Nouvelles Editions Latines, 1958, 2005
Ce qu’il peut y trouver
Points de convergence et de rencontre des spiritualités
Cette modeste étude comparative porte sur quatre points de convergence qui peuvent rapprocher des intellectuels musulmans des idéaux maçonniques. D’abord les structures médiévales des corporations et confréries musulmanes dont Louis Massignon, Henri Corbin, René Guénon, Faouzi Skali ont montré les ressemblances avec les organisations sœurs comme le compagnonnage en Europe. La philosophie mutazilite peu connue en Occident a été très audacieuse et revient en première ligne. Le mouvement démocratique dans le monde musulman s’est développé malgré l’autoritarisme des régimes ; le printemps arabe de 2011 en est un épigone. Enfin, la création de loges au Proche et Moyen Orient s’est effectuée au XVIIIe siècle en même temps qu’en Europe ou en Amérique lorsque les franc-maçonneries ottomane, égyptienne, arabe auront tissé des contacts très approfondis avec les loges-mères anglaise, française ou italienne. C’est que, dans cette interaction culturelle entre Proche-Orient et Europe, plusieurs mythes sont communs ; le drame d’Hiram aurait un antécédent en Egypte, vers 1500 av .J.C. lorsqu’un architecte fut assassiné dans des circonstances obscures, tel que relaté sur des ostracas, ou en Iran où le meurtre de Zoroastre sera repris dans la commémoration annuelle chiite de celui de Hussein petit fils du Prophète à Kerbela (Irak).
I- Corporations et confréries en Islam
La structure initiatique des corporations est attribuée à un héros éponyme, Salman Al Farisi, mazdéen converti à l’islam. Devenu barbier du Prophète, il serait revenu comme gouverneur à Mada’in (Ctesphon), en Irak où il aurait organisé les corporations de 51 métiers reconnus, qui existaient dans la culture mazdéenne et auxquelles il donnera des bases musulmanes. Salman établit une doctrine de l’honneur artisanal, appelée « futuwwa » dont la base reposait sur un consensus hiérarchique, un rituel initiatique et la qualité du travail bien fait. On eut ainsi un maillage presque complet de toutes les catégories professionnelles d’artisans reconnus, qui assuraient une formation professionnelle mais aussi humaniste, à l’image de celle des « Compagnons du Devoir » d’Europe. Elle s’étendait aux non-musulmans, chrétiens, juifs, mazdéens, sabéens, hindous très présents dans les métiers d’orfèvrerie, de la décoration, ou comme médecins.
. Le calife Al Nasser (1180-1224) créera à l’intention des hauts fonctionnaires une corporation d’honneur dont les membres prêtaient serment d’allégeance au calife lui-même qui leur donnait le mot secret et les associait, par un système hiérarchisé qui remontait à la tête de l’Etat, dans une assistance inter fraternelle, un échange de services, dans l’esprit de pureté morale. Le sultan ottoman Mourad 1er (1360-1389) fera de même, établissant pour la dynastie ottomane une tradition de compagnonnage adoptée par ses successeurs.
L’esprit corporatif s’étendit aux métiers susceptibles d’entacher la pureté des croyants tels les crieurs publics, les maquignons, les changeurs, les cambistes, les huissiers du tribunal, les courtiers d’esclaves, les éleveurs de pigeons, les danseurs, les baladins, les indicateurs, les femmes, les courtisanes, les pleureuses (aux enterrements), les entremetteuses. Les corporations furent toujours hiérarchisées et organisées ; à leur tête un Maître, qui représentait la profession devant les autorités locales ; puis les maîtres propriétaires d’atelier, les compagnons vêtus d’un tablier distinctif, et les apprentis. Les corporations organisaient des défilés pour célébrer la circoncision des fils du sultan, le mariage de ses filles, les victoires de ses troupes. Pendant plusieurs années consécutives, le débutant (mubtadi) ne percevait aucun salaire ; mais appartenir à un corps était en soi un privilège car cela permettait d’être reconnu capable de produire un travail de haute qualité et d’ouvrir leur propre atelier.
L’entrée dans la corporation était solennisée : le cheikh passait un châle autour du la taille de l’impétrant et le nouait par des torsions successives. Une coupe d’eau salée devait être absorbée trois fois par le récipiendaire exprimant son intention de dire vrai (charia), de voir vrai (tariqa), de devenir vrai (haqiqa). A la fin de la cérémonie d’initiation on lui remettait un pantalon bouffon, puis une cordelière, ceinture de tablier (shadd) ou un baudrier. Puis on lui enseignait les signes de reconnaissance et les mots de passe. Les apprentis devaient également « voyager » en se rendant sur les tombes des Grands Maîtres de la corporation et suivre un enseignement des symboles, relatifs aux Prophètes du Coran. Les rituels s’accompagnaient de chants allusifs au Prophète et à ses compagnons.
Thierry Zarcone a montré que les loges ouvertes dans l’empire ottoman au XVIIIe siècle avaient emprunté aux corporations, et aussi aux confréries, leur lexique particulier. Les appellations des 3 premiers degrés étaient celles des corporations : « chirak » (apprenti), « kalfa » (compagnon), « osta » (maître) ; le tablier « peshtemal » dans les ateliers opératifs ; garda ce nom dans la maçonnerie. Chez les Bektachis, on peut trouver les mêmes réponses dans les Instructions (turques) pour le degré d’apprent maçoni et le questionnaire de la confrérie. L’extinction de beaucoup de métiers manuels sont venues à bout de l’esprit corporatif qui aura duré jusque dans les années 193O. Par contre des Compagnons français du Devoir, tailleurs de pierre, s’étant rendus à Damas en 1988, découvrirent que leurs homologues syriens utilisaient des instruments oubliés en Europe, comme la « lombarde », qui servit comme signature de compagnons sur les murs des cathédrales. Le Pr. Massignon souligna l’influence que les corporations musulmanes ont pu avoir en Europe dans le développement des « villes franches ». Ainsi, à Paris, la corporation des bateliers fut assez puissante pour imposer leur symbole comme armes de la ville.
Pour les confréries, c’est à Baghdâd que le Cheikh Abdelqader El Jilani (XIIe siècle) crée la première confrérie (tariqa) qui conserve encore aujourd’hui une réelle influence. Les membres des confréries se retrouveront dans les mosquées, particulièrement le vendredi après-midi, ou dans des locaux, appelés « zaouïa » au Maghreb, « ribât » (« Rabat » au Maroc) ou « khanqa » au Proche-Orient et en Asie Centrale. La confrérie des Chaziliya sera fondée au Maroc au XIIIe siècle, celle des Mevlevis par Jalaleddine Roumi (m. 1273) à Konya, l’Ordre des Naqchbandiyya en Asie Centrale par le Cheikh Behaeddine Naqchbandi au XVe siècle, celui des Tijaniyya au Maroc (XVIIIe siècle). Au XIXe siècle, les Senousiyya en Libye, les Mirghaniyya au Soudan, les Rifaïyya en Somalie seront constitués en confréries par trois disciples d’un même cheikh marocain à la Mecque. Les « tariqas » pratiquent l’initiation progressive à 4 degrés : mourid, mouqadem, nasib et cheikh, soumis au respect du secret. L’initié modèle est le Prophète lui-même qui proclame : « Je ne sais pas lire ». L’épreuve dans une caverne de la révélation des premiers versets est comparée à une initiation soufie, car Mohamed en ressort prophète. La translation qui le conduira de Médine à Jérusalem, et de Jérusalem au 7e ciel permet d’acquérir le plus haut grade dans la hiérarchie confrérique. Le voyage est décrit dans Le Livre de l’Echelle de Mohamed ensemble de récits arabes relatant l’ascension jusqu’à Dieu. Les rituels principaux des mystiques soufis sont des litanies, des répétitions d’oraisons, de « remémorations » (dhikr) scandées pour souligner la présence de Dieu ». Comme les yogis de l’Inde, certains disciples ont appris des techniques respiratoires qui les conduisent dans des états de transe spectaculaires. Les initiés se voient remettre un chapelet de 33 grains ( Qadiris), de 66 ou 99 ( Naqchbandis), basés sur la valeur numérique du nom « Allah » qui, en lettres arabes est l’équivalent de 66. Certaines confréries utilisent la danse ; 9 disciples représentent les planètes et tournent autour du Maître-Soleil comme en Turquie, à Konya, les « derviches tourneurs ». Atatürk interdira les confréries en 1924, mais elles ont repris leurs activités et beaucoup d’hommes politiques turcs sont proches de la Confrérie Naqchbandiyya opposée aux radicaux islamistes du nouveau régime AKP.
D’un pays à l’autre, le confrérisme prend des formes très différentes selon l’histoire et l’évolution politique de chaque pays mais il assure, plus que l’islam officiel, une unité certaine des croyants.
II-La Philosophie islamique ; le Mutazilisme
La découverte de la philosophie grecque dans les manuscrits traduits en syriaque puis en arabe sous les premiers souverains abbasside conduira à la formation d’une école « mutazilite » qui essaiera d’imposer une nouvelle exégèse coranique construite à partir d’une grille de lecture philosophique .Ce mouvement qui se forme à Bassorah (Irak) puis à Bagdad est encouragé par le pouvoir abbasside qui admet la supériorité du raisonnement sur les diktats de la foi religieuse. Le philosophe Al Kindi (m.866) l’exprime en ces termes : « Nous ne devons pas avoir honte de la vérité et de la faire nôtre quelle qu’en soit la source ». C’est qu’à l’époque théologiens musulmans, chrétiens et juifs argumentent en toute liberté et les moutazilites vont ainsi s’opposer à un enseignement rigoriste et expliquant les dogmes selon une méthode rationnelle donnant ainsi à la religion musulmane une aisance susceptible de rivaliser avec d’autres idéologies. La doctrine mutazilite affirme deux thèses qui seront contestées violemment une vingtaine d’années plus tard lorsque les juristes salafistes convaincront un nouveau Calife plus faible de les interdire, la non-éternité du Coran : comme tout ce qui est extérieur à Dieu est créé, le Coran, passant par l’audition et la retranscription s’inscrit donc dans l’histoire de l’humanité ; hypothèse en contradiction avec le dogme officiel du Coran incréé puisque c’est la parole de Dieu même. La 2e thèse porte sur le libre-arbitre de l’homme créé comme être responsable et libre, alors que le dogme stipule que tous les actes de l’homme sont accomplis par Dieu…Considérés comme porteurs d’une dérive interprétative, les mutazilites durent s’enfuir en Asie Centrale ou au Yémen où cette philosophie , adoptée plus tard par des chiites, s’est perpétuée malgré les risques. Aujourd’hui le mouvement néo-mutazilite, développé en Tunisie, en Egypte, et dans les universités occidentales reprend force et vigueur et ses adeptes sont parmi les promoteurs intellectuels du Printemps arabe. La défense du libre-arbitre notamment les rapproche de la maçonnerie. Les frères lillois qui baptisèrent leur loge « Averroès » et ceux parisiens, musulmans et non musulmans qui nommèrent leur loge « Emir Abdelqader » ont voulu souligner qu’ils croyaient réellement à un substrat spiritualiste et philosophique commun.
III Les mouvements démocratiques en Islam
Depuis les indépendances, des démocrates arabes démontent le mécanisme du faux retour aux sources, idéalisant le régime islamique de la première époque, prétendant que sa réintroduction dans nos sociétés modernes pallierait les problèmes socioéconomiques contemporains. Ils nous font ainsi découvrir l’utilisation politicienne de leur religion. C’est pourquoi, le Pr. émérite Ali Mérad souhaite redonner à l’exégèse renouvelée ou « ijtihad » l’importance qu’elle avait au Xe siècle. Le Pr Mohamed Arkoun, récemment décédé, argumente de même dans sa Critique de la Raison islamique (1984). L’historien marocain Abdallah Laroui dans son Islam et Modernité montre que l’Etat islamique à l’état pur n’a jamais existé ; en fait l’Etat sultanien abbasside a soumis la Loi à son intérêt séculier, réservant l’appareil califal au domaine de l’utopie, comme l’avait fait Ibn Khaldoun (XVe siècle) : « L’expression « Etat islamique » est en fait contradictoire en elle-même ». Mohamed Charfi qui fut ministre de l’Education en Tunisie n’hésitait pas à dire publiquement : « L’islam de demain implique que la religion soit conjuguée aux temps de la liberté, de l’égalité et de la démocratie avec la révision du droit musulman que cela nécessite ». Khadija Chérif, militante tunisienne des droits de l’homme, à la même époque (1995), s’exprime ainsi dans la presse : « Pour moi, femme, nos premiers adversaires sont les intégristes. En opposant au régime de la charia une démocratie réelle, nous rendrions impossible la contamination islamique ». L’universitaire marocaine, Fatema Mernissi , avec un grand courage , se moque des salafistes : « Cet intégrisme politico-religieux tourne à l’ubuesque puisque pour les islamistes, si l’on sépare l’islam de l’Etat, plus personne ne croirait à Allah, ce qui voudrait dire que l’islam, sans la police, n’a rien à offrir ! ». Le grand poète syro-libanais Adonis regrattait (08/11/1995) que : « L’Islam se soit transformé dans l’esprit de la plupart des musulmans d’aujourd’hui en chaînes et prisons. » L’espace manque ici pour citer le combat mené dans chaque pays musulman malgré la lourde répression que l’on a enfin pu découvrir sur les écrans télévisés cette année même.
L’image de l’islam en Europe souffre des excès antidémocratiques de ses intégristes qui essaient à nouveau de prendre le pouvoir en 2011 en bafouant le « Printemps arabe ». Des universitaires français comme le Pr Mohammed Ferjani se sont mis en disponibilité pour aller soutenir le réveil démocratique de leur pays d’origine. Beaucoup de citoyens de culture musulmane en Europe souhaitent pratiquer leur religion à titre privé et soutiennent ceux des leurs qui mènent le combat de la démocratie et de la laïcité, qui ne sont pas l’apanage exclusif du Nord méditerranéen mais sont aussi puisés dans le fonds culturel arabo-musulman.
IV-Musulmans francs-maçons du XVIIIe siècle à 2011
Les débuts de l’établissement de la Franc-Maçonnerie au Proche-Orient ont bénéficié de facteurs favorables dès le début de l’Islam. La mise en place de confréries religieuses souvent liées à des corporations de métier a conduit les différents peuples de l’Empire abbasside (VIIIe au XIIIe siècle), puis ottoman (XVe au XXIe siècle) à choisir l’expérience initiatique. C’est à Smyrne , en 1738, qu’est ouverte la première loge de l’Empire ottoman puis la Grande Loge de Londres et la Mère Loge écossaise de Marseille ouvriront des loges à Istanbul, Salonique, puis dans les échelles du Levant. D’autre part, Arméniens et Grecs comme les Turcs, chrétiens comme musulmans seront à égalité dans les loges ; le Sultan qui en 1850 établira par décret l’égalité de tous les sujets sera franc-maçon. Il le paiera de sa vie ! A la fin du XIXe siècle, le Grand Vizir Riza Tevfik , dignitaire bektachi, sera également Grand-Maître du Grand-Orient ottoman. Une loge est créée à Alep en 1738 puis en 1760 ; Au Liban, la première loge émanant du personnel cosmopolite de l’Université américaine, en 1873, est présidée par le Libanais Amine Beyhoum. En Egypte, une première loge était apparue à Alexandrie en 1748 puis Bonaparte introduisit les loges militaires qui initièrent des chrétiens, des juifs et des mamelouks musulmans. Plus tard la loge alexandrine Les Pyramides procéda à l’initiation de l’Emir algérien Abdelqader, en 1864, pour remercier cet important dignitaire de la Confrérie Qadiriyya d’avoir sauvé avec 200 de ses compatriotes plusieurs milliers de chrétiens du massacre effectué à Damas en 1860 par les Turcs et la population locale. En Iran, dès le premier quart du XIXe siècle, des intellectuels, conduits par Mirza Malcom Khan créent des loges qui ne seront fermées qu’en 1979 par le régime mollahcratique. Lorsque Jamaleddine El Afghani, réformateur musulman iranien, initié dans une loge stambouliote se rendra en 1882 à Paris et à Londres, des appuis maçonniques lui feront rapidement rencontrer des universitaires, des savants et des hommes politiques .Comme en Egypte, les premières loges algériennes seront militaires ( Bugeaud, Cavaignac, Pélissier, Chanzy, Lamoricière) puis encadrées par des musulmans, le Saint-Simonien Ismaïl Urbain ou le Général Yusuf. La Tunisie plus cosmopolite aura eu, dès 1773 une loge livournaise ; en 1885, le Grand-Orient allumera les feux de la célèbre « Nouvelle Carthage » qui, depuis une quinzaine d’années, soutient un triangle tunisois.
Aujourd’hui même, les frères (et sœurs) peuvent se réunir à Beyrouth, à Amman et à Rabat. Au Caire les maçons se retrouvent discrètement sous le couvert du Rotary ; les frères algériens ou d’autres pays arabes ne peuvent assister à des tenues qu’en France ou dans le reste de l’Europe. C’est pourquoi les maçons européens libres doivent apporter toute leur aide pour soutenir leurs homologues moins favorisés et qui risquent beaucoup s’ils étaient découverts .C’est que les Saoudiens ont traduit en arabe dans les années 1970 le pamphlet anti-maçonnique de Léo Taxil et le diffusent largement dans la presse quotidienne populaire.
En Orient, longtemps, les artisans adhérèrent à des ordres soufis. Aujourd’hui, toutes les classes sociales se retrouvent dans des confréries. De même des membres de confréries adhèrent à des loges maçonniques, n’y voyant aucune contradiction.
Qu’on se rende bien compte, le citoyen du sud ou de l’est de la Méditerranée qui souhaite entrer en maçonnerie y sera poussé par sa propre culture basée sur la recherche initiatique et de ce fait sera en butte aux attaques des islamistes qui n’admettent ni le libre-arbitre ni le refus de l’endoctrinement dogmatique. Est-il si différent de son homologue du Nord qui, pendant des siècles, aura subi les mêmes contraintes ? D’ailleurs, à Annonay, en 1788, le musulman, qui rejoignit la loge locale, s’était déjà rendu compte que sa pratique du culte n’était pas incompatible avec l’adoption d’un rituel maçonnique.
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Christian Lochon
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