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vendredi 25 mars 2011

Le Rite Œcuménique



Le Rite Œcuménique
Ce Rite plonge ses racines dans le Rite Écossais Ancien et Accepté (Reaa) et étend sa ramure vers les différentes voies initiatiques islamiques.

Comme toute voie initiatique, se caractérisant par la transmission d’un sens caché obtenu au cours de rituels vécus, le Reaa, apparu au XVIIIème siècle, voile par ses mythes ceux de la Torah et des Évangiles. Les voies initiatiques islamiques en font de même pour le Coran.

En effet, depuis Abra[h]am[1] jusqu’à Muhammad, toute Révélation, telle une vague qui flue puis reflue[2], apporte avec elle ce qui émane du Principe à destination de tous, et laisse en se retirant, l’écume destinée à certains d’entre eux. Ce double visage exo-ésotérique (ceux qui sont placés sous l’influence du Centre et ceux qui entrent dans des « voyages » vers lui) constitue l’unité de cette Révélation, paradigme de l’unité Principielle.

Chaque voie initiatique est complète et totale dans le sillage de la Révélation dans laquelle elle a pris racine. Néanmoins, la succession des Révélations issues du même Centre, reprenant, amplifiant, et transcendant l’univers commun des mythes et des symboles, a de tout temps posé plus de problèmes à ceux qui sont dans la forme extérieure (la religion en fait) qu’à ceux dont le cheminement vers le Centre éloigne petit à petit de l’apparence.

Le XIIème siècle, fut une des rares périodes d’harmonie des voies initiatiques issues de la Torah, des Évangiles, et du Coran. En effet, chacune d’elle, dans le respect de sa propre spécificité, se rapprochait l’une de l’autre, à chaque fois qu’elles se rapprochaient du Centre commun[3]. Pierre le Vénérable, abbé de Cluny dont le nom sera promis à un bel avenir, en tirera profit à Tolède pour enrichir le substrat chrétien, qui se cristallisera dans l’Ordre du Temple, première apparition initiatique organisée dans le monde catholique.

La destruction de l’Ordre du Temple marqua la fin de l’unité entre l’exotérisme et l’ésotérisme catholique, et laissa la place à un morcellement de cette voie en différents courants. Ces derniers, tous excommuniés par l’église, ne cessèrent, jusqu’à ce jour, de revendiquer la détention de la « régularité », au nom de laquelle ils continuent d’exclure, sans autre forme de procès, les autres.

Au XVIIIème siècle, autre période de fracture du monde occidental, apparurent, sans ordre apparent ni intention évidente, un certain nombre de degrés initiatiques qui furent intégrés, classés, et adaptés dans des systèmes maçonniques. L’un d’eux fut le Reaa, dont certains degrés sont les plus pratiqués dans le monde aujourd’hui.

Le Reaa propose une remontée du temps, des cathédrales gothiques à MelkiTsedeq[4], en passant par les ruines du Temple d’Hénoch, la Jérusalem des Temples, la Jérusalem céleste, le Tabernacle de Moïse, la Tour de Babel, etc. N’étant pas, comme la Qabale ou le Soufisme, un ordre initiatique adoubé à une Révélation, le Reaa propose une spirale de vagues fluantes et refluantes permettant une « réintégration » au Centre sans passer par l’exotérisme d’une religion. Il est, en ce sens, laïque, non pas dans le rejet des religions, mais dans une intégration, qui lui est propre, de leurs chemins initiatiques. Cela, bien entendu, n’empêche pas ses membres de pratiquer leur religion. Mais, ceux qui voudraient, en plus, suivre les voies initiatiques de leur religion (Qabale ou Soufisme) risquent de ne parvenir qu’à un état syncrétique.

La révélation Islamique apportée par Muhammad reprend et conclue l’ensemble des Révélations depuis MelkiTsedeq, en y intégrant le rôle messianique du Christ. Le Dieu de l’Islam se présente ainsi comme étant le Dieu de tous les Prophètes de la Torah et de celui du Christ. Il « réactualise » ainsi les Révélations passées tout en y mettant un terme. La pratique du Soufisme conduit ses membres vers le même Centre, dans l’intégration complète des deux aspects complémentaires de l’Islam.

L’affirmation de la fin des Révélations concerne au premier chef notre Ordre.

En effet, le Reaa propose un chemin spiralique, par vagues successives, des cathédrales gothiques à MelkiTsedeq. La fin du cycle des Révélations ne peut être que la fin d’un cyclique provoquant « un basculement des pôles[5] ». Ceci permet de refermer la chaîne restée ouverte à la Vierge noire, par l’ensemble des vagues mythiques spécifiques au Coran, en offrant un second chemin spiralique vers MelkiTsedeq passant par la Pierre noire (Kaaba).

Ces deux ailes des « karoubim», partant de la cathédrale gothique et remontant vers ce « vide[6] » que le Créateur a fait en son sein, permettent d’atteindre le début et la fin de l’être.

Le Rite Œcuménique se propose ainsi de « boucler la boucle » en quelque sorte.

Kaddour Belkhamsa ( 33° ), Grand Maître Mondial Adjoint du Grand Orient Arabe Œcuménique

[1] Raphaël Draï, Abraham ou la recréation du monde, Fayard (2007)
[2] Martin Lings, Qu’est-ce que le soufisme ? Seuil (1977)
[3] René Guénon, Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme, Gallimard (1973)
[4] Jean Tourniac, Melkitsedeq, Dervy (2002)
[5] René Guénon, Aperçus sur l’Initiation, Editions Traditionnelles (1986)
[6] Marc-Alain Ouaknin, Tsimtsoum, Albin Michel (1992)

vendredi 11 mars 2011

TUNISIE-LAÏCITE : LE DEBAT



1 ) Laïcité : Débat hypocrite et inutile

Par Assim

Chose qui interpelle ces derniers jours est la recrudescence des interrogations concernant la laïcité en Tunisie. Et dans la plupart des cas, je ne pus que lire des débats stéréotypés qui oscillent entre l’hypocrisie et la bêtise mal informée.

Mise au point.

Étant issu d’une formation scientifique, je ne porte pas à cœur la philosophie de l’arrogance qui s’entoure d’un halo mystérieux composé de citations en pagaille et de surenchère linguistique. Alors, je me limiterai au minimum utile dans la définition du terme et non du phénomène.

La laïcité est dans sa définition, l’opposé du clérical. Le clérical désigne la gouvernance par prétention divine et religieuse, la régence au nom du divin, mais il ne renvoi pas à la religion. La laïcité est donc une gouvernance dont la légitimité n’est pas divine. Il faut aussi souligner l’autre pan de laïcité, à savoir la liberté de croyance et des pratiques religieuses.

Voilà pour la stricte définition édulcorée.

Cette définition s’applique rarement, et si j’ai à citer un pays qui s’y conforme, ça serait la Suède où on peut trouver des piscines possédant des horaires spéciaux où les musulmanes peuvent nager en tranquillité.

Et si elle ne s’applique que peu, c’est parce que le phénomène prend le dessus. Le phénomène est la laïcité à la française, la laïcité des hypocrites. C’est cette laïcité qui entend défendre les valeurs de la définition en menant la chasse aux religions, et plus précisément la guerre ouverte à l’Islam. Ma note s’adressant aux Tunisiens et non aux Français anesthésiés par des médias de propagande biaisée, je ne vais pas décrire cette guerre. Cela serait une perte de temps, vu que vous en connaissez déjà les rouages. Je vais toutefois évoquer deux points.

Premièrement, le terme hypocrite d’Islamiste qui compte ET les terroristes ET les mouvances ultra modérées. A ce titre, je me demande bien pourquoi mes compatriotes ont oublié les termes musulmans et musulmanes. Assez de faire le jeu d’autrui, on dit مسلم et non إسلامي . Deuxièmement, j’aimerai dire que ces politiques français qui mènent la guerre au Niquab sont aussi hypocrites et vils que les Talibans qui l’ont forcé.

Revenons au cas Tunisien. J’aimerai m’adresser à deux types de discours. Celui de ceux qui défendent la laïcité en sa définition et en ses valeurs et celui des opportunistes, pâle copie de leur homologue français mais tout aussi hypocrite.

A ses derniers, je dirais que la Tunisie est arabe et que la Tunisie est musulmane dans sa société, que vous le veuillez ou non. Je ne sais si vos attaques sont basées sur un amour aveugle de l’occident ou sujette à des agendas douteux dont l’adjectif RCDiste n’est pas loin, mais je suis convaincu que vous n’irez pas loin. Vos attaques sont vaines et porter à sourire tellement c’est ridicule (cf la comédie de la gifle à l’aéroport). Vous essayez de vous attaquer à une identité, à ce quoi entre dans les composants de l’esprit tunisien. Cet esprit qui s’est finalement libéré, ne se laissera pas voler son identité.

Et vous êtes l’aspect hypocrite du débat.

Quant aux premiers, qui se posent en défenseur de valeur justes, je vous dirais que c’est tout à votre honneur. Si par conviction, vous défendez ce qui vous semble juste, alors on se doit de vous respecter.

Ceci dit vous êtes l’aspect inutile.

Je me permets de vous qualifier ainsi, car l’essence même de l’islam, les valeurs musulmanes qu’on nous a appris dans nos familles ou à l’école et ce malgré Ben Ali ou Bourguiba, sont ces mêmes valeurs que vous défendez, à savoir le respect des autres et l’égalité. Et si le Quran inculpe au croyant d’inciter autrui à l’Islam, il leur défend strictement de l’imposer. Plus frappant, il oblige le croyant à défendre autrui si sa liberté (de juif, de chrétien, etc) est menacée. Les hypocrites détournent toujours cette incitation et font l’impossible pour cacher la défense de l’imposition. Ne tombez pas dans un piège si grotesque.

En bref, la véritable société musulmane est garante de libertés et de diversités. C’est cette société qu’on a connue durant des siècles et où on a coexisté harmonieusement. Alors pourquoi l’attaquer ? C’est inutile.

Reste la question de la dissociation des organismes de l’état de la religion. Personnellement, j’aime dire que l’état reflète sa société. Si elle est caractérisée par une certaine mouvance, cette dernière se retrouvera immanquablement dans l’état. Mais si toutefois, on aimerait imposer un telle restriction pour la forme, et bien, c’est chose faite en Tunisie. Le code électoral interdit les références à la religion dans les partis politiques.

En outre, j’aimerai poser une nouvelle manière de visionner les choses. Je me demande pourquoi certains, en pensant à l’Islam, font immédiatement l’amalgame à l’extrême. Pourquoi ne peuvent-ils concevoir autre chose que l’application stricte de la Charia ? L’islamophobie initiée et entretenue par l’occident, sans doute, constituerai la bonne réponse. Alors un mot, cessez de remâcher ces clichés qui ne tiennent pas debout. Ne pouvez vous pas voir cette mouvance comme une simple inspiration ?

Tout parti s’inspire d’une certaine idéologie. Pour certains, c’est le marxisme, pour d’autre c’est le libéralisme et le FMI, et il y a ceux qui trouvent dans les textes sacrés solutions et concepts. Pourquoi devoir exclure aveuglement ces derniers sans même daigner les écouter ? Une diversité offrant une large gamme de choix, n’est ce là pas la meilleure solution pour éviter toute dérive ?

Pour finir, je ne sais que trop bien que l’harmonie parfaite ne soit qu’utopie. Il y aura toujours des extrémistes et des actes peu glorieux. Ceci dit, pour y remédier, ça ne sera pas avec une guerre hypocrite ni avec de la diffamation et encore moins via des accusations aveugles qui exclus toute investigation. Si c’est un devoir de citoyen et de patriote de s’opposer à de tels actes, je rappelle que c’est aussi un devoir de croyant.

2 ) Tunisie – Laïcité: Débat sensible et utile Réponse à l’article «Laïcité : Débat hypocrite et inutile»

Par Corsan75

Il est utile et sain de s’interroger sur la Laïcité en Tunisie. Et il n’est pas simplement nécessaire de le faire d’un point de vue religieux. Cette question concerne la Tunisie et les Tunisiens dans leur ensemble.

Une révolution implique l’explosion de tout le système qui exploitait auparavant un état et ses citoyens. L’exemple de la Tunisie de Ben Ali était dictatorial, répressive. La répression touchait bon nombre d’aspect de la société: vie sociale, vie économique et vie religieuse. La liberté et l’égalité étaient de façade et ne concernaient qu’une frange minime de la population.

En tant que Femme, Tunisienne, musulmane croyante, j’ai une vision de la société et je sais, cependant, que cet idéal est un voeu pieux. Je conçois, par dessus tout, que je n’ai pas à imposer mes choix de vie. J’ai conscience que l’intérêt général doit primer.

Nawaat, le blog collaboratif, a mis en ligne un article signé par Assim («Laïcité : Débat hypocrite et inutile»,) qui en quelques lignes, à peine, à bâillonné la démocratie. J’ai trouvé l’article partisan mais pas inutile contrairement à son auteur qui considère la question de la Laïcité comme nulle et non avenue.

L’auteur de l’article part du postulat que la Tunisie est arabe et musulmane et que le pays doit préserver cette identité afin de ne pas subir le diktat de l’Occident.

Plus grave encore, l’Islam doit prendre pleinement sa place dans la société tunisienne, car selon Assim, elle est majoritaire et se reflétera forcement dans la politique. Le pouvoir de Ben Ali était-il majoritaire dans la société avant sa chute? Les représentants politiques, majoritairement des hommes d’un âge certain sont-ils représentatif aujourd’hui de la Tunisie qui se profile?

La projection de la société tunisienne en «société musulmane» est réductrice, fausse et dangereuse. Tout le monde en convient la Tunisie est en majorité Arabe et musulmane. Personne ne peut remettre cela en cause.

Assim s’est égaré à mi-chemin, pris dans une réflexion qui ne dépasse pas les débats poussifs et discriminants auxquels on assiste en ce moment même en Europe (et en France en particulier).

Non, Assim nous n’avons pas, uniquement, le choix entre la laïcité à l’occidentale et l’islamisme des talibans. Ce n’est pas à une religion de placer les principes d’égalité dans une société. Nous devons faire de l’éthique et non de la morale car d’expérience tout ce qui est morale finit toujours mal.

La constitution tunisienne, par ses art. 38 et 40, est discriminante : c’est un fait. S’il y a une hypocrisie dans ce débat c’est d’inclure une référence à la religion dans la constitution et l’interdire aux partis politiques. N’exclut-elle pas de fait une partie de la population?

Le débat sur la Laïcité amènerait un début de questionnement sur le cadre politique et légal à créer en Tunisie. Il permettrait la représentativité de toutes les formations politiques. Il est vital de voir se construire en Tunisie un véritable paysage politique. Je crois les Tunisiens suffisamment sereins et intelligents pour appréhender ces questions.

La Tunisie est multiple. Elle est faite d’hommes, de femmes, de musulmans, de juifs, de chrétiens, d’athées, d’agnostiques. Le seul moyen de vivre en paix et dans une relative harmonie n’est pas de se baser sur la religion mais sur la citoyenneté.

La discrimination doit cesser, le pays se relèvera quand une communauté entière et indivisible de citoyens verra le jour.
source: Rue, Mars 2011

www.grandorientarabe.org

jeudi 10 mars 2011

LIBAN : Hariri veut un État de libertés et laïc



Hariri veut un État de libertés et laïc
« Le Liban que nous souhaitons est celui qui n'établit pas de distinction entre un individu et un autre, un État libre et civil anticonfessionnel et antisectaire au sein duquel chaque Libanais se soumet aux lois ».

source: http://www.diplogeostrategies.blogspot.com

dimanche 6 mars 2011

L'Institut du Soufisme de France présente le livre sur le Rite œcuménique,imaginé par Jean-Marc Aractingi, Grand Maître du GOAO


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معهد الصوفية في فرنسا

Bâtisseur : Rituels et catéchismes au rite œcuménique qui vise à "re-lier" les trois mondes abrahamiques (chrétien, judaïque et musulman).
Orient et Occident, à la croisée des chemins maçonniques
Du premier au quatrième degré
Jean-Marc Aractingi, Gilles Le Pape
ANTHROPOLOGIE, ETHNOLOGIE, CIVILISATION RELIGION

Les rappels à la symbolique chrétienne ou judaïque dans les rituels maçonniques occidentaux sont omniprésents, et très explicites. Ceci explique que les maçons arabes, et particulièrement ceux de confession musulmane, y soient en perte totale de repères culturels et sociaux. Le Rite Œcuménique vise à "re-lier" les trois mondes abrahamiques (chrétien, judaïque et musulman). Ce rite s'inspire de l'ancienne maçonnerie musulmane opérative et des branches initiatiques de l'islam (soufis, druzes et ismaéliens). Ces rituels sont ici dévoilés.

Editions l'Harmattan Paris,2011, mars 2011 , 190 pages
Prix: 18 euros
ISBN : 9782296544451

du même auteur
Jean-Marc Aractingi
SECRETS INITIATIQUES EN ISLAM ET RITUELS MAÇONNIQUES
Druzes, Ismaéliens, Alaouites, confréries soufies
Jean-Marc Aractingi, Christian Lochon

http://www.institut-du-soufisme-de-france.fr
http://www.grandorientarabe.org

vendredi 4 mars 2011

Le GOAO accompagne le " Printemps Arabe "



Nous appelons nos Frères et Soeurs dans les pays arabes à participer au :
" Printemps Arabe 2011 "
afin de défendre nos principes :
Liberté,Egalité,Fraternité et Démocratie









http://www.grandorientarabe.blogspot.com