LE SACRE EN FRANC-MACONNERIE :
INTRODUCTION
Le caractère fondamental du Sacré est son aspect extraordinaire, surnaturel, supra-humain, presque inaccessible et difficilement connaissable.
Mais, malgré toutes les facettes mystérieuses du Sacré, il peut être perçu et vécu, grâce à une approche, non pas méthodologique et scientifique unidimensionnelle, puisque celle-ci s’occupe de notre immanence de notre Être sur Terre ; mais plutôt de Transition, exigeant une préparation mentale spécifique, où l’Initiation prend toute son importance.
Le Sacré est composé d’un Corpus, qui est un ensemble de choses, de croyances et de Rites.
Ainsi le monde est séparé en Phénomènes Sacrés et Profanes. Dans l’Histoire de l’Humanité, l’Essence de la Religion qu’elle soit Révélée ou Païenne, est le sacré. De ce fait, il existe beaucoup de confusion entre le Sacré et le religieux, bien qu’ils soient intimement liés.
L’Homme de Tradition s’inscrit dans cette Pensée comportementale générale, et s’intéresse à cet état d’être pendant la Cérémonie de transition entre le Profane et le Sacré, grâce à un ensemble de dispositifs ou de supports permettant la Manifestation du Sacré. Raison pour la quelle tous les Symboles (et objets), prennent leurs véritables dimensions dans ce phénomène répétitif. L’objet Symbolique devient chargé de sens, d’Affect, et de Finalité.
La Causalité de la Manifestation Sacrée est obligatoirement conditionnée par ces Symboles. En manifestant le Sacré, un objet quelconque devient autre chose, sans cesser d’être lui-même. Cette Manifestation qu’on appelle Hiérophanie, se montre ainsi à nous.
A travers l’objet, on approche le Divin
Cette Incarnation, cette Hiérophanie, ne peut se réaliser sans support, ou une Voie. C’est la condition sine qua non, pour atteindre le Sacré (le Ganz Anderé).
Rôle du Rituel dans la perception du Sacré lors d’une Tenue au 1er degré :
Dans l’opération cérémoniale rituelle, il ne suffit pas d’exécuter des gestes automatiquement conditionnés par la répétition robotisée.
1-La Cérémonie Rituelle est un acte hautement HUMANISANT, car elle fait le lien entre le symbole et le Symbolisé, entre le Signifiant et le Signifié. Elle est également chargée de Sens, de finalité non instinctive et d’objectifs indéterminés préalablement. Ce dernier caractère laisse la place à l’Evocation et au ressentiment du sacré dans sa complétude et sa béatitude. Elle permet l’éloignement du strictement humain de l’Existant, et ouvre la Voie vers l’Existence Principielle.
2- le Rituel est une attitude STRUCTURANTE non seulement dans le temps et l’espace (sacrés), mais aussi dans la méta-vision gestuelle conductrice de la transmutation. Avec nos gestes répétitifs, nous nous élevons et nous découvrons un autre état d’être, qui permet le passage au sacré.
3- Notre mental n’est pas conditionné, mais CONDITIONNEL, arrivés à l’apogée de notre pouvoir de transcendance (quoique limité), nous saisissons pleinement le Sacré par l’accompagnement gestuel prédictif ? Nous anticipons l’acte rituel, son déroulement, son exécution, et sa parfaite maîtrise.
4-Le sentiment d’être un réalisateur, un TRANSMETTEUR, et un accompagnateur dans la cérémonie rituelle, va entraîner une sensation de voyage initiatique graduel. Nous passons d’une phase à l’autre par notre aptitude à culminer dans la sacralité.
A travers le perceptible (le rituel), nous percevons l’Invisible. Le Symbole se transforme d’objet visible en présence virtuelle. Et le symbolisé invisible, par la révérence de la Cérémonie, devient Immanent.
Le Sacré se présente à nous et nous élève vers Lui. « Elevons nos cœurs en fraternité », dit le VM ; d’où la Transcendance spirituelles s’accompagne non seulement de la soustraction au monde profane et de l’abstraction psycho-intellectuelle, mais surtout par le sentiment qu’on est vraiment dans un processus collectif de séparation momentanée avec le profane.
5- Le Sacré est HUMAIN, et l’humain est sacré. Les deux concepts sont liés non seulement sur le plan existentiel, philanthropique ou social, mais aussi par la démarche cérémoniale. L’un va prendre corps dans l’autre, se précise et se cristallise dans l’exactitude des gestes rituels.
L’Acte Rituel devient simulacre de Création Divine Sacrée quant à la progression de la lumière dans le lieu Sacré (le Temple).cette diffusion s’imprègne du sacré, puisqu’elle reproduit à chaque ouverture des Travaux, l’Acte de Création.
6- Le Sacré ne peut être CONSTRUIT et atteint sans ses éléments constitutifs originels ; une Loge Juste et Parfaite, mais aussi l’exécution du Rituel d’une manière intimement et individuellement imprégnante.
Le vécu du Sacré devient réalité par cette adhésion et cette fusion avec la cérémonie rituelle. Si tous les regards des Frères se trouvent tournés vers le Centre de la Loge (Axis Mondi), c’est parce qu’il y a un acte d’accession au Sacré par le processus créatif.
Les conditions de l’acte de la reproduction de la Création Sacrée sont, il est vrai, souvent collectives dans une cérémonie, mais les conditions individuelles sont aussi importantes pour que la répétition devienne innovante, et que la perception et le vécu individuels du sacré, puissent rejoindre, malgré leurs différences, l’Essentiel.
7-L’Acte Rituel n’est pas modifié, mais MODIFIANT, par sa répétition indéfini, il éprouve le besoin d’Imagination Mythique Créatrice ; on ne s’arrête plus sur les automatismes, mais on active notre besoin de connaissance.
Toute notre « aventure » maçonnique est une préparation à ce que est le plus élevé et le plus sacré. L’accession pulsatile s’accélère au fil du temps, et l’approche du Sacré devient plus prépondérante. Elle nous mène vers la Première Source. A chaque décélération, on revient vers le Profane, mais l’attraction qui atomise tous nos sens et notre psychisme, sonne l’appel au plus profond de notre Ame vers le sacré.
Le Sacré devient sacralisé par les « Dogmes » et les gestes, et les dépasse pour que son vécu soit ressenti comme tel. La représentation du Sacré in situ apparait dans le schéma Cosmologique de Création, et à partir du Créé, on atteint l’Incréé.
Le phénomène inverse pourrait se concrétiser par l’Anthropo-cosmomorphie, où la théophanie « se révèle et s’auto-révèle » , sans altérer la nature Apophatique Divine ; mais pour que les dimensions multiples de la Divinité Sacrée puissent être intégrées dans notre conscience d’Hommes.
Si le Créateur n’est pas contraint de manifester sa raison d’Etre, ni son Existence, néanmoins la résultante de la Cause Première, dans cette situation, n’intellige pas la conscience de causalité. D’où l’absence d’Absurdité de la démarche du Sacré dans la Révélation.
Contrairement au Nihilisme, le Mystère engendre cette portée da la Signification Symbolique de toute Création, et lui donne ce caractère obligatoirement Sacré, par la Transcendance de l’Humain.
Le Praxis Rituel a donc une fonction de coordination entre la Pensée, sa Signification, sa portée et son interprétation contextuelle. Le degré de Transcendance est d’autant plus sacralisé, que la pratique gestuelle est loin de l’automatisme répétitif inconscient, et que le vécu intérieur (et extérieur) l’emporte sur le maniérisme « obsessionnel ».
La Tradition Sacrée ne sera pas transmise par une parade de gestes, mais par la manière dont elle est exécutée. La Forme ne doit pas oublier le Fond, et le Signifiant ne fait pas éloigner le Signifié., qui doit être présent, car c’est sa Finalité.
La combinaison du contenu et du contenant, d’une façon exécutoire, permet de préparer la matrice de la Transcendance, et d’y pénétrer avec conviction et détermination, parce que toutes ces procédures préparatoires ne peuvent s’annuler que par le vécu négatif, et l’absence de vision tendue vers le Sacré.
La conscience du sacré, dans le cadre d’une perception positive, devient alors impérieuse. D’où la différence avec ritualisme Non Initiatique, dénué de démarche de recherche de Connaissance.
L’Initié, en s’expriment par le Rituel, se regarde, et se tourne vers Lui-même et son Intérieur. En se découvrant soi-même, il ouvre la Voie à la Connaissance sacrée
La Perception solennelle du Sacré lors d’une Tenue au 1erdegré :
Il ne s’agit pas de phénomène de magie gestuelle, de rhétorique balsamique ; ce n’est pas non plus une action d’entrainement et de transposition collective d’un état mental à un autre état mental d’enchantement ordinairement et naturellement atteint.
L’aspect solennel de l’état psychique(Egrégore), est une des conditions nécessaires pour accéder à la généralisation du sentiment d’être transmuté du profane vers le sacré.
Tous les éléments, que compose le temple, contribuent à cette opération. Il s’agit de phénomène conscient, volontaire et revendicatif (spéculatif en somme).
Le but atteint est préétabli, conçu, et progressivement maitrisé dans l’espace et dans le temps.
Il ne s’agit donc pas d’être emporté, mais de produire à chaque instant une énergie psychique et mentale vigilante, consciente et contrôlée, pour atteindre la porte du Sacré.
D’où la composition d’une Loge, de part ses membres : VM, 1° et 2° Surveillants et les autres Officiers, mais aussi tous les autres Frères, qui est une des conditions indispensables pour que circule cette approche du sacré et du Divin.
La Communication, par gestes paroles et Attouchements, devient ainsi révérante et majestueuse, donnant une forte possibilité d’Elévation et de sur-dépassement ; le Moi laisse la place à l’Ensemble, et la Multiplicité tend vers l’Unité ; « Nous ne sommes plus dans le Monde Profane », comme le dit le Rituel, à l’Invocation du VM.
A chaque ouverture des Travaux, nous assistons à une régénération, à une aspiration attendue, à l’éveil du Sacré laissé pour un moment( à la fermeture des Travaux), somnoler dans notre intérieur, et qu’on réveille à chaque Cérémonie.
Loin d’être un phénomène exclusivement subjectif, la Communion dans le Sacré lors d’une Cérémonie, enveloppe l’Ensemble (des Frères) pour la Transmutation mentale et psychique. Ainsi l’objectivité de la procédure lui donne les couleurs de l’Altérité. Le Lieu et l’Espace deviennent Sacrés, mais aussi les Symboles et surtout la Sanctification de l’Autre considéré comme Sacré.
Car pour approcher le Sacré, il faut être soi-même Sacré comme valeur Humaine. D’où la nécessité du dispositif (Temple, Rituel). La main gantée porte l’espoir de la purification pour accéder à toute activité Gestuelle dans le Temple.
Donc on n’improvise pas, la progression est très consciemment menée, les deux Surveillants préviennent chacun sur sa colonne, de l’Ouverture des Travaux ; cette répétition, à première vue, peut sembler banale, voire ennuyeuse ; mais pour comprendre le Sens et la finitude de cette progression, il va falloir adhérer à la succession des événements qui vont nous aider à s’installer dans le temps et l’espace sacrés. Comme disait Platon : la répétition est l’Idéal de l’Idée.
Il n’y a pas de gratuité ou de spontanéité irréfléchie, comme on entre dans un lieu ordinaire ; cette préparation est aussi importante que ce qui suit ; car pour se laisser pénétrer par le sentiment d’être « dedans », dans un endroit hors du commun, il est indispensable qu’on soit « captif » et captivé par l’enchaînement qui se succèdent.
C’est une opération objectivo-subjective, qui demande donc, que chaque Membre de la Loge (lors d’une Tenue), soit lui-même le centre de cette démarche et qu’il procède intérieurement par un mécanisme dynamique (et non pas un simple spectateur), à la Transformation dans un environnement propice au passage vers ce Monde Imaginal (cher à Henry CORBIN)
C’est un à priori antérieurement prédisposé, Hic et Nunc, et c’est à travers la Cérémonie qu’on progresse dans la Contemplation du Sacré.
Le caractère solennel de la Cérémonie Sacrée, est constitué par l’engagement individuel et subjectif dans la Voie. Ce n’est plus l’Acte Rituel en soi qui signe l’aspect de Révérence seulement, mais aussi la place de la personne en tant qu’Être métaphorique. L’Initié devient partie intégrante de la Cérémonie, et sa Présence Immanente donne une sorte de fusion complète et subtile, et aboutit à la réalisation de l’Acte Rituel, devenu sacré.
Un geste cérémonial approprié dans un contexte approprié, c’est à où réside la profondeur et le pouvoir de la communication gestuelle du rituel lors d’une Cérémonie. C’est un vécu à chaque instant, une adhésion avec les Cinq Sens une Elévation vers l’Esprit, une incroyable et grandiose sensation d’être sortie du Monde Profane et d’être authentiquement dans le Monde Sacré., avec tout ce qui en découle comme apport Symbolique très fort.
L’Hiérophanie peut être alors approchée, et la préparation intérieure qui permettrait un franchissement de cet état hypostatique, et une inversion de la Chute Adamique pseudo-paradisiaque et Edénique.
La Présence ainsi manifestée du Divin va insuffler une élaboration de l’Univocité, et permettra la Transmutation dans un monde où les Idées (mots et paroles), vont s’organiser dans un ordre sacré. Les Oracles ne sont plus des simples invocations ou des prières dénuées de spirituel ; mais des accessions successives au plus haut degré de l’Esprit
La parole porteuse de l’expression de ce qui a été révélé, va servir de médiateur entre l’Homme et le Divin. La Langue Sacrée devient restauratrice du monde prévisible, paisible, et attendu. La Cérémonie Liturgique dépasse, par l’espoir d’Elévation, toutes les prémisses de notre état à régénérer.
L’acte rhétorique devient salvateur, et permet la Transcendance par un mécanisme d’Intériorisation Sacrée. Ce n’est plus une tentative dans un ordre catégoriel d’accession au Sur-Moi, mais un vrai passage à travers le Sur-Moi (bien au-delà de l’Ego et du Moi), pour atteindre l’Idée Universelle.
Les Invocations se transforment en paroles Efficientes, permettant à notre Être d’aller au-delà de nos propres pensées, et de nous Unir à l’Archétype Primordial et Universel.
La perception multi-dimensionnelle du Sacré au 3ème degré:
Habité par le doute, et par la crainte de la Nature et du Surnaturel, l’Homme a, au cours de l’Histoire, essayé de délimiter un espace où il pourrait s’adresser au créateur, et où il se refugiât périodiquement pour con-sacrer un temps considéré comme Sacré.
La Tente de Saint-Jean était sanctifiée, lieu de rencontre de l’Esprit et de la Matière (le Verbe s’est fait Chair).
Tout au long de l’Histoire Humaine et des Civilisations, on trouve cette Edification des Lieux Sacrés ou de temples pour approcher le Divin. C’est un lieu de communication avec le ciel, et les exemples sont multiples. La porte qu’on franchit prend ainsi un Symbole de transition et de transformation.
C’est un passage obligatoire, et il ne peur se réaliser aucun acte rituel prenant une valeur sacrée, sans cette procédure. « Tout espace sacré implique une Hiérophanie, une irruption du sacré, qui a pour effet de détacher un territoire du milieu cosmique environnant et de le rendre qualitativement différent ; ainsi la communication avec le Divin est rendue possible, par un phénomène de Transcendance ».
L’espace sacré est représenté par le temple, reproduction de l’univers, avec toutes ses composantes objectales et se traductions symboliques. L’emplacement de chaque objet symbolique est bien réfléchi ; ainsi que la situation du VM et de ses Officiers. La Sacralisation est rapidement instaurée par le VM, non pas d’une manière automatique, mais moyennant une aspiration conditionnée par l’attente de la rencontre avec le Sacré.
C’est le Temple , qui par sa symbolique élaborée, permet l’acte de création reproduit à chaque Cérémonie. Ainsi le tracé du Tableau de Loge est un acte sacré, puisqu’il s’achemine progressivement vers la représentation du GADLU.
Donc, la définition du lieu sacré à chaque Cérémonie, est remarquablement marquée, et on se situe sensiblement et irréversiblement dans un processus de sacralisation (jusqu’à la fin des Travaux), transcendant et divinisant.
Les Paroles deviennent hautement communicatives et trouvent leur acmé d’action et leur pouvoir transcendant dans l’état extatique de la Chaîne d’Union, s’adressant avec humilité et reconnaissance au GADLU.
C’est l’Eternel Retour cyclique à chaque cérémonie, avec la pacification des Âmes et la purification de nos intérieurs
En retournant vers la réalité « fictive », et en quittant la « fiction » réelle, le Maçon pèsera la vraie valeur de la Vie Eternelle et l’infime relativité de l’Existence.
D’où sa tendance vers le Sacré se trouve renforcée, et sa Foi se creuse dans le Creuset de l’interposition entre le Réel (ou sa raison Unidimensionnelle) et le Sacré. Il s’aperçoit qu’il n’y a pas de Dichotomie Temporelle, ou de contradiction opposante limitée, localisatrice et figée ; mais une vraie Voie vers la Grande Initiation.
Cet endroit qui prétend être entre l’Homme et le Sacré, fût le Centre de toute concentration, de notre attention, de nos espérances. C’est dans le « Lieu-Lien »où nous avons la possibilité de traverser les images chimériques préconçues, et de passer à l’autre rivage du Mystique voyage.
Nous ne perdons pas dans la Bi-dimensionalité de notre ontologie, mais passons à la possible rencontre du Divin. Car la caractéristique sublimatoire du Divin, c’est de nous attirer vers Lui, et de nous maintenir assez loin, sans avoir aucune prétention fusionnelle ; la Translucidité est permanente.
Notre Connaissance ne peut être, et à aucun moment définitive. Il n’est pas question que tout s’arrête à un instant d’Illumination ; la Quête du Sens du Divin est perpétuelle. C’est pourqoi nous avons tant besoin de cette existence bi-dimensionelle. Temps et temple sont nécessaires pour accéder à la manifestation.
La Perception Existentielle du sacré au 3ème degré (suite):
« Le Sacré relie, révélé, hiérarchise et ordonne, ce qui sans lui, serait épars et dénué de Sens ».
Il touche à l’Essence de notre Existence, et il doit être vécu plutôt qu’être appris.
Vivre le Sacré est l’histoire même de l’Humanité ; c’est à travers les Mystères, conception purement humaine, que l’Exercice du Sacré se trouve développé, fertilisé, abondamment commenté et interprété.
C’est à travers l’Imaginaire, pouvoir spécifiquement humain, que le Sacré a donné des dimensions véritables pour la compréhension de l’univers et du Premier Principe. L’Existence humaine s’est alliée indéfectiblement à l’Unité Créatrice. Les Religions (Re-ligare) sont venues con-sacrer cette liaison. Les promesses prophético-eschatologiques ont consolidé une certaine conception de l’Existence dans une filiation téléologique à travers la Mort
La Continuité existentielle n’est pas un phénomène physiquement déterminé, mais spirituellement et potentiellement déterminant. L’Existence dans le monde sublunaire est le début mais n’est pas la fin. L’approche idéelle du Sacré permet l’Acception de la Détermination dans la Voie. C’est ainsi que la progression dans la « sinuosité » de l’Existence nous révèle, au fur et à mesure qu’on avance, la représentation sacrée de notre imaginaire mythique. Très peu de choses soutient cette démarche, mais l’action permanente, permet la progression et la perfection. Tel un papillon métamorphosé, qui cherche la lumière et qui se perd dans son envol, soutenu par l’Air (peu de choses), qui bat de ses ailes (action) et qui avance, attiré par la source lumineuse. Cette Beauté de la Nature est le reflet de l’Aventure Cyclique existentielle humaine.
Ce Voyage antérograde Initiatique dans le temps, du fait de sa réversibilité, essaie de monter les marches du Tempus-Templum ; la Présence ou l’Immanence donne pleinement sa signification existentielle par la formule Heideggérienne du Dasein ou ontologique Parménidienne, et transgresse l’affirmation Cartésienne (je pense donc je suis), en tendant vers la formulation Mosaïque du Divin (je suis qui je suis).
L’Existence Sacrée est donc Sanctifiée, par des « Modèles » Théophaniques ; et le premier détachement d’une structure temporo-spatiale de l’environnement (qu’est le Temple), permet le deuxième détachement de l’Homme, spirituel celui là, par le phénomène de la transcendance. Il s’arrache, d’une façon cyclologique, à la structure qu’il vient de créer.
Pour ainsi accéder au Sacré, l’Homme revient à l’Histoire et ses Mythes, car le Mythe est le seul concept porteur d’un pouvoir de transmutation, et de par sa nature riche, féconde et insaisissable ; il donne à l’Homme la possibilité de construire, dans son Imaginaire, ce qu’il est capable de détruire, ou ce qu’il voit être menacé de destruction. Il s’agit avant tout de la menace « d’auto-destruction spirituelle ».
Ce pouvoir du Mythe Sacré va maintenir l’Homme dans un perpétuel mouvement, entre le profane et le Sacré, et va le laisser ainsi à sa réalité existentielle en tant qu’Être physique et Entité Ontologique.
La capacité du mythe de la non séparabilité entre le Réel (l’Histoire), et l’Irréel ; entretient en l’Homme la tendance vers l’Elévation.
Adonis Le Levantin
source:www.goao.org
samedi 7 janvier 2012
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