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samedi 31 décembre 2011

Message du Grand Orient Arabe Œcuménique ( Grande Maîtrise Mondiale ) à l'aube du Premier Printemps Arabe



JANVIER 2012

M. Mohamed Bouazizi vient d’être désigné, mercredi 28 décembre 2011, personnalité de l’année par le «Times», après avoir reçu à titre posthume le prix Shakarov le 14 décembre 2011: il s’était immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie. Mme Tawakkol Karman a reçu, avec deux autres femmes, le Prix Nobel de la Paix le 12 décembre 2011 à Oslo: elle se bat toujours sur la place Taghyir à Sanaa en Yémen.

Deux figures comme on les aime bien: un homme se suicide poussé par le désespoir et une femme est récompensée pour sa lutte pour la liberté en général et celle des femmes en particulier. Mohamed a usé de la seule liberté individuelle qui lui restait, Tawakkol continue à se battre pour la liberté des autres.

Nous ne sommes pas sûr que Mohamed ou Tawakkol aient eu le choix entre ces deux formes de combat. Ce qui peut paraître sûr, c’est que le combat pour la liberté collective reste toujours possible, tant que l’être dispose d’espace intérieur pour sa propre liberté de conscience. Lorsque cet univers s’effrite, il découvre souvent qu’il n’a pas les ressources suffisantes pour effectuer ses choix.

Nous arrivons là à la différence fondamentale qu’il y a entre le fait religieux (dans son acceptation ou dans sa négation) et le fait initiatique. Dans le premier cas, on est dans le «vivre ensemble», dans le second cas, on est dans la recherche de ce qui nous «nomme». Une expression comme «libre et de bonnes mœurs» pose d’emblée la complexité des mots utilisés dans une voie initiatique. Elle est complexe, parce que sa construction et sa brièveté ne peuvent que nous renvoyer à des non-dits: veut-on dire par là que notre liberté d’agir ou de penser est modelée par des mythes ou des systèmes auxquels on renvoie l’impétrant ? Que peut-on entendre par «bonnes mœurs» ? Traduite en hébreu, en arabe, ou en japonais, cette expression n’ouvrirait certainement pas les mêmes éventails de non-dits, d’autant plus qu’elle a été écrite en français du XVIIIème siècle.

L’héritage des pays dits arabo-musulmans, fait de traditions hébraïques, chrétiennes et islamiques est l’un des plus riches et des plus complets qui ait pu pousser sur le tronc abrahamique. A part quelques moments fastes de l’histoire où certains grands esprits, notamment à Tolède, ont pu s’essayer à quelques timides synthèses, les pétales de cet héritage commun n’ont pu être que séparément développés au sein de leurs communautés respectives.

La colonisation de ces pays par l’Occident dès le XIXème siècle a provoqué un déséquilibre brutal en défaveur des communautés arabo-musulmanes ou berbères: elles sont devenues «l’indigène» ! En effet, celui qui est né localement (sens étymologique du terme) à l’arrivée des premiers colons est devenu très vite un sous-homme dont on commença à exploiter la terre, la force de travail et le sang dans des guerres ne le concernant en aucun cas.

Les communautés juive et chrétienne existantes à l’arrivée des colons ayant bénéficié de l’effet «d’aspiration» de leurs communautés éponymes au sein des pays colonisateurs, ont, dans la majorité des cas, pris leur distance par rapport à la communauté arabo-berbère. Ainsi, «l’homo indigena» prit définitivement naissance au sein d’un système d’apartheid, dans lequel il reçut des sobriquets, et son burnous, porteur de la fierté des grands cadis de l’Islam, devint la métaphore de sa «sueur».

Il ne fallait pas que l’indigène acquiert un quelconque statut citoyen. La peur de la règle électorale poussa, jusqu’à l’autisme, le système colonial à nier l’humain à cette communauté, et à instrumentaliser sa langue, sa tradition, et sa religion pour mieux la cantonner dans l’ignorance et retarder ainsi sa prise de conscience politique.

La majorité des systèmes maçonniques occidentaux ont tous joué le jeu colonial et ont servi les desseins d’expansionnisme culturel des pays occidentaux. Il n’y pas longtemps encore, une de ces maçonneries installait à grands flonflons un dictateur, fils de dictateur, les pieds sur le Pavé Mosaïque et bredouillant un signe du 2ème degré, comme Grand Maître de la seule et unique Obédience de ce pays.

Bien sûr, lorsque ces pays se seront libérés de leurs régimes, installés et soutenus par les pays occidentaux, et que leurs armées ne seront pas d’abord destinées à enfermer leurs peuples, il y aura de la place pour des systèmes maçonniques. L’on y verra fleurir les VIP des obédiences américaines, anglaises et françaises, comme on les a vus à l’œuvre dans les pays de l’Est après la chute du mur de Berlin. L’on y verra, aussi, les obédiences mixtes et féminines venir apporter leur aide et leur soutien à cette moitié de l’humanité que sont les femmes. Continuant là leur long combat commencé en Occident, dans lequel il n’y a toujours pas de femmes chez les maçons se disant réguliers, ni chez les curés d’ailleurs. Il y aura, aussi et surtout, la naissance de systèmes maçonniques nationaux hyper jaloux de leur indépendance et de leurs prérogatives.

Bien sûr, lorsque ces peuples, à écrasante majorité musulmane et pratiquante, pourront s’exprimer librement, ils voteront pour l’instauration de pays dont la Loi sera laïque. Qu’y a-t-il de plus normal pour un pays «vraiment» démocratique ? Un «vraiment» issu de l’enseignement des Lumières, et se traduisant par le respect sacré des minorités comme celui des majorités, et qui a encore du mal aujourd’hui à passer dans les vieilles démocraties occidentales.

La laïcité n’est pas le refus ou l'acception des religions, c’est la séparation par la Loi de leurs sphères de celle du domaine public. Cette Loi devra, certes, s’adapter à la forme du monde actuel, notamment en ce qui concerne le rôle et la place de la femme.

Qu’en est-il du Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O) dans cette future émergence des pays arabo-musulmans ? A l'instar des créateurs des degrés au XVIIIème siècle, notre Ordre se distingue, tout d'abord, par l'élaboration et la régulation d’un nouveau Rite, appelé le Rite Œcuménique (R.O.). Pour quelques aspects techniques, voir:

http://grandorientarabe.blogspot.com/2011/03/le-rite-cumenique.html

Situé à la croisée des nombreux Rites pratiqués par les différentes maçonneries et systèmes dit de "hauts grades" d'une part, et des Ordres Initiatiques religieux d’autre part, le Rite Œcuménique (R.O.) propose l'extension de la méthode du Rite Écossais Ancien et Accepté (R.E.A.A.) aux mythes transmis par le Coran et à l'herméneutique de la langue arabe.

De même qu'il n'est pas nécessaire d'être juif pratiquant et fin connaisseur de la pratique de la Kabbale hébraïque pour entrer dans les arcanes des degrés du R.E.A.A., il n'est pas nécessaire d'être musulman pratiquant et fin connaisseur de la langue arabe pour entrer dans les arcanes des degrés du R.O.

En ce sens, notre Rite ne s'adresse pas exclusivement aux arabes ou aux musulmans, mais à tout être en mesure de rêver l'univers symbolique commun à la tradition abrahamique (Judéo-Chrétienne et Musulmane). Il concerne, néanmoins, en priorité les pays émergents arabo-musulmans, proposant une méthode d'exploration des mythes fondateurs, reflets changeants et subtils de notre être oublié.

Jean-Marc ARACTINGI

Grand Maître Mondial



Kaddour BELKHAMSA

Grand Maître Mondial Adjoint



http://www.grandorientarabe.org/

http://www.goao.org/

lundi 19 décembre 2011

Joyeux NOËL ET BONNE ANNÉE 2012



L'Arbre de NOËL de Bkerké au LIBAN

mercredi 14 décembre 2011

L'Admission des femmes en loges



L'Admission des femmes en Loges
par la Vénérable Maître Annie MATSUNAMI
Grand Orient Arabe Oecuménique "Grande Maîtrise du Japon"

Traduit du Japonais



MTCF MTCS,

j’aimerai ici éclaircir quelques points au sujet du statut de la femme, plus particulièrement au sein de la franc maçonnerie,
j'ai entendu souvent dire que les femmes n'avaient pas leurs places en Franc-Maçonnerie, le premier argument, est bien sûr la fameuse constitution d 'Anderson, la seconde est que, la présence d’une ou des femmes dans une loge pourrait distraire, voir exciter les hommes présents, la troisième et bien...c’est un "club" d’homme fait par et pour les hommes, ou l’on parle "d’affaire d’homme"! bien évidemment, tout ces arguments me laisse perplexe, voici ici ce que j’en pense, "notez bien ici que je ne suis aucunement féministe, ceci n’est pas le but, le but ici est de communiquer une opinion et une passion, car, et oui, une femme peut éprouver une réelle passion pour la Franc-Maçonnerie, une attirance naturelle comme c’est le cas pour moi même, la Franc-Maçonnerie peut être fière de posséder une des plus belle forme d’art qui soit, c’est une excellente école de morale et de perfectionnement de soi. Voilà donc mes opinions, commençons par les constitutions d’Anderson, celui-ci était un pasteur protestant anglais du 18 siècle, imaginez donc le contexte ou les femmes vivaient?

Cela était tout juste si les femmes pouvait sortir de chez elles sans chaperons, elles n’avaient bien sûr pas droit aux hautes études, pas besoin de savoir lire et écrire. Pour les plus pauvres la place de la femme était a la maison, sont rôle, fût d’être mère, ni plus ni moins que cela. La discrétion, le silence, l'obéissance étaient les vertus essentielles d'une femme à l' époque d' Anderson, il est donc ici, tout a fait normal et logique que les constitutions d Anderson soit rédigés comme elles le sont actuellement. Anderson était un homme de son temps et je ne le blâme pas pour ça, mais aujourd’hui, les temps ont bien changés, la femme a sa place dans la société, elle fréquente les universités, elle en devient médecin , avocate, politicienne , soldat, jusqu’à ouvrière en bâtiment!! et oui, maçonne opérative !, cela fait que l’on en est manifestement bien loin du temps d'Anderson. il serait bon de réfléchir à la logique de la chose, si maintenant la femme à sa place dans le monde, elle a aussi sa place en Franc-Maçonnerie. Étudions maintenant le deuxième point, dites moi, en quoi une femme vêtue d'une modeste robe noire, d’un tablier et d’un sautoir pourrait distraire les hommes ?, une loge, ce n’est pas un bordel, la discipline doit y régner, non, je ne vois vraiment pas comment?? Au bureau, à l’école, dans les lieux public, les hommes et les femmes ne sont pas séparés...pas besoin d'une loge maçonnique pour avoir une aventure, je crois qu’a mon avis il y a des lieux beaucoup plus érotiques qu’une loge maçonnique a mon avis....non, les hommes doivent apprendre à se contrôler "les femmes aussi", c’est la le vrai travail de la Franc-maçonnerie qui fait sont œuvre ici, faire l’autruche et fuir le problème n’a jamais été la solution, il faut affronter le problème et le neutraliser, du moins le contrôler, c’est un peut comme le vaillant chevalier qui affronte son adversaire et en sort vainqueur. Les gens en loge, sont là pour polir leur pierre brute et apprendre à se connaitre, s’améliorer, pas pour séduire et faire la" drague". Le troisième point, un club d’homme, dite moi, c’est quoi "un club d’homme"? La franc maçonnerie un club d’homme? Je ne vois pas pourquoi? Parler d’affaire d’hommes? C’est quoi des affaires d’hommes ? la politique? Les femmes aussi aiment la politique, ce temps est révolu ! Ce n’est plus tabou pour une femme de parler politique en 2011, et je précise ici, que le sujet de politique est interdit en loge, et par la même, un sujet ""d’homme"" en moins quoi d'autre? Je ne vois vraiment pas de sujet d’hommes. A mon avis la Franc-Maçonnerie est unisexe, pour sa survie, la Franc-Maçonnerie doit évoluer, tout le reste de la société a évoluée, pourquoi pas elle ? L’homme tout comme la femme possède sa propre énergie qui lui est propre, c’est une balance, la prochaine fois que vous visiterez une loge, regardez bien le pavé mosaïque noir et blanc, le bien , le mal, les ténèbres, la lumière et l’énergie mâle et femelle, regardez votre équerre ainsi que votre compas, le ciel et la terre, le féminin et le masculin, l’un ne va pas sans l’autre et les 2 instruments sont traités avec le même respect. Tout, dans une loge maçonnique exprime cette balance, cette harmonie entre les 2 sexes, rien ne vient contredire cette loi, rien, dans une loge maçonnique illustre ou montre que l’énergie mâle est au dessus de tout, non, rien, donc, pourquoi encore de nos jours, une telle réticence à l’admission des femmes en loges?

j ai dit

∴ S ∴Annie Matsunami V∴M∴ de la R .°.L.°. "La lumière du Soleil levant" à L' O ∴ de Gifu-(G.O.A.O.-JAPON)

samedi 5 novembre 2011


Le Grand Orient Arabe Œcuménique, souhaite à ses Sœurs et à ses Frères, ainsi qu’aux internautes et fans de confession musulmane, une bonne fête à l’occasion de l’Eid al-Adha (Aïd el-Kabîr).

vendredi 4 novembre 2011

Nomination du F:. Abraham MOUNZER , Grand Maître National "Grande Maîtrise de France"

Au nom et sous les auspices du Grand Architecte de l’Univers, le Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O.) Jean-Marc Aractingi, président du Collège des Grands Officiers du Rite Œcuménique, annonce que le Très Illustre Frère Abraham Mounzer (médecin, haut dignitaire de la GLNF, 7° RO) a été nommé à la charge de Grand Maître du Grand Orient Arabe Œcuménique « Grande Maîtrise de France ».
Nous lui souhaitons pleine réussite dans cette fonction magistrale.

samedi 29 octobre 2011

DES RITUELS INITIATIQUES DU 18e SIÈCLE DÉCRYPTÉS

Kevin Knight, Beata Megyesi, Christiane Schaefer
Le «chiffre Copiale» est un manuscrit de 105 pages contenant toutes dans tous les environ 75 000 caractères.Magnifiquement tenue en vert et de brocart d'or papier, écrite sur du papier de haute qualité avec deux filigranes différents, le manuscrit peut être datée de 1760-1780. En dehors de ce qui est évidemment la marque d'un propriétaire ("Philipp 1866") et une note à la fin de la dernière page («Copiales 3"), le manuscrit est complètement codée. Le chiffrement utilisé se compose de 90 caractères différents, comprenant toutes les lettres de romains et grecs, les signes diacritiques et les symboles abstraits. MOTS CLÉS (fragments de prévisualisation) de un à trois ou quatre caractères sont écrits en bas de pages de gauche.

Transcription, translittération et déchiffrement mis en lumière un texte en allemand évidemment liée à une société secrète du 18ème siècle, à savoir «l'ordre oculiste». Un manuscrit parallèle est situé au Landesarchiv Niedersächsisches, Staatsarchiv Wolfenbüttel.

Pour plus d'informations sur la méthode de déchiffrement, consultez le livre " Le Cipher Copiale »par Kevin Knight, Beata Megyesi et Christiane Schaefer (2011), présenté dans le cadre de la conférence invitée à l'atelier sur le renforcement des ACL et utilisation corpus comparables (BUCC).


Ce manuscrit décrirait un rite initiatique d'une société secrète des Lumières.


source: New York Times du 24 Octobre 2011; Le Monde du 29 Octobre 2011

Voir sur le site www.grandorientarabe.org Page "Accueil"

samedi 24 septembre 2011

Colloque: "Orient et occident à la croisée des chemins initiatiques"

ORIENT ET OCCIDENT :
À LA CROISÉE DES CHEMINS INITIATIQUES
COLLOQUE

Organisé par le GRAND ORIENT ARABE ŒCUMENIQUE (G.O.A.O.)
et la SOCIÉTÉ D’ÉTUDES ISMAÉLIENNES (S.E.I. France)
Le samedi 22 Octobre 2011, de 10h à 13h
À la Mairie du 5e Arrondissement de Paris (Salle Pierrotet)
21, Place du Panthéon, 75005 Paris
Sous la Présidence de Jean-Marc ARACTINGI
Grand Maître Mondial du Grand Orient Arabe Œcuménique
Conférences - débats :
• Introduction du Président Jean-Marc ARACTINGI
• R. RAHMATOULLAH, Dr de l’Université de Paris, Président de la Société d’Études Ismaéliennes:
« Orient et Occident : espaces, cultures et spiritualité »
• Pierre LORY, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études à Paris, et Secrétaire de l’Association des Amis de Henry et Stella Corbin :
« Le combat pour l’Âme du monde : Henry Corbin et l’islam spirituel »
• Gilles LE PAPE, historien diplômé de l’École Pratique des Hautes Études:
« Orient symbolique et Orient géographique : au-delà des Lumières »
• Sami MAKAREM, Dr de l’Université du Michigan, Chaire d’arabe à l’Université Américaine de Beyrouth, Spécialiste de l’ésotérisme musulman :
« Les voies de la gnose dans l’islam : Le mysticisme druze »
• Père Michel LELONG, Dr ès Lettres, professeur honoraire de l’Institut de Science et de Théologie des Religions de Paris, co-fondateur du Groupe d’Amitié Islamo Chrétienne:
« Le point de vue de l’Église catholique sur les relations interreligieuses »

Renseignements pratiques:
o Le colloque sera suivi d’un buffet campagnard à l’iReMMO, Librairie Méditerranée-L’Harmattan, 5/7 rue Basse des Carmes, 75005 Paris.
o Les places étant limitées, il est nécessaire de s’inscrire par mail à secretaire@goao.org , ou par téléphone, au 06.72.46.37.69.
o Participation aux frais : 20 euros par personne.

vendredi 2 septembre 2011

Grand Orient Arabe Œcuménique "Grande Maîtrise du Japon"



Grand Orient Arabe Œcuménique
"Grande Maîtrise du Japon"

Le G.O.A.O. "Grande Maîtrise du Japon" vient d'ouvrir au Japon une Loge :

La Respectable Loge de Recherche "La Lumière du Soleil Levant " à l'Orient de GIFU.


Elle travaille suivant le Rite Oecuménique en trois langues Anglais, Français et Japonais sous la direction de la Vénérable Maître Annie MATSUNAMI ( ‎4。RO).

Elle est Mixte

Les tenues se passent chaque 3ème Mardi de chaque mois de 19h à 22h.

Pour plus de renseignements concernant les admissions veuillez écrire à :
Respectable Loge de Recherche
"La Lumière du Soleil Levant"
Heartful Square G
Gifu Shi Hashimoto Cho 1-10-23
Japon

adresse mail : goaojapon@gmail.com

voir page G.M. du Japon site www.grandorientarabe.org

Communiqué du GRAND ORIENT ARABE ŒCUMENIQUE



Statistiques

200.000 visiteurs-internautes en 18 mois d'existence!
Pour marquer cet évènement le site du Grand Orient Arabe ŒCUMENIQUE "Grande Maîtrise Mondiale" change de formule et se structure autour des différentes "Grandes Maîtrises" de chaque pays avec comme rubriques:
- Présentation, Vie des Loges, Actualités,Historique,Evènements..
Merci de votre fidélité

mercredi 22 juin 2011

LIBAN : Documentaire sur la Franc-Maçonnerie dans le Monde


LIBAN:

Documentaire sur la Franc-Maçonnerie



« J’ai frappé à la porte du temple », documentaire de Carmen Labaki
Par Roula AZAR DOUGLAS





Carmen Labaki, primée à Hollywood pour le meilleur film documentaire en 2005, à l’Arpa International Film Festival pour la réalisation et la production de « Arman Loubnan » (Les Arméniens du Liban), vient de réaliser et de produire un nouveau documentaire sur la franc-maçonnerie dans le monde intitulé « J’ai frappé à la porte du temple ». Campus ( L'Orient-Le Jour ) l’a rencontrée.


Pourquoi la franc-maçonnerie ?
Mon enquête sur la franc-maçonnerie dans le monde a pour but de mettre à la disposition du grand public des informations véridiques sur un sujet mal connu, mal compris, rarement traité par les médias, ou abordé de manière partisane.
« J’ai frappé à la porte du temple » entend montrer le vrai sens de la franc-maçonnerie en abordant le sujet d’une manière objective et authentique. Il ouvre une fenêtre assez large dans son histoire, pour ainsi expliquer combien son rôle est pugnace jusqu’à nos jours.

Parlez-nous du making-of de « J’ai frappé à la porte du temple ».
Le tournage eut lieu dans de nombreux pays : les États-Unis, le Brésil, la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, le Luxembourg, la Suisse, l’Italie, le Vatican, la Turquie, le Liban et bien d’autres pays pour recueillir les informations nécessaires au documentaire.
J’ai choisi une structure narrative à la première personne du singulier pour emmener le spectateur dans un voyage d’exploration, d’aventures et d’émotions. Je pose les mêmes questions que lui-même se pose. D’ailleurs, je me suis mise dans la vraie situation maçonnique : dans le temple et le cabinet de réflexion. J’ai assisté aussi aux cérémonies. J’ai pensé, senti, eu peur, découvert, vu leur lumière, compris leurs messages, leurs langages, leurs buts. J’ai voulu transmettre tout cela au spectateur et lui laisser la liberté absolue de penser à son tour, de conclure et de construire sa propre opinion.

Que représente votre nouveau documentaire ?
Ce film est la synthèse de deux années de travail et de repérages sur le terrain, de recherches approfondies menées dans un souci d’objectivité. Il s’appuie sur des faits réels et authentiques, des témoignages recueillis, avec la volonté de respecter l’esprit et de ne trahir aucun de ceux qui ont donné leur point de vue. Les intervenants sont des Grands Maîtres, des historiens, des représentants de l’Église catholique et de la religion musulmane et de beaucoup d’autres. Certaines interventions auront un effet de choc pour le public. De vrais scoops. Des témoignages inattendus.



Un dernier mot ?
J’ai traité le sujet de la franc-maçonnerie dans son ensemble et à tous les points de vue. La spécificité de « J’ai frappé à la porte du temple » est d’avoir franchi les frontières pour donner une image plus globale de la franc-maçonnerie.

site du Grand Orient Arabe Oecuménique " L'Orient Maçonnique " : www.grandorientarabe.org

lundi 20 juin 2011

Franc-Maçonnerie: Vous avez dit « régulier » ?«

« Êtes-vous maçon ? Mes frères me reconnaissent pour tel ». Telle est la bonne, et sans doute la seule, réponse conforme à la tradition : un maçon « régulier » est un maçon initié régulièrement. Tout le reste manque la première demande maçonnique « régulière » : la tolérance.


Dans ses Catéchismes Cohens, Martinès de Pasqually[1] voyant dans ses propres temples l'aboutissement de la démarche symbolique maçonnique, considère les francs-maçons non-Cohens comme des « Maçons apocryphes ». Apocryphe, en ce milieu du XVIIIe siècle devient le meilleur synonyme de notre « irrégularité ». Nous sommes tous, de fait, l’irrégulier d’un autre !
Être « régulier[2] » c’est, selon les époques et les écoles, se rattacher à une tradition imaginaire Cohen, égyptienne, templière ou purement littéraire, rejetée par d’autres. Faut-il suivre Joseph de Maistre, tant révéré dans ce milieu, pour être régulier ? Lui qui propose de renoncer à l’héritage templier supposé dans certains grades, puisqu’ils étaient coupables ; lui qui demande de la même manière d’abandonner « les folies de Memphis » pour s’attacher à l’Évangile seulement. « Régulier » est un label décerné par… qui veut, car il n’y a pas d’Instance de Vérification dans ce monde de la fraternité fait de guerres, de scissions et de fusions, de compromissions et de dissidences, sans cesse depuis sa création.
Puis-je être un maçon catholique « régulier » lorsque je me rattache aux Constitutions d’Anderson et Desguliers (Londres 1723), anglaises… et protestantes ? « Un maçon, s’il entend exactement l’Art, ne sera jamais un stupide athée ni un libertin irréligieux ». Il faut préciser encore que l’original anglais dit « he will never be a stupid atheist » ce qui sous entend que tous les athées sont stupides (un athée stupide), et non un être stupide qui est athée, comme l’exprime la traduction française. Comment puis-je être « régulier » vis-à-vis du Grand Orient en jurant sur l’évangile de St Jean ? Comment même puis-je être un maçon régulier auprès, également, de mon Église après plus de 270 ans de condamnation sans trêve de ma situation ? Dieu, pour le chrétien, ne peut être « un principe créateur », pas plus qu’un « concept philosophique ».
La régularité bien comprise serait-elle encore un gage de sociabilité ou de d’humanisme ? Ainsi Pinochet était un maçon « régulier » au sens français du mot et, comme tel, il fraternise en maçonnerie « régulière » avec Salvador Allende, maçon également[3] comme une douzaine tyrans africains dont les Bongo ne sont pas les pires.
Faudra-t-il arriver à créer un statut qui, comme le demande l’article de Wikipedia[4], « reconnaissent la légitimité des francs-maçonneries féminines et mixtes, […] qui acceptent les athées et autorisent ses membres à visiter toutes les obédiences ? … » et encore, la proposition de l’encyclopédie libre oublie l’acceptation des homos (et les lesbiennes), fait l’impasse sur les noirs albinos, les mangeurs de mouches et les extra-terrestres, la reconnaissance pleine et entière de la maçonnerie américaine etc. Faudrait-il tout préciser pour définir la tolérance ?
Tout n’est que compromis… si l’intelligence le permet.
Concluons ce bref message avec Oswald Wirth (1860-1943) qui, dans son Livre du Maître (Dorbon-Ainé, 1922), nous propose une solution claire et libérale pour définir ce qui est, ou non, régulier : « L'indépendance des Loges et la souveraineté des Maîtres s'affirment dès la fondation de l'atelier. Celui-ci se constitue de par la volonté des Maîtres qui se sont unis en vue de la création d'un nouveau foyer de vie maçonnique. Ces Maîtres exercent en cela un droit imprescriptible de la Maîtrise et ce sont eux qui légitiment la Loge qu'ils fondent, sans qu'ils aient d'autorisation à solliciter de personne. » Et si la confiance faisait partie du deal ?

[1] Pasqually a de nombreux émules dont L.C. de Saint-Martin ou J.B. Willermoz qui, par la suite, tentera de réintroduire l'influence de Pasqually en imaginant un système maçonnique d'essence chrétienne qui « rectifie » la Stricte Observance Templière. Ce système se divise en trois classes (ou cercles concentriques) dont le centre est « l'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Cohen de l'univers ». Mais seuls les deux premiers cercles sont acceptés au Convent de Wilhemsbad en 1782, donnant naissance au Rite Écossais Rectifié. (Cf. Gilles Le Pape, Les écritures magiques, Paris : Archè, 2006).
[2] Pourquoi dire « régulier » ? Ce mot vient des maçons anglais qui l’utilisent (regular) pour signifier ce qui est ordinaire ou standard, mais non ce qui est légitime.
[3] Initié le 16/11/1935 en la R :.L :. Progreso No. 4, Valparaiso, de la G :.L :. régulière du Chili, dont il en est le Vénérable en 1965/66.
[4] Article : Régularité maçonnique.

Source: Site Officiel du Grand Orient Arabe Oecuménique: www.goao.org

jeudi 28 avril 2011

SALOMON DANS LES TRADITIONS ESOTERIQUES

SALOMON DANS LES TRADITIONS ESOTERIQUES
La personnalité de Salomon, son existence et sa geste, ses multiples dons de pacificateur, de constructeur, de magicien, auront été repris dans les traditions les plus variées, les domaines les plus étranges. Le fils du roi David apparaît dans les mythes du compagnonnage puis dans ceux de la franc-maçonnerie, développés par les savants oxoniens du XVIIe siècle, comme Elias Ashmole, admis dans une loge opérative, ou plusieurs membres éminents de la Société Asiatique, au XIXe siècle. Peut-être avaient-ils suivi les consignes exprimées par Jung : « Les légendes ont remplacé les outils rationnels : on y recherche les correspondances des personnages et des événements par une étude historique, biblique, l’archéologie, la philosophie dans un souci de l’appliquer à soi-même. La légende, au plan ésotérique, est une composante de la Tradition, une révélation exemplaire et sacrée, constituant un modèle pour la recherche humaine ».

§§§§§§§


I – Salomon dans l’histoire

Salomon n’est pas mentionné dans les annales mésopotamiennes. La tradition phénicienne est légendaire, Salomon aurait vendu à l’Etat Tyrien la ville de Khorbat Khozli et la Plaine d’Acre pour 120 talents d’or, et aurait eu recours au professionnalisme d’un bronzier tyrien, Hiram (cf Bible, 1R7, 15-47). Les relations avec l’Egypte, qui de toute façon, à l’époque, était la puissance dominante, et Salomon dut accepter de se placer dans l’orbite politique de ce pays qui imposait la pax egyptica, sont relevées dans la Bible uniquement, même le mariage de Salomon avec la fille du Pharaon Siamoun (976-954) de la XXe dynastie. Une trace littéraire cependant, les Cantiques des Cantiques, ou chant de Salomon à la Soulamite parait influencée par les poèmes d’amour égyptiens de la XVIIIe dynastie (autour de 1500 avant J.C.). Quant au Yemen et à la Reine de Saba, les Sabéens commenceront à être connus hors de leurs frontières au VIIIe siècle avant J.C. seulement.
Des doutes sont émis par les deux spécialistes sur l’authenticité des textes bibliques. Le « Livre des Rois », qui traite abondamment de la construction du palais de Salomon, de celle du temple et de son mobilier, de l’établissement de douze préfectures, quadrillant les territoires s’étendant de l’Oronte ( ?) à Gaza, est rédigé dans une langue tardive qui souligne les additions nombreuses présentant un aspect légendaire ou moralisateur : la sagesse de Salomon par rapport à la conduite désordonnée de ses successeurs (Roboam entre autres), avec le partage entre deux Etats (Juda et Israël), conséquence des fautes de Salomon. Les « Psaumes » attribués à Salomon seraient du Ier siècle avant J.C. et « Le Livre des Chroniques » du 2e siècle avant J.C., puisqu’il met en valeur la préséance de la classe sacerdotale de cette époque. En fait en 63 avant J.C., une fièvre eschatologique se répand en Judée, préfigurant la destruction définitive du Temple (74 après J.C.).

II - Mondialisation de la symbolique salomonienne

A)Dans le domaine religieux

Salomon se trouve présent dans les représentations iconographiques des Chrétiens d’Occident comme d’Orient, dans la fresque de Piero Della Francesca intitulée « La rencontre de Salomon avec la Reine de Saba » ou dans cette église Saint-Clément à Ohrid, en Macédoine (début du XIVe siècle) où autour du Pantocrator on découvre avec Adam, les deux ancêtres de Jésus, le roi David barbu et son fils imberbe le Roi Salomon. Au cours du Colloque, il aura été évoqué le roi de Bretagne Salomon, et Salomon le Savoyard. On connaît le rôle politique des prétendues dynasties salomoniennes en Ethiopie, et la présence constante de Salomon, représenté en Constantin, dans les psautiers ou le rôle qu’on lui fait jouer, associé au roi des forgerons, parfois privé de trône par un démon (source coranique), dans l’art talismanique des sceaux et des étoiles à huit branches dans ce pays.
Les références à Salomon, particulièrement vénéré dans le monde islamique, sont au nombre de 17, dans 8 sourates. S’il n’est pas associé à la construction du Temple, M. L. de Premare a montré cependant que la sourate 52, versets 1 à 8, rappelait le livre des Rois I, 7, 3 et la sourate 36, le Livre de Jérémie. Avant même l’apparition de l’Islam, le poète arabe Dabira fait l’éloge du roi de Hira en le comparant à Salomon. Là aussi, ses dons de magicien, de manipulateur des djinns, reconnus dans le Coran influencèrent les occultistes arabes qui semblent avoir créé le mythe du sceau de Salomon. La plupart des pays musulmans évoquent cette personnalité prophétique, spirituelle, voire magique, comme au Yemen (M. Christian Robin), en Iran (M.Assadallah Melikian-Chirvani), en Afghanistan et à la cour des Empereurs Moghols (Mme Corinne Lefèvre), et en Asie Centrale où M.Thierry Zarcone a recensé les lieux dédiés au fils de David.

B)Dans le domaine du compagnonnage

Dans chaque ville médiévale, s’étaient établies des corporations, chargées de défendre les intérêts professionnels des artisans et ouvriers, et qui étaient dirigées par les « maîtres de métiers ». Parallèlement à ces organismes locaux, des ouvriers itinérants, indépendants, se regroupèrent dans des sociétés compagnonniques (le terme de « frère » pour cet emploi était apparu dès 842), qui établirent des règles strictes garantissant la défense mais aussi la compétence de ses membres. Le terme de « compagnonnage » était apparu dès 779 et les différentes promotions dans les corps de métier s’effectueront par initiation tenue à l’abri des regards étrangers. Le « Compagnon Fini » est celui qui a passé toutes les épreuves et est devenu « maître » dans sa profession. Le terme apparaît en 1080, celui d’apprenti en 1175. Les apprentis et les compagnons font l’objet d’un enseignement initiatique basé sur des légendes tirées de la Bible. Ainsi des chérubins (ceux qui gardent l’entrée du devir, le lieu le plus secret du temple de Jérusalem) sont sculptés sur le couvercle du cercueil des compagnons menuisiers. Le patronage de Saint Jean Baptiste est également invoqué en liaison avec le « Quatuor Coronati », quatre tailleurs de pierre exécutés par Dioclétien vers 300. Les confréries qui apparaissent à la fin du XIIIe siècle conservent une orientation professionnelle en même temps que charitable, dans l’esprit catholique également.
Les textes fondateurs du Compagnonnage sont disséminés dans 130 manuscrits rédigés aux XIIIe et XIVe siècles et que la revue de la Grande Loge de Londres, « Ars Quatuor Coronatorum » a publiés.
Ainsi, en 1268, « Le Livre des Métiers » d’Etienne Boileau recense cent un métiers, et la promotion interne qui les gère, soit les apprentis, les compagnons et les maîtres. La construction des cathédrales s’appuie sur trois métiers principaux, les tailleurs de pierre, les menuisiers et les forgerons ; leurs membres se réunissent dans des « loges », installées, soit dans la crypte des cathédrales, soit dans un bâtiment annexe comme à Strasbourg. En 1283, Louis IX nomme Grand Maître de la maçonnerie opérative son compagnon croisé Guillaume de Saint-Petbus. Les membres de cette maçonnerie opérative, appelés parfois « gavots » adoptent le nom de « Enfants de Salomon » (comme le signale Villard de Honnecourt à l’époque). C’est que pour eux, la construction d’une cathédrale est une réplique de la construction du Temple de Jérusalem. Le document appelé « Regius » (1390) décrit les sept « arts libéraux » et a comme titre « Ici commencent les statuts de l’enseignement de la géométrie selon Euclide » . « Géométrie » a le sens de « maçonnerie ». On enseigne aux apprentis que la « géométrie » a été préservée du déluge, retrouvée par Hermès, petit-fils de Noé, et qu’elle a été révélée à Charles Martel, dont un des architectes de la cour aurait participé à l’édification du temple de Jérusalem. Ainsi le mythe de Salomon se trouve adopté par la philosophie compagnonnique.
Le Mouvement va connaître un certain nombre de scissions. En 1400, à Orléans, au moment de la reconstruction d’une des tours, un affrontement entre compagnons et moines surgit, et les « indépendantistes » prennent le nom d’Enfants de Maître Jacques (référence au Grand Maître des Templiers, Jacques de Molay ?) ou « Compagnons du Saint-Devoir de Dieu » tandis que les catholiques fervents s’intitulent « Enfants du Père Soubise (référence à un bénédictin du XIIIe siècle ou à un « maître artisan » de Salomon) ». En 1404, le roi Charles V réforme les corps de métiers parisiens relatifs aux compagnons maçons et charpentiers. Un autre texte constitutif des « anciens devoirs » paraît en 1410 sous le titre de « Manuscrit Cook ».
Au XVIe siècle des intellectuels comme François Rabelais (1483-1553) ou des inventeurs comme Bernard Palissy (1510-1590) vont être reçus en loge opérative comme « maçon accepté ». Dans le « Tiers Livre », Rabelais évoque la légende de Renaud de Montauban, qui aurait tué un neveu de Charlemagne, et se serait réfugié sur le chantier de la future cathédrale de Strasbourg. Il se serait conduit comme un excellent ouvrier, mais victime de la jalousie de ses collègues, aurait été assassiné. Ce thème sera repris dans la maçonnerie du XVIIIe siècle avec l’allusion au meurtre d’Hiram, l’architecte en chef de Salomon.
Au XVIIe siècle, s’instaure une tradition écossaise de la maçonnerie opérative, particulièrement à Kilwinning. Un ouvrage polémique « Le Mot du Maçon », publié en 1637 décrit la forme primitive de ce rite maçonnique. On sait que la maçonnerie spéculative écossaise jouera un rôle important dans le développement de la maçonnerie française avec l’exil des partisans de la dynastie Stuart en France.
En 1646, à Oxford, Elias Ashmole (1617-1692) alchimiste célèbre, est également initié à la maçonnerie opérative, et plusieurs personnalités scientifiques oxoniennes joueront un rôle dans la création de la Grande Loge de Londres, à laquelle appartiendront 24 membres de la fameuse « Royal Society ».
A Perth, en 1658, les diplômes de maître maçon (« freeman ») et de compagnon de métier font référence au « Temple de Salomon », comme source des métiers. A la fin du siècle, à Aberdeen, on voit sur les tableaux de deux personnalités de la ville, Alexandre Petersen, diacre, et président de la Corporation d’Aberdeen, et Patrick Whyte, maître-serrurier, qu’ils sont peints, entourés des deux colonnes symboliques du Temple de Salomon.
La Franc Maçonnerie spéculative va emprunter un certain nombre de références aux métiers et aux héros mythiques des « Anciens Devoirs » du Compagnonnage. Dans les Constitutions d’Andersen (voir plus loin), sont mis en parallèle « l’architecte » pour son travail théorique et le « tailleur de pierres » pour son travail manuel. Les appellations d’ « apprenti » et de « compagnon » sont conservées. Les instruments de métier sont reproduits sur le « tableau de loge » (dessin d’abord reproduit à la craie, sur le sol, puis sur un tapis mobile) : l’équerre, évoquant la croix (serment de l’apprenti), le compas du Maître de Loge, la truelle « pour cacher les défauts des frères » ; le fil à plomb (échelle de Jacob), la règle (loi morale de la Franc-Maçonnerie), le niveau (égalité fraternelle) sont mentionnés dans la Bible.
Quant aux trois éminentes personnalités associées à la direction d’une loge, Salomon, Hiran roi de Tyr, et Hiram l’Architecte, elles seront le legs du compagnonnage à la maçonnerie spéculative naissante.


C) Dans le domaine de la Chevalerie

Charlemagne, lui aussi aurait été perçu comme un nouveau Salomon. A son époque, la Bretagne (on l’a vu plus haut) sera fière de son roi Salomon, béatifié par la suite.
Les Chansons de geste vont magnifier le mythe du Graal, apparu vers 1180, avec le Roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde.
Chrétien de Troyes, poète de la Cour de Champagne, crée le mythe d’une chevalerie légendaire avec ses héros Lancelot, Perceval, Eric, ainsi que Wolfram von Eschenbach (1210) avec son Parzival, dont le genre de vie et les aventures ont été analysées récemment en liaison avec les rois éponymes iraniens. Cette tradition va être adoptée au moment des Croisades par les Ordres Chevaleresques, les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui donneront naissance à l’Ordre de Malte, et dont le mythe survivra dans les loges dites de « Saint-Jean », les Chevaliers Teutoniques (créés en 1112 à Saint-Jean d’Acre) et dont la Stricte Observance Templière Allemande au XVIIIe siècle constituera la version maçonnique, et les Chevaliers du Temple, symbole de confraternité universelle, dont plusieurs, au moment de leur persécution en France, se réfugieront auprès des Compagnons du Devoir. Ramsay, maçon écossais, attaché aux Stuart, dans un discours célèbre de 1736 rappellera l’antériorité de ces Ordres médiévaux (« Nos ancêtres les croisés voulurent réunir dans une seule confraternité les sujets de toutes les nations ») par rapport à la Franc-Maçonnerie qui adoptera dans son « Rite Ecossais Ancien et Accepté » le principe du Templier, porteur de truelle et d’épée, et institutionnalisera dans les grades supérieurs les plus élevés le titre de « Chevalier Kadosh » (sanctifié), même si des mises en garde officielles relativiseront ces emprunts : « Notre grade commémore l’Ordre Templier et s’en inspire sans pour autant prétendre en être le continuateur et l’héritier », pourra-t-on lire dans la littérature maçonnique.
En tout cas, la franc-maçonnerie française s’ouvrira de fait à la haute noblesse, attentive à l’esprit chevaleresque. Le premier Grand-Maître français sera le duc d’Antin, en 1738, le deuxième le comte de Clermont en 1743. Le pouvoir ne tracassera presque pas la maçonnerie. En 1789, cette dernière comptera 629 loges et 30 000 maçons auxquels il convient d’ajouter les loges d’adoption féminines, dont la Grande Maîtresse sera la Duchesse de Bourbon. Une enquête portant sur la recension de 268 maçons en 1780 dénombrera parmi eux 78 % appartenant au Tiers-Etat, 18 % à la Noblesse et 4 % au Clergé.

III – Textes constitutifs de la Franc-Maçonnerie

L’intention de l’auteur n’est bien sûr pas de dévoiler des secrets déjà publiés d’ailleurs dans toutes sortes d’ouvrages destinés au grand public mais d’examiner l’instrumentalisation du mythe de Salomon, telle qu’on la découvre, comme on l’a vu, dans la structure initiatique opérative du compagnonnage, et comme on va le voir dans la structure initiatique philosophique de la Franc Maçonnerie. Patrick Négrier, David Stevenson, après Mircea Eliade, sont en mesure de nous apporter sur ce terrain des ouvertures très précieuses.
Tout d’abord, il semble que la tradition hermétique écossaise, évoquée plus loin, ait parfois conduit à une ambiguïté sémantique . En effet l’ancien nom d’Ecosse, « Calédonie » a été rapproché abusivement de « Chaldée », sans doute par référence biblique et l’utilisation de personnages historiques iraniens comme Cyrus dans le rituel des hauts grades ; il ne faut pas oublier qu’à l’élaboration des rituels maçonniques participaient des intellectuels latinistes et hellénistes, mais aussi des chercheurs qui avaient pu lire les récits de voyage en Orient et s’étaient intéressés à l’histoire de l’Orient ancien et moderne. Ramsay lui-même écrivit un ouvrage consacré à Cyrus.
Cette tradition « calédonienne » en tout cas rappelait que trois « degrés » d’initiation avaient été préservés depuis l’antiquité, un niveau opératif, celui des artisans, le niveau spéculatif des druides, enfin le niveau hermétique de l’architecture sacrée, dont un représentant illustre était Vitruve, qui avait été le maître à penser de Marc Aurèle. La référence à l’écossisme se retrouvait tout au long du Moyen Age avec Clément Scot, conseiller de Charlemagne, Jean Scot Erigene, conseiller de Charles le Chauve, Michel Scot de l’empereur Henri II, et un autre Michel Scot, conseiller de l’Empereur Frédéric II.
Dans le texte de ses « Constitutions » (1723), évoquées plus haut, Andersen décrit de manière lyrique le Temple de Salomon : « Celui-ci fut commencé et achevé, à l’étonnement du monde entier, dans le court espace de temps de 7 ans et 6 mois, par cet Homme très sage, ce très glorieux Roi d’Israël, ce Prince de la Paix et de l’Architecture que fut Salomon, fils de David ». Une description de plusieurs pages va suivre et l’auteur va directement relier la tradition salomonienne à la franc-maçonnerie « De sorte qu’après l’édification du Temple de Salomon, la Maçonnerie fut améliorée dans toutes les nations voisines, car les nombreux artistes employés par Hiram Abif se dispersèrent, après son achèvement, en Syrie, Mésopotamie, Assyrie, Chaldée, Babylone, chez les Mèdes, en Perse, Arabie, Afrique, Asie Mineure, en Grèce et dans les autres pays d’Europe où ils enseignèrent leur Art libéral aux Fils nés libres des Personnages éminents…Mais pas une nation, seule ou unie aux autres, ne pouvait rivaliser avec les Israélites, et encore moins les surpasser en Maçonnerie ; et leur Temple resta le constant modèle ».
Les Constitutions d’Andersen n’évoquent que les deux premiers grades de la Maçonnerie, apprenti et compagnon. Il semble que ce soit vers 1725 que pour parachever la hiérarchie des grades, on introduisit un troisième degré, celui de « Maître » ; c’est ce qui ressort d’un ouvrage polémique publié, à Paris, en 1726, sous le titre « Le Maçon Antédiluvien ». Le mythe salomonien de la construction toujours renouvelée du Temple bénéficie de la présence de l’architecte du temple, Hiram, dont le nom est en tout cas cité dans le Livre des Rois.
Il faut dire que l’institution maçonnique introduit dans son rituel le mythe du meurtre fondamental traditionnel. En Egypte, le meurtre d’Osiris, en Phénicie de Melqart (le roi Hiram de Tyr aura fait construire un temple à Melqart), à Rome entre Romus et Romulus, souligne le thème de la lutte du bien contre le mal. Mais le concept était déjà présent dans le compagnonnage. Un document d’Edimbourg de 1696 parle du « relèvement du cadavre d’Hiram par les cinq points du compagnonnage ». Les « cinq points » correspondaient aux « cinq points » du calvinisme tels qu’ils avaient été adoptés par le Synode de Dordrecht (1618-1619). Le catéchiste Graham avait souhaité assimiler les rois d’Angleterre des XVIe et XVIIe siècles à Salomon, Hiram représentant la communauté calviniste. On avait là une implication conjoncturelle.
Le 3e degré de la maçonnerie va donc expliciter les différentes fonctions de Salomon, du roi de Tyr Hiram, et de l’architecte Hiramabi, et annoncer les degrés suivants, dits de « perfection », de tradition salomonienne et qui vont apparaître vers 1738. Le rituel de loge sera dorénavant inspiré par le meurtre d’Hiram, comme l’indique le Manuscrit Wilkinson (1730) : « La loge est un carré long. C’est la forme de la tombe de notre Grand Maître Hiram ». La loge reconstitue le chantier du temple de Jérusalem, et celui qui la préside est un Hiram ressucité.
L’Hiram de la Bible apparaît donc dans le « Livre des Rois et les Chroniques ». Salomon (II Chroniques II, 2) s’adresse à Hiram roi de Tyr pour lui expédier des cèdres. Ce dernier lui répond : « Je t’envoie un homme sage, possédant l’intelligence, Hiram Abi ». Dans le « Livre des Rois » (VII,13-14), on apprend qu’Hiram Abi est fils d’un Tyrien et d’une Juive, qu’il érigera les deux colonnes de cuivre Jakin et Boaz devant l’entrée du Temple, qu’il construira la « Mer d’Airain » (bassin des ablutions) et qu’il terminera tous les travaux ». Mais il n’est pas mentionné dans le texte biblique qu’il était architecte et qu’il fut tué.
Dans la légende d’Hiram adoptée par la tradition maçonnique, Hiram devient le prototype de l’homme juste, fidèle au devoir jusqu’à la mort. Il refuse en effet de livrer des secrets à trois contremaîtres du chantier du Temple qui veulent être promus le plus vite possible, et il est assassiné par ces trois « mauvais compagnons », que douze autres contremaîtres poursuivront et tueront également. Bien sûr, dans l’esprit religieux de l’époque, existait une corrélation entre Hiram et Jésus, condamné par trois personnages, Caïphe, Hérode et Pilate. Cet assassinat d’autre part préfigure négativement la destruction du Temple, mais aussi positivement, la nomination d’un nouveau maître. Sur le tableau de loge, au grade de maître, figurent un crâne représentant le drame du Golgotha et le meurtre d’Hiram, et des larmes exprimant le repentir de Pierre et le chagrin de l’injuste destinée d’Hiram.
Ces interprétations et ces rapprochements considérés comme hasardeux de symboles religieux et philosophiques conduit Rome à publier, en 1735, une bulle antimaçonnique « In Eminenti » reprochant aux participants catholiques en loge de fréquenter des non-catholiques, et regrettant la présence d’ecclésiastiques dans ces réunions. En 1781, l’évêque de Grenoble Mgr de Bouteville est ouvertement franc-maçon, et la loge « La Parfaite Union de Rennes », en 1785, compte qu’un cinquième de ses membres est composé de religieux. M.Thierry Zarcone a d’ailleurs montré que même des musulmans avaient été initiés dans des loges européennes.
Comme nous l’avons vu plus haut, et grâce à Ramsay, le personnage de Cyrus sera instrumentalisé dans le rituel maçonnique dans les hauts grades . Le 15e degré évoque la Cour de Cyrus et le 20e degré lui donne un rôle important. C’est que le Roi Perse, en libérant les Israélites de Babylonie, permettra la construction du deuxième Temple de Jérusalem (cf les livres d’Esdras et de Néhémi dans la Bible).
Ces hauts grades, établis par Etienne Morin en 1761, dans le cadre du Rite Ecossais Ancien et Accepté, seront au nombre de 33. Ils vont à plusieurs reprises évoquer l’action mythique du roi Salomon.

IV – Le mythe de Salomon dans la franc-maçonnerie

Salomon apparaît dans plusieurs livres de la Bible, outre les Chroniques et le Livre des Rois, dans le Livre des Proverbes, le Cantique des Cantiques, l’Ecclesiaste, la Sagesse, les Psaumes. Ce sont ses connaissances scientifiques qui sont soulignés : la phytologie (La Sagesse 4, 4-5 ; 6, 15), la zoologie (Proverbes 6, 6-11 ; 26, 11 ; 28, 15 ; l’Ecclésiaste 3, 19-21 ; 9, 12 ; La Sagesse 5, 11), la cosmologie et l’astronomie (l’Ecclésiaste 1, 7 ; 3, 1-8 ; 11, 3 ; La Sagesse 2, 2-5 ; 19, 18-21 ; les Proverbes, 25, 23). Ainsi que son approche philosophique (1 Rois 5, 13 ; La Sagesse 7, 15-21) par le symbolisme des sept planètes errantes.
La Bible le fait voir en homme sage, voire exemplaire par son don du discernement afin de juger équitablement et son esprit de tolérance puisqu’il autorisera, à la fin de son règne, la pratique des cultes de ses épouses, moabites, hittites ou sidonites. Ce qui entraîne le problème de la responsabilité, cher aux francs-maçons. Son nom en hébreu Schlomo est à rapprocher de Shalom, paix, qui génère un état d’harmonie et de prospérité ; le Coran reprendra ce thème de correspondance entre « Suleyman » et « Salam » (la paix). A un plan supérieur, il est hissé au niveau de « prophète » (comme dans le Coran), les commentateurs rappelant qu’il n’y a pas d’autre prophète déclaré vivant à son époque. Certains ont pu le comparer à Jésus (cf Nathan, 2 et Samuel 7, 14) : « Je serai pour lui un Père, dit Yahvé, et lui sera pour Moi un fils », et dans les Psaumes 2, V ; 7, on lit ces autres paroles de Yahvé qui lui sont adressées : « Tu es mon fils, Moi aujourd’hui, Je t’ai engendré ».
Le rôle de bâtisseur de Salomon est aussi souligné à l’occasion de l’érection du Temple de Jérusalem (1 Rois 10, 1) qui prit 77 mois et dont la façade aurait imité le modèle fourni par les anciennes huttes des bergers mésopotamiens comme la famille d’Abraham. La Genèse (33, 17) parle de hutte « bâtie » par Jacob, et si l’Exode est présenté comme une quête de pâturage, la construction d’un Temple pour abriter l’Arche d’Alliance jusque là itinérante, souligne la sédentarisation des Hébreux (en arabe « Aber », celui qui parcourt les espaces, comme toutes les langues sémitiques). Sur une terrasse de 110 mètres de long sur 88 mètres de large, l’édifice aura 33 mètres de long, 11 mètres de large et 16,5 mètres de hauteur. Les rochers qui affleurent servirent d’autel des sacrifices pour les trois temples successifs ; ils seront recouverts par la « Coupole du Rocher » par le Calife Abdelmalek (685-691) et réintroduits dans l’imaginaire musulman avec l’empreinte d’un pied attribué à Mohammed au moment de son ascension céleste. Ce temple sera détruit en 586 avant J.C. par les Perses ; un deuxième temple sera érigé par Zorobabel en 450 avant J.C.. Ezechiel aura été missionné pour décrire le temple de Jérusalem aux Juifs de Babylone, insistant sur sa représentation du personnage créateur, du cosmos et de chaque être humain, notions instrumentalisées par les Francs-Maçons dans leur loge. Le troisième temple sera construit par Hérode le Grand, détruit par Titus en 70, et rasé par Hadrien en 135 de notre ère.
Dès le grade d’apprenti, la symbolique du Temple de Jérusalem apparaît dans le vestibule qui leur est réservé, rappelant les 15 marches extérieures du temple, le « heykal » ou partie centrale, où s’assemblent les maçons, et que l’on considère comme « centre du monde », transformable parfois au niveau des Maîtres, en « Dévir » ou « Chambre du milieu ». L’architecture intérieure et le mobilier, évoqués dans la Bible sont présents dans la loge , les deux colonnes du temple encadrent le « dévir », le tableau de loge symbolise les marches d’entrée du Temple, les fenêtres à cadres et à grilles ; la pierre rappelle le 1er Livre des Rois (V,32) : « Les maçons de Salomon, de Hiram et les guiblins (de Byblos) équarissaient et façonnaient le bois et la pierre pour l’édification du Temple » ; les grenades figurant sur le chapiteau des colonnes représentent, comme l’indique Patrick Négrier « la multiplicité des principes comportant l’Etre », le chandelier (ménara) à sept branches (cf Genèse, 1, 11 à 13) et enfin le pavé mosaïque évoquant la terre sainte du Sinaï.
Salomon est souvent présent dans le rituel maçonnique ; s’il clôt le premier des cycles de l’initiation, il ouvre les degrés dits salomoniens. Au 4e degré, la loge est présidée par Salomon, au Rite Ecossais Ancien et Accepté, et la Bible, présente sur « l’autel » est ouverte au premier livre des Rois ; les maçons déplorent la mort d’Hiram. Au 6e degré, Salomon et Hiram président les activités de la loge, et par une référence souchée sur le Livre des Rois (LX 11 à 13), Salomon pardonnera à un visiteur curieux, en fait l’impétrant, d’être venu s’informer en toute bonne foi. Au 8e degré, Salomon recherche un responsable pour le nommer à la tête des cinq ordres d’architecture. Les 9e, 10e et 11e degrés décrivent des rites de vengeance décidés par Salomon. La légende développée au 13e degré où le Président représente Salomon a été décrite dans le « Manuscrit Francken », présenté en France, comme on l’a vu plus haut, par Etienne Morin, en ces termes : « Ce roi vertueux (Salomon), supposant qu’avant le Déluge un temple avait peut-être été érigé sur ce lieu, et craignant que ce ne fût au culte de quelque faux dieu… ne voulut pas le construire là. Il partit donc et choisit la plaine d’Arunia (ou « Ornan »). C’est la légende du temple souterrain d’Henoch que reprendra le texte du rite maçonnique. Le président de loge représente encore Salomon au 14e degré. Au 27e degré, le mot de passe sera encore « Salomon ». Ainsi ce dernier apparaît comme garant symbolique de la maîtrise sans défaut, du secret, et de l’influence spirituelle de celui qui, élu par ses pairs, dirige une loge maçonnique.


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Cette instrumentalisation européenne de ce personnage biblique de Salomon, dans les rites initiatiques, d’abord compagnonniques, puis chevaleresques, puis maçonniques, ne diffère pas,dans un triple rôle mis en valeur par la Bible, de roi, de prophète et de grand prêtre, de ce qu’il peut représenter dans des cérémonies exclusivement religieuses, comme l’ont montré plusieurs intervenants spécialisés dans d’autres régions du monde, asiatiques et africaines. En tout cas, la remarque de Jung « On ne fabrique pas un symbole, on le découvre », s’applique bien à l’appropriation, par les sociétés initiatiques, du mythe salomonien.

Christian Lochon

mercredi 27 avril 2011

La Franc-Maçonnerie arabe joue t-elle un rôle dans les révolutions actuelles du Printemps Arabe ?

La Franc-Maçonnerie arabe joue t-elle un rôle dans les révolutions actuelles du Printemps Arabe ?
Peu présente dans presque tout les pays arabes ou elle est interdite (sauf au Liban, Jordanie, Maroc), alors qu’elle était omniprésente avant les années 1950 et que ses membres sont derrière le Mouvement de la Nahda au début du 20ème siècle, elle a su comme tout ceux qui sont à l’origine des révolutions actuelles faire passer ses messages sur Internet et sur Facebook à travers le site du Grand Orient Arabe Œcuménique (1) consacré à « L’Orient Maçonnique » et qui est administré par son Grand Maître Mondial Jean-Marc Aractingi.
Cette Obédience a depuis longtemps alerté les régimes arabes que pour lutter contre l’instrumentalisation de l’Islam, les gouvernements musulmans devront séculariser le code de la famille, le statut personnel
(qui interdit à un non musulman d’épouser une musulmane), l’enseignement public et une grande partie de la jurisprudence liée par la Constitution à la charia, lecture traditionaliste depuis le IXe siècle de l’application à une société qui n’existe plus de principes juridiques sacralisés et désuets. Aussi les régimes autoritaires de la plupart des États musulmans imposent à leurs citoyens la momification de la pensée, l’immobilisme des institutions, l’aliénation des droits de l’homme et de la femme, la répression des libertés religieuses (croire ou ne pas croire) et individuelles (accès non censuré aux mass media internationaux et à l’Internet entre autres).

Alors que l’on souligne constamment le danger islamique qui menace l’Europe et le monde libre, pratiquement rien n’est dit des francs maçons, qui, malgré un danger permanent dans leur propre pays, essaient de lutter contre l’intégrisme exacerbé de certains de leurs compatriotes. Eux sont à même de démonter le mécanisme de ce faux retour aux sources, prétendant idéaliser le régime musulman des premiers temps de l’islam et le réintroduire dans nos sociétés modernes comme palliatif de tous les problèmes socio-économiques actuels

En fait, la séparation du politique et du religieux s’est effectuée dès les premiers temps de la propagation de l’islam. Ainsi les califes omeyyades déléguaient à des clercs spécialisés la gestion des affaires religieuses ; les califes abbassides s’en remirent à des sultans d’origine turque ayant pris la tête de mercenaires immigrés pour ce qui émanait du politique en se faisant reléguer dans le domaine religieux ; les sultans ottomans feront de même en créant un corps d’oulémas seuls compétents dans la jurisprudence, les affaires de statut personnel et bien sûr la gestion du religieux.

Cette manière de gouverner se rapproche d’une conception laïque à l’européenne .La laïcité n’est pas le monopole de la civilisation occidentalo-chrétienne car, dit Georges Corm, « les principes essentiels de l’islam ont un contenu libérateur et constituent l’essence de la laïcité ; cette laïcité implique la notion de neutralisation de l’État dans les affaites religieuses mais non la marginalisation de la religion dans la vie sociale. C’est le principe de laïcité qui protège les minorités »( Le Proche-Orient Éclaté , Folio Gallimard 1999) .En Irak et en Syrie, le Parti Baath fondé vers 1930 par trois intellectuels syriens, un alaouite, un sunnite, un chrétien orthodoxe, proclamait : « La religion pour Dieu et la patrie pour tous »

Les contestataires actuels des régimes confessionnellement orientés au Moyen-Orient et au Maghreb sont des intellectuels arabes et francs-maçons; ils ont des projets de société portant sur l’émancipation féminine, la liberté religieuse et bien sûr sur la démocratie. Ils citent le publiciste égyptien des années 1920 Salama Moussa qui disait : « Après avoir chassé les colonisateurs, soumis les exploiteurs, serons nous capables de vaincre le Moyen-âge dans notre vie ? » ; son disciple actuel Mahmoud Al Alem s’écrie à son tour : « Nous pensons toujours avec une terminologie archaïque qui correspond à la vie du désert. »

Mais les francs-maçons arabes ne peuvent s’exprimer dans leur pays ni les universitaires. Ainsi du Pr Nasser Abouzeyd, de l’Université du Caire qui publia Critique du discours religieux dont le contenu était dispensé dans ses cours avec un très grand succès ; ses collègues jaloux le traduisirent en justice et sous le prétexte qu’il était devenu apostat ,obtinrent du tribunal qu’il soit obligé de divorcer de son épouse, restée musulmane ;le Gouvernement égyptien le recommanda aux structures universitaires étrangères pour qu’il enseigne en Espagne puis aux Pays-Bas avec son épouse hispanisante. Cette hypocrisie générale et le recul des autorités politiques devant les exigences des islamistes poussent les universitaires les plus compétents à l’exil. Le Pr Abouzeyd avait déclaré que la lecture actuelle du Coran est une lecture politique, donc instrumentalisée et viciée par les pouvoirs en place et qu’il était nécessaire d’introduire dans l’exégèse coranique une dimension historique, lexicale, épistémologique, comme cela s’est fait pour la Bible à la fin du XIXe siècle.

Menant un combat similaire, le Pr Mohamed Chérif Ferjani (Université de Lyon II), dans son ouvrage Islamisme Laïcité et Droits de l’homme (L’Harmattan, 1992), réfute les conceptions d’un islam particulièrement antinomique avec la liberté, l’égalité et la laïcité et montre que les obstacles à l’adoption de ces principes dans les sociétés arabo-musulmanes sont de même nature que ceux qu’on rencontre dans d’autres aires culturelles.

Déjà, dans le domaine scolaire, certains États arabes essaient de réformer les manuels d’instruction religieuse qui sont en général très conventionnels et fermés au dialogue interreligieux ; ainsi le nouveau manuel tunisien de la classe de première (l’enseignement religieux est une matière d’examen dans tous les baccalauréats des pays arabes) souligne la nécessité d’institutions étatiques laïques pour un bon fonctionnement de la société arabe .Ce manuel indique aussi que l’homme naît libre et que la liberté inclut la liberté politique, la liberté de pensée, voire même la liberté religieuse .

Au Liban, on a été plus loin encore ; des diplômés libanais de l’Université libre de Bruxelles, connue pour sa défense de la laïcité ont créé « l’Association pour un Liban laïque » et ouvert à Beyrouth une « Maison laïque ». Différentes rencontres y sont organisées, activités culturelles et conférences tendent vers un but : promouvoir un État laïque alors que 18 communautés confessionnelles sont reconnues et représentées au Parlement par des députés appartenant obligatoirement à l’une de ces communautés ; le premier résultat obtenu a été la suppression de la mention obligatoire de l’appartenance religieuse sur les registres d’état-civil et les cartes d’identité .Un colloque belgo-libanais s’est déroulé en août dernier sur les thèmes l’Université libanaise entre pluralité et laïcité ou Le mouvement laïc au Liban ; la presse s’en est fait l’écho . Il est vrai qu’au Liban des élèves de toutes confessions fréquentent les lycées de la Mission Laïque Française de Beyrouth, de Tripoli ou de Nabatiyeh (en milieu chiite d’expatriés en Afrique de l’Ouest).

Les femmes commencent également à se mobiliser avec beaucoup de courage ; ainsi une psychiatre syrienne vivant aux États-unis, Wafaa Sultan s’était rendue célèbre dans une émission consacrée à la responsabilité de l’islam intégriste dans le choc des civilisations produite par la chaîne populaire du Qatar, Al Jezirah, le 21février 2006. Elle avait été confrontée à un ouléma égyptien qu’elle ne ménagea pas du tout en ces termes : « le choc mondial n’est pas un choc de civilisations ou de religions, c’est un choc entre une mentalité qui appartient aux temps médiévaux et une autre qui appartient au 21e siècle ; c’est un choc entre la liberté et l’oppression, entre la démocratie et la dictature, entre ceux qui traitent les femmes comme des bêtes et ceux qui les traitent comme des êtres humains ». Et elle répliquait à son adversaire qui l’avait traitée d’ « hérétique » : « Je ne suis pas une chrétienne, une musulmane ou une juive. Je suis un être humain laïc, je ne suis pas tenue de croire au surnaturel, mais je respecte le droit des autres à y croire » .Ce débat télévisé suivi par plus de dix millions de téléspectateurs dans le monde entier et repassé en boucle valut à Wafaa de recevoir des menaces de mort. Mais elle persista et elle a créé un mouvement d’opinion qui n’hésite plus à s’exprimer sur la place publique ; d’où la radicalisation d’émules d’Al Qaïda qui ne voient que dans le combat violent la possibilité de freiner l’évolution naturelle d’une société qui renouvelle ses valeurs et exige plus de libertés.
Le Grand Orient Arabe Œcuménique a su attirer vers lui ces intellectuels arabes et son site a vu son audience augmenter de façon significative depuis les révolutions arabes (180.000 visiteurs en 2 ans d’existence et le nombre de tunisiens, égyptiens, syriens, émiratis.. ne cesse d’augmenter (de 300 à 400 visiteurs par jour).

(1) www.grandorientarabe.org

• Site officiel de l’Obédience www.goao.org qui travaille au Rite Œcuménique. Ce nouveau rite imaginé par son Grand Maître Mondial Jean-Marc Aractingi se structure sur l’héritage des pères fondateurs, le Rite écossais ancien et accepté de 1804, et s’inspire de l’ancienne maçonnerie musulmane opérative ainsi que des branches initiatiques de l’islam (Soufis, Druzes et Ismaéliens). Il tisse de ce fait un lien fort entre l’Orient et l’Occident et vise à « re-lier » les trois mondes abrahamiques (Judéo-Chrétien et Musulman). Depuis sa création, en 2010, il serait déjà pratiqué par quelques loges en France, dont la loge « Khalil Gibran » à St Cloud, au Moyen-Orient, au Maghreb et en Afrique).
A lire de Jean-Marc Aractingi et G. Le Pape : Rituels et Catéchismes au Rite Œcuménique « Orient et Occident à la croisée des chemins maçonniques », Éditions l’Harmattan Paris, 2011
Source : Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques, Jean-Marc Aractingi et Christian Lochon, Editions l’Harmattan Paris, 2008

mardi 26 avril 2011

La franc-maçonnerie cherche-t-elle à détruire l’identité arabo-musulmane des Tunisiens?

Qui dit franc-maçonnerie dit globalisation… Est-il vrai que le gouvernement tunisien provisoire est infiltré de franc-maçons?- Nombreuses personnes dédient leurs profils et des groupes qu’elles créent sur la toile à la dénonciation de la franc-maçonnerie. Elles y parlent du temple de Soliman, de la franc-maçonnerie en Tunisie, du nouvel ordre mondial…

Beaucoup de personnes en Tunisie consacrent tant de temps et d’énergie à cette question ! En effet et au moment où l’on tente de reconstruire la Tunisie, nombreux sont ceux qui font de ces questions une priorité. Leur dogme ; protéger l’identité Arabo-musulmane. Or l’Islam est une religion et non pas une identité alors que le caractère arabe est un élément qui s’est ajouté à tant d’autres…

Néanmoins, une paranoïa gagne une grande partie de la population qui se mobilise alors, manifestant, critiquant, hurlant à tue tête, contre la franc-maçonnerie, la laïcité, le sionisme, tous entassés dans le même sac et tous, selon eux, menaçant la révolution tunisienne et son Islam. Et le lien entre satanisme et franc-maçonnerie est bien entendu, toujours évoqué.

On accuse des membres du gouvernement d’être des franc-maçons, et même ceux qui ne le sont pas, subissent des pressions « extérieures » de la part des fervents de cette doctrine « satanique et despote ». Sionistes, Mossad, chevaliers du temps tous… même, ont les yeux tournés vers la Tunisie et attendraient impatiemment de mettre la main « dessus », grâce à la franc-maçonnerie.

Ils décrivent alors une Tunisie sans religion et sans foi, tous les citoyens habillés du même style, obéissant au même ordre, et devenant « les esclaves » d’une grande puissance mondiale… Ils ne manquent pas d’imagination en ce qui concerne ce volet, par ailleurs.

Et la théorie de complot qui nourrit cette imagination, qui alimente cette peur, et qui paralyse par ailleurs toute confiance qui pourrait s’installer entre les dirigeants et les citoyens. On ignore d’où vient cela. Est-ce l’islamisme lequel essayant de s’enraciner en Tunisie, qui a jeté cette poudre aux yeux pour s’allier les citoyens défendant leur « religion menacée » ? Est-ce l’euphorie de Tunisiens qui viennent de découvrir leur citoyenneté et qui veulent la voir progresser indépendante de toute influence étrangère ? Nul ne connait l’origine de ce mal, mais l’on peut être certain, qu’entrer dans pareille paranoÎa, ne pourrait que diviser le peuple entre religieux et moins religieux et partisans d’une identité spécifique et pro-mondialisation, et ne pourra alors qu’entraver la progression vers une vraie démocratie. La Tunisie, sera la seule perdante de ce délire de paranoïa, puisque la « folie » entravera toute tentative de reconstruction… Mais qu’est-ce alors cette « franc-maçonnerie » qui fait tant peur au peuple ?

Franc-maçonnerie, satanisme et sionisme

A la base, la franc-maçonnerie a été créée par les maçons anglais ennoblissant leur métier, puisqu’il s’agissait d’un art, celui de construire. Les maîtres transmettaient leur savoir aux apprentis et que cela constituait un cercle de techniques et de savoir. Ensuite, la notion de la construction a été reprise dans un nouvel ordre, certes, mais on se concentrait plus sur les volets économiques plutôt que ceux religieux, et construisant ainsi un système politique solide et puissant, plus par l’essence d’édifice pragmatique que par des séances d’envoûtement, comme le croit l’imagination populaire.

Sans entrer dans les détails, il y a certes reprise de symbole, entre le satanisme et la franc-maçonnerie, comme l’œil qu’on retrouve sur le dollar et qui est aussi appelé « œil de diable ». Mais cette reprise est celle de la signification du symbole plutôt qu’une adaptation. Ainsi, l’œil de diable observe partout, l’œil de la franc-maçonnerie, ordre qui se veut universel, regarderait aussi partout.

On ne défendrait pas la franc-maçonnerie, mais la diaboliser serait aussi tomber dans l’excès. L’ordre incite ses membres à travailler pour le progrès de l’humanité. Après chaque être humain peut conserver ses spécificités. Plus au delà du musulman, du chrétien, du juif, de l’arabe, dunoir, ou de l’asiatique c’est l’Homme qui est au centre de l’intérêt. Chaque membre aura la latitude de décider sur quel plan et quels aspects sont les plus importants dans le processus du progrès.

Nombreux présidents ont par ailleurs appartenu à la franc-maçonnerie et nombreux y appartiennent aujourd’hui. Ils sont de religions différentes, ils ont des héritages socioculturels différents également, mais leurs objectifs économiques et politiques étant les mêmes, ils ont alors adhéré au mouvement, ou à l’ordre. Des écrivains, philosophes, ministres ont appartenu également à cet ordre. Notons par ailleurs que les pays les plus développés ont été dirigés par des Franc-maçons. La franc-maçonnerie fait peur de par sa puissance, la mondialisation et la globalisation effarouchent les gens qui craignent alors de perdre leurs spécificités, d’être « avalés » par cette société secrète qui fera disparaître leur identité. Le lien qui a toujours été évoqué entre satanisme et franc-maçonnerie. Et le lien, jamais vraiment prouvé, mais souvent évoqué, entre le sionisme et la franc-maçonnerie est également un élément stigmatisant le mouvement.

Mais s’il existe des francs-maçons qui sont sionistes et que par la puissance de l’argent, (puisqu’ils contrôleront l’économie et par la suprématie de la politique, puisqu’ils sont souvent au pouvoir), ils ont pu participer au renforcement de l’Etat d’Israël. Mais cela ne veut nullement dire que le sionisme est la source de la Franc-maçonnerie. Ainsi tous les Francs-maçons ne sont pas sionistes, ni le contraire par ailleurs. Le sionisme étant une idéologie qui, se basant sur la religion et la spiritualité, appelle au droit des juifs à avoir un Etat, notamment en Palestine. Qu’une idéologie ait aidé l’autre à se réaliser ne devrait pas stigmatiser la première, mais soulever sa puissance et son « savoir faire »… Et, finalement, le sioniste devient sectaire et rejette tout le reste.

Des Francs-maçons en Tunisie ?

Nul ne peut trancher s’il existe vraiment des Francs-maçons qui dirigent la Tunisie ou pas. Nul ne peut affirmer ou infirmer que des forces étrangères francs-maçonnes essayent d’influencer le cours des évènements en Tunisie, ni trancher quant à l’existence de la franc-maçonnerie en Tunisie et qu’elle nuirait vraiment à notre pays.

Seulement, si « menace existe », ce n’est nullement en sombrant dans la théorie du complot en mobilisant les gens et en les plongeant ainsi dans la paranoïa, que l’on « sauvera » la Tunisie. D’ailleurs, rien ne menace l’Islam, ni même la franc-maçonnerie. Inutile qu’on proclame sa défense en criant au complot. Si « menace existe », le seul moyen d’échapper au « complot » serait de se mettre au travail, de progresser, d’évoluer pour devenir un pays développé, c’est seulement cela, et rien d’autre que cela qui pourra faire de notre pays une nation moderne, souveraine et maîtresse de son destin. Il n’y a pas d’autre salut, même si cela pourrait prendre des décennies pour y arriver. Et alors la Tunisie, sera à l’abri « des convoitises étrangères » si jamais elles existent. En attendant, c’est aujourd’hui que nous devons y mettre les premières pierres, construire, au lieu de s’auto-détruire en s’entredéchirant dans des débats stériles.

source: Hajer AJROUDI (Le Temps, Tun 24/04/2011

www.grandorientarabe.org

vendredi 25 mars 2011

Le Rite Œcuménique



Le Rite Œcuménique
Ce Rite plonge ses racines dans le Rite Écossais Ancien et Accepté (Reaa) et étend sa ramure vers les différentes voies initiatiques islamiques.

Comme toute voie initiatique, se caractérisant par la transmission d’un sens caché obtenu au cours de rituels vécus, le Reaa, apparu au XVIIIème siècle, voile par ses mythes ceux de la Torah et des Évangiles. Les voies initiatiques islamiques en font de même pour le Coran.

En effet, depuis Abra[h]am[1] jusqu’à Muhammad, toute Révélation, telle une vague qui flue puis reflue[2], apporte avec elle ce qui émane du Principe à destination de tous, et laisse en se retirant, l’écume destinée à certains d’entre eux. Ce double visage exo-ésotérique (ceux qui sont placés sous l’influence du Centre et ceux qui entrent dans des « voyages » vers lui) constitue l’unité de cette Révélation, paradigme de l’unité Principielle.

Chaque voie initiatique est complète et totale dans le sillage de la Révélation dans laquelle elle a pris racine. Néanmoins, la succession des Révélations issues du même Centre, reprenant, amplifiant, et transcendant l’univers commun des mythes et des symboles, a de tout temps posé plus de problèmes à ceux qui sont dans la forme extérieure (la religion en fait) qu’à ceux dont le cheminement vers le Centre éloigne petit à petit de l’apparence.

Le XIIème siècle, fut une des rares périodes d’harmonie des voies initiatiques issues de la Torah, des Évangiles, et du Coran. En effet, chacune d’elle, dans le respect de sa propre spécificité, se rapprochait l’une de l’autre, à chaque fois qu’elles se rapprochaient du Centre commun[3]. Pierre le Vénérable, abbé de Cluny dont le nom sera promis à un bel avenir, en tirera profit à Tolède pour enrichir le substrat chrétien, qui se cristallisera dans l’Ordre du Temple, première apparition initiatique organisée dans le monde catholique.

La destruction de l’Ordre du Temple marqua la fin de l’unité entre l’exotérisme et l’ésotérisme catholique, et laissa la place à un morcellement de cette voie en différents courants. Ces derniers, tous excommuniés par l’église, ne cessèrent, jusqu’à ce jour, de revendiquer la détention de la « régularité », au nom de laquelle ils continuent d’exclure, sans autre forme de procès, les autres.

Au XVIIIème siècle, autre période de fracture du monde occidental, apparurent, sans ordre apparent ni intention évidente, un certain nombre de degrés initiatiques qui furent intégrés, classés, et adaptés dans des systèmes maçonniques. L’un d’eux fut le Reaa, dont certains degrés sont les plus pratiqués dans le monde aujourd’hui.

Le Reaa propose une remontée du temps, des cathédrales gothiques à MelkiTsedeq[4], en passant par les ruines du Temple d’Hénoch, la Jérusalem des Temples, la Jérusalem céleste, le Tabernacle de Moïse, la Tour de Babel, etc. N’étant pas, comme la Qabale ou le Soufisme, un ordre initiatique adoubé à une Révélation, le Reaa propose une spirale de vagues fluantes et refluantes permettant une « réintégration » au Centre sans passer par l’exotérisme d’une religion. Il est, en ce sens, laïque, non pas dans le rejet des religions, mais dans une intégration, qui lui est propre, de leurs chemins initiatiques. Cela, bien entendu, n’empêche pas ses membres de pratiquer leur religion. Mais, ceux qui voudraient, en plus, suivre les voies initiatiques de leur religion (Qabale ou Soufisme) risquent de ne parvenir qu’à un état syncrétique.

La révélation Islamique apportée par Muhammad reprend et conclue l’ensemble des Révélations depuis MelkiTsedeq, en y intégrant le rôle messianique du Christ. Le Dieu de l’Islam se présente ainsi comme étant le Dieu de tous les Prophètes de la Torah et de celui du Christ. Il « réactualise » ainsi les Révélations passées tout en y mettant un terme. La pratique du Soufisme conduit ses membres vers le même Centre, dans l’intégration complète des deux aspects complémentaires de l’Islam.

L’affirmation de la fin des Révélations concerne au premier chef notre Ordre.

En effet, le Reaa propose un chemin spiralique, par vagues successives, des cathédrales gothiques à MelkiTsedeq. La fin du cycle des Révélations ne peut être que la fin d’un cyclique provoquant « un basculement des pôles[5] ». Ceci permet de refermer la chaîne restée ouverte à la Vierge noire, par l’ensemble des vagues mythiques spécifiques au Coran, en offrant un second chemin spiralique vers MelkiTsedeq passant par la Pierre noire (Kaaba).

Ces deux ailes des « karoubim», partant de la cathédrale gothique et remontant vers ce « vide[6] » que le Créateur a fait en son sein, permettent d’atteindre le début et la fin de l’être.

Le Rite Œcuménique se propose ainsi de « boucler la boucle » en quelque sorte.

Kaddour Belkhamsa ( 33° ), Grand Maître Mondial Adjoint du Grand Orient Arabe Œcuménique

[1] Raphaël Draï, Abraham ou la recréation du monde, Fayard (2007)
[2] Martin Lings, Qu’est-ce que le soufisme ? Seuil (1977)
[3] René Guénon, Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme, Gallimard (1973)
[4] Jean Tourniac, Melkitsedeq, Dervy (2002)
[5] René Guénon, Aperçus sur l’Initiation, Editions Traditionnelles (1986)
[6] Marc-Alain Ouaknin, Tsimtsoum, Albin Michel (1992)

vendredi 11 mars 2011

TUNISIE-LAÏCITE : LE DEBAT



1 ) Laïcité : Débat hypocrite et inutile

Par Assim

Chose qui interpelle ces derniers jours est la recrudescence des interrogations concernant la laïcité en Tunisie. Et dans la plupart des cas, je ne pus que lire des débats stéréotypés qui oscillent entre l’hypocrisie et la bêtise mal informée.

Mise au point.

Étant issu d’une formation scientifique, je ne porte pas à cœur la philosophie de l’arrogance qui s’entoure d’un halo mystérieux composé de citations en pagaille et de surenchère linguistique. Alors, je me limiterai au minimum utile dans la définition du terme et non du phénomène.

La laïcité est dans sa définition, l’opposé du clérical. Le clérical désigne la gouvernance par prétention divine et religieuse, la régence au nom du divin, mais il ne renvoi pas à la religion. La laïcité est donc une gouvernance dont la légitimité n’est pas divine. Il faut aussi souligner l’autre pan de laïcité, à savoir la liberté de croyance et des pratiques religieuses.

Voilà pour la stricte définition édulcorée.

Cette définition s’applique rarement, et si j’ai à citer un pays qui s’y conforme, ça serait la Suède où on peut trouver des piscines possédant des horaires spéciaux où les musulmanes peuvent nager en tranquillité.

Et si elle ne s’applique que peu, c’est parce que le phénomène prend le dessus. Le phénomène est la laïcité à la française, la laïcité des hypocrites. C’est cette laïcité qui entend défendre les valeurs de la définition en menant la chasse aux religions, et plus précisément la guerre ouverte à l’Islam. Ma note s’adressant aux Tunisiens et non aux Français anesthésiés par des médias de propagande biaisée, je ne vais pas décrire cette guerre. Cela serait une perte de temps, vu que vous en connaissez déjà les rouages. Je vais toutefois évoquer deux points.

Premièrement, le terme hypocrite d’Islamiste qui compte ET les terroristes ET les mouvances ultra modérées. A ce titre, je me demande bien pourquoi mes compatriotes ont oublié les termes musulmans et musulmanes. Assez de faire le jeu d’autrui, on dit مسلم et non إسلامي . Deuxièmement, j’aimerai dire que ces politiques français qui mènent la guerre au Niquab sont aussi hypocrites et vils que les Talibans qui l’ont forcé.

Revenons au cas Tunisien. J’aimerai m’adresser à deux types de discours. Celui de ceux qui défendent la laïcité en sa définition et en ses valeurs et celui des opportunistes, pâle copie de leur homologue français mais tout aussi hypocrite.

A ses derniers, je dirais que la Tunisie est arabe et que la Tunisie est musulmane dans sa société, que vous le veuillez ou non. Je ne sais si vos attaques sont basées sur un amour aveugle de l’occident ou sujette à des agendas douteux dont l’adjectif RCDiste n’est pas loin, mais je suis convaincu que vous n’irez pas loin. Vos attaques sont vaines et porter à sourire tellement c’est ridicule (cf la comédie de la gifle à l’aéroport). Vous essayez de vous attaquer à une identité, à ce quoi entre dans les composants de l’esprit tunisien. Cet esprit qui s’est finalement libéré, ne se laissera pas voler son identité.

Et vous êtes l’aspect hypocrite du débat.

Quant aux premiers, qui se posent en défenseur de valeur justes, je vous dirais que c’est tout à votre honneur. Si par conviction, vous défendez ce qui vous semble juste, alors on se doit de vous respecter.

Ceci dit vous êtes l’aspect inutile.

Je me permets de vous qualifier ainsi, car l’essence même de l’islam, les valeurs musulmanes qu’on nous a appris dans nos familles ou à l’école et ce malgré Ben Ali ou Bourguiba, sont ces mêmes valeurs que vous défendez, à savoir le respect des autres et l’égalité. Et si le Quran inculpe au croyant d’inciter autrui à l’Islam, il leur défend strictement de l’imposer. Plus frappant, il oblige le croyant à défendre autrui si sa liberté (de juif, de chrétien, etc) est menacée. Les hypocrites détournent toujours cette incitation et font l’impossible pour cacher la défense de l’imposition. Ne tombez pas dans un piège si grotesque.

En bref, la véritable société musulmane est garante de libertés et de diversités. C’est cette société qu’on a connue durant des siècles et où on a coexisté harmonieusement. Alors pourquoi l’attaquer ? C’est inutile.

Reste la question de la dissociation des organismes de l’état de la religion. Personnellement, j’aime dire que l’état reflète sa société. Si elle est caractérisée par une certaine mouvance, cette dernière se retrouvera immanquablement dans l’état. Mais si toutefois, on aimerait imposer un telle restriction pour la forme, et bien, c’est chose faite en Tunisie. Le code électoral interdit les références à la religion dans les partis politiques.

En outre, j’aimerai poser une nouvelle manière de visionner les choses. Je me demande pourquoi certains, en pensant à l’Islam, font immédiatement l’amalgame à l’extrême. Pourquoi ne peuvent-ils concevoir autre chose que l’application stricte de la Charia ? L’islamophobie initiée et entretenue par l’occident, sans doute, constituerai la bonne réponse. Alors un mot, cessez de remâcher ces clichés qui ne tiennent pas debout. Ne pouvez vous pas voir cette mouvance comme une simple inspiration ?

Tout parti s’inspire d’une certaine idéologie. Pour certains, c’est le marxisme, pour d’autre c’est le libéralisme et le FMI, et il y a ceux qui trouvent dans les textes sacrés solutions et concepts. Pourquoi devoir exclure aveuglement ces derniers sans même daigner les écouter ? Une diversité offrant une large gamme de choix, n’est ce là pas la meilleure solution pour éviter toute dérive ?

Pour finir, je ne sais que trop bien que l’harmonie parfaite ne soit qu’utopie. Il y aura toujours des extrémistes et des actes peu glorieux. Ceci dit, pour y remédier, ça ne sera pas avec une guerre hypocrite ni avec de la diffamation et encore moins via des accusations aveugles qui exclus toute investigation. Si c’est un devoir de citoyen et de patriote de s’opposer à de tels actes, je rappelle que c’est aussi un devoir de croyant.

2 ) Tunisie – Laïcité: Débat sensible et utile Réponse à l’article «Laïcité : Débat hypocrite et inutile»

Par Corsan75

Il est utile et sain de s’interroger sur la Laïcité en Tunisie. Et il n’est pas simplement nécessaire de le faire d’un point de vue religieux. Cette question concerne la Tunisie et les Tunisiens dans leur ensemble.

Une révolution implique l’explosion de tout le système qui exploitait auparavant un état et ses citoyens. L’exemple de la Tunisie de Ben Ali était dictatorial, répressive. La répression touchait bon nombre d’aspect de la société: vie sociale, vie économique et vie religieuse. La liberté et l’égalité étaient de façade et ne concernaient qu’une frange minime de la population.

En tant que Femme, Tunisienne, musulmane croyante, j’ai une vision de la société et je sais, cependant, que cet idéal est un voeu pieux. Je conçois, par dessus tout, que je n’ai pas à imposer mes choix de vie. J’ai conscience que l’intérêt général doit primer.

Nawaat, le blog collaboratif, a mis en ligne un article signé par Assim («Laïcité : Débat hypocrite et inutile»,) qui en quelques lignes, à peine, à bâillonné la démocratie. J’ai trouvé l’article partisan mais pas inutile contrairement à son auteur qui considère la question de la Laïcité comme nulle et non avenue.

L’auteur de l’article part du postulat que la Tunisie est arabe et musulmane et que le pays doit préserver cette identité afin de ne pas subir le diktat de l’Occident.

Plus grave encore, l’Islam doit prendre pleinement sa place dans la société tunisienne, car selon Assim, elle est majoritaire et se reflétera forcement dans la politique. Le pouvoir de Ben Ali était-il majoritaire dans la société avant sa chute? Les représentants politiques, majoritairement des hommes d’un âge certain sont-ils représentatif aujourd’hui de la Tunisie qui se profile?

La projection de la société tunisienne en «société musulmane» est réductrice, fausse et dangereuse. Tout le monde en convient la Tunisie est en majorité Arabe et musulmane. Personne ne peut remettre cela en cause.

Assim s’est égaré à mi-chemin, pris dans une réflexion qui ne dépasse pas les débats poussifs et discriminants auxquels on assiste en ce moment même en Europe (et en France en particulier).

Non, Assim nous n’avons pas, uniquement, le choix entre la laïcité à l’occidentale et l’islamisme des talibans. Ce n’est pas à une religion de placer les principes d’égalité dans une société. Nous devons faire de l’éthique et non de la morale car d’expérience tout ce qui est morale finit toujours mal.

La constitution tunisienne, par ses art. 38 et 40, est discriminante : c’est un fait. S’il y a une hypocrisie dans ce débat c’est d’inclure une référence à la religion dans la constitution et l’interdire aux partis politiques. N’exclut-elle pas de fait une partie de la population?

Le débat sur la Laïcité amènerait un début de questionnement sur le cadre politique et légal à créer en Tunisie. Il permettrait la représentativité de toutes les formations politiques. Il est vital de voir se construire en Tunisie un véritable paysage politique. Je crois les Tunisiens suffisamment sereins et intelligents pour appréhender ces questions.

La Tunisie est multiple. Elle est faite d’hommes, de femmes, de musulmans, de juifs, de chrétiens, d’athées, d’agnostiques. Le seul moyen de vivre en paix et dans une relative harmonie n’est pas de se baser sur la religion mais sur la citoyenneté.

La discrimination doit cesser, le pays se relèvera quand une communauté entière et indivisible de citoyens verra le jour.
source: Rue, Mars 2011

www.grandorientarabe.org

jeudi 10 mars 2011

LIBAN : Hariri veut un État de libertés et laïc



Hariri veut un État de libertés et laïc
« Le Liban que nous souhaitons est celui qui n'établit pas de distinction entre un individu et un autre, un État libre et civil anticonfessionnel et antisectaire au sein duquel chaque Libanais se soumet aux lois ».

source: http://www.diplogeostrategies.blogspot.com

dimanche 6 mars 2011

L'Institut du Soufisme de France présente le livre sur le Rite œcuménique,imaginé par Jean-Marc Aractingi, Grand Maître du GOAO


Tapez sur l'image pour l'aggrandir

معهد الصوفية في فرنسا

Bâtisseur : Rituels et catéchismes au rite œcuménique qui vise à "re-lier" les trois mondes abrahamiques (chrétien, judaïque et musulman).
Orient et Occident, à la croisée des chemins maçonniques
Du premier au quatrième degré
Jean-Marc Aractingi, Gilles Le Pape
ANTHROPOLOGIE, ETHNOLOGIE, CIVILISATION RELIGION

Les rappels à la symbolique chrétienne ou judaïque dans les rituels maçonniques occidentaux sont omniprésents, et très explicites. Ceci explique que les maçons arabes, et particulièrement ceux de confession musulmane, y soient en perte totale de repères culturels et sociaux. Le Rite Œcuménique vise à "re-lier" les trois mondes abrahamiques (chrétien, judaïque et musulman). Ce rite s'inspire de l'ancienne maçonnerie musulmane opérative et des branches initiatiques de l'islam (soufis, druzes et ismaéliens). Ces rituels sont ici dévoilés.

Editions l'Harmattan Paris,2011, mars 2011 , 190 pages
Prix: 18 euros
ISBN : 9782296544451

du même auteur
Jean-Marc Aractingi
SECRETS INITIATIQUES EN ISLAM ET RITUELS MAÇONNIQUES
Druzes, Ismaéliens, Alaouites, confréries soufies
Jean-Marc Aractingi, Christian Lochon

http://www.institut-du-soufisme-de-france.fr
http://www.grandorientarabe.org

vendredi 4 mars 2011

Le GOAO accompagne le " Printemps Arabe "



Nous appelons nos Frères et Soeurs dans les pays arabes à participer au :
" Printemps Arabe 2011 "
afin de défendre nos principes :
Liberté,Egalité,Fraternité et Démocratie









http://www.grandorientarabe.blogspot.com